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sur Les âmes mortes Invité Au coeur de la nuit (Hannah Irving)  4161379257
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 Au coeur de la nuit (Hannah Irving)

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✥ ELECTRIC DREAM.Au coeur de la nuit (Hannah Irving)  _
MessageSujet: Au coeur de la nuit (Hannah Irving)    Au coeur de la nuit (Hannah Irving)  EmptyVen 26 Fév - 17:14

Une semaine pourrie

Jugement sans appel. Jack Upshaw passait en revue les jours depuis son bureau. Lundi : il avait résolu l'affaire du môme disparu que des parents lui avaient confiés. Un adolescent avait fugué. Il avait fini par retrouver sa trace. Le môme était mort dans un cabanon en préfa inhabité. Le cloaque s'était effondré en un tas de décombres noyé de pluie alors que le gosse et sa copine se pelotaient dans le soubassement. Mardi : carambolage d'un véhicule qui était rentré dans un fourgon de livraison alimentaire pour ravitailler les détenteurs de tickets de rationnements. On avait cru à un braquage manqué comme ça arrivait souvent. On avait chargé Jack de retrouver la trace du chauffeur en fuite. Il avait découvert après lui avoir mit la main dessus, que ce responsable de tôle froissé et d'une demi douzaine de blessés, était un rigolo qui complètement bourré, avait fait la course avec un autre chauffeur, sans les mains. Mercredi : des désœuvrés avaient tentés de se bricoler un générateur pour avoir accès eux aussi à l'électricité. Il en résultat un court-circuit qui avait projeté des flammes le long du câble de branchement. 3 putes qui traînaient leurs guêtres dans le coin avaient été gravement brûlés. Leur mac avait fulminé. Il avait demandé à Upshaw de trouver les emmerdeurs qui avaient voulut se bricoler un générateur. Jack les avait déniché, mais ayant pitié d'eux, il leur avait juste conseillé de prendre la route pour taille-la-ville avant que le mac ne leur tombe dessus. Jeudi : Jack s'était ramené après avoir reçu un tuyau. Un mouchard proposait de révéler l'endroit où se planquait une mocheté ratée de la science qui était recherché en échange d'un peu de fric. Jack se ramena au lieu dit, il assista à une arrivée en force de chasseurs de primes et de Blade Runner qui se crêpèrent le chignon pour avoir l'exclusivité de la capture. Le connard d'informateur avait refilé le tuyau à tout le monde. Vendredi : le combat dans l'arène entre « Big » Coleman et « The killer » Liston. Coleman écrabouilla Liston en 1 minutes alors que Jack avait misé 3 billets sur lui. Et donc en ce samedi, le détective privé Jack Upshaw, au vu des journées passés, avait déclaré qu'il s'agissait d'une semaine pourrie, jugement sans appel. Il espérait qu'il pourrait passer ce samedi soir tranquille.

Un gosse vint frapper à sa porte. Jack lui ouvrit, le môme lui tendit un message. Ça disait en toute lettre :

« Amène toi vite, j'ai un boulot pour toi ce soir.

Yuan »

…………………………


Jack atteignit Ord Street des ballons chinois flottaient au dessus de lui. Coutume des triades. Des ballons attachés aux escaliers d'incendie ça signifie : c'est notre territoire ici. Une foule s'était amassé devant l'un des QG de Sanhéhul. Jack s'esclaffa en apercevant un dragon en papier. Il entra dans le bâtiment. Les sentinelles postés devant le laissèrent passer : on le connaît, c'est le privé, il est attendus. On lui désigna le sous-sols. Il descendit les marches 3 par 3. Il aperçut Xiahou Yuan, celui qui lui avait envoyé le message. Un haut placé dans la triade. Il fit signe à Jack de l'accompagner à l'intérieur de la pièce. Là sur une table, un cadavre de jeune fille étendue nue. A plat ventre. Une traînée de sang courait de sa taille à sa nuque. Yuan expliqua :

« Ma nièce. Un enfoiré l'a violé et l'a tué chez elle. Mes hommes ont amené le corps ici pour qu'on l'examine. »

« Laissez moi deviner mon frère jaune, vous voulez la tête du meurtrier ? »

« Exactement mon frère blanc. J'ai déjà 10 hommes qui fouillent les cloaques à la recherche du psychopathe qui s'est fait ma nièce. Mais je ne pense pas qu'ils trouveront quelque chose avant l'aube. Je veux ce salopard mort avant la fin de la nuit. Pour ça que je fais appel à toi mon frère blanc.»

« J'en suis honoré Xiahou, mais je ne suis pas chaud pour arpenter les taudis à cette heure-ci. La faune est dangereuse dans certaines rues à partir d'une certaine heures. Je ne me vois pas parcourir tout le quartier pendant toute la nuit pour mettre la main sur un violeur. »

« Moi je veux sa tête avant la fin de la nuit. Et si je te donne une garde du corps pour t'escorter toute la nuit ? Dis oui Upshaw, tu n'auras pas affaire à un ingrat. »

« C'est gentils que vous pensiez à moi Xiahou mais... »

Le chinois lui fit le coup du certains regard. Upshaw sentit sa pomme d'adam faire un aller retour dans sa gorge. Tu ne peux pas dire non. Tu lui dois déjà du fric. Tu as cramé pas mal de pognon à ses tables de jeu.

« C'est d'accord mon frère jaune. »

« Parfait. »

« Attendez… il y a un instant, vous avez bien dit : UNE garde du corps ? »

« Oui mon frère blanc, n'ai pas d'inquiétude, tu déniches l'assassin, elle le castre. Simple. »

Upshaw leva les yeux au ciel en se demandant sur qui il allait encore tomber. Yuan s'agenouilla près de la morte. Il lui toucha les cheveux. Il caressa son collier de perles colorées. Jack rectifia son nœud de cravate. Il se pencha pour examiner le cadavre. Pas de marques sur son cou, yeux fermés. Il souleva les paupières et observa les pupilles. Pas d'hémorragie pétéchiale, pas d'exsanguination, l'assassin ne l'a pas étranglée. Jack examina le dos de la victime. Le sang s'était épaissi, les tâches les plus sombres indiquaient les artères sectionnées. Blessures à l'arme blanche couvertes de sang coagulé. L'hémorragie avait été abondante. De nombreux coups avaient été portés. On était loin des deux ou trois coups de lame qui étaient la norme dans les meurtres de prostituées. Jack se pencha au dessus de la jeune fille. Il épongea une flaque de sang rouge sombre. Elle imbibait complètement son mouchoir. Il le jeta et prit une serpillière qui traînait. Il parvint à ôter tout le sang qui noyait la plaie. Des entailles multiples, partant d'une perforation centrale. Elles formaient un motif étoilé.

Upshaw monta sur le toit du bâtiment. Il avait une vue imprenable sur le quartier. Voilà les gars de la triade. Ils ratissaient les rues. Ils étaient équipés de fusils et de matraques. Ils extirpèrent des bars des voyous et les interrogèrent brutalement à même le trottoir. Ils en bourrèrent certains de coups de pieds sur le bitume. Il y avait un chinois robuste avec des implants, qui soulevait deux petits salopards par le cou. Sur les toits autours de Jack il y avait des amateurs de spectacles qui se régalaient. 4 étages plus bas des bagarres éclataient. Jack décida d'attendre que ça se calme avant de redescendre les escaliers d'incendie. Il ne savait pas pourquoi, mais il sentait déjà que la nuit allait être longue. Très longue.


Dernière édition par Jack Upshaw le Sam 27 Fév - 5:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Au coeur de la nuit (Hannah Irving)    Au coeur de la nuit (Hannah Irving)  EmptyVen 26 Fév - 20:54

Toc, toc. Bang, bang.

« Irving! » L’interpellation exaspère ladite Irving au plus haut point. « Laissez-moi dormir en paix, bande d’enculés », qu’elle marmonne dans son oreiller. Elle soupire, puis s’extirpe hors de son lit de fortune : un matelas à moitié défoncé par l’usure et des couvertures pêle-mêle dans lesquelles elle s’empêtre invariablement. Elle pousse un juron étouffé, puis se dirige vers la porte, sans même prendre le temps d’enfiler autre chose que la culotte et le t-shirt, enfilé à l’envers, qu’elle porte déjà. « Quoi, merde? » L’homme la toise un instant, sans doute déconcerté par l’allure générale de celle qu’il connaissait comme une menace, se contentant de répéter ce qu’on lui avait demandé de transmettre : Xiahou Yuan l’attendait pour lui donner un contrat de nuit, facile, mais grassement rémunéré. Elle hausse les épaules, puis referme la porte au nez du quidam. Successivement, elle observe son lit défait, puis la fenêtre, à travers laquelle elle aperçoit le quartier général où se terrait le plus souvent ledit Yuan. Les lanternes éclairent faiblement la rue, plutôt animée pour l’heure. Maintenant qu’elle est réveillée, elle entend clairement les bruits des conflits qui se déroulent juste sous sa fenêtre. Elle sait aussi pertinemment qu’elle n’arriverait pas à se rendormir dans ces conditions. Fait chier, qu’elle pense, alors qu’elle se résigne – elle enfile rapidement un pantalon et un haut plus présentables, couvrant le tout d’une veste en faux cuir. Ses bottes cliquettent dans les escaliers alors qu’elle les dévale, se retrouvant en moins de deux minutes dans l’enceinte du bâtiment où l’attend son prochain contrat.

Les gardes la laissent passer sans broncher et elle entre dans la morgue improvisée. Son employeur du moment est penché sur une table, pensif. « Ça pue la mort, ici », qu’elle déclame alors qu’elle s’approche. Le Chinois lui décoche un regard mauvais, mais la salue tout de même. Ils sont tous habitués, depuis le temps, à l’impertinence d’Hannah – l’important, c’était qu’elle ramenait des résultats. « Ton contrat t’attend dehors, Irving. Un privé, Jack Upshaw. Escorte-le jusqu’à la fin de la nuit pendant qu’il cherche le voyou qui a fait ça à ma nièce. » Hannah fronce les sourcils, par contrariété plutôt que par dégoût alors que ses yeux se posent sur le cadavre tuméfié. « Un privé, sérieux? Pourquoi dépenser vot’ fric là-dessus; suffisait de me demander, je m’en serais occupé de A à Z. » Le manque de confiance évident de Yuan ne lui fait toutefois pas un pli, même s’il semble déceler de l’agacement chez son interlocutrice. Visiblement dans l’espoir d’offrir une justification dont elle n’a rien à faire, le Chinois enchaîne : « C’est personnel. Plus efficace. Et puis, il n’est pas de mauvaise compagnie. » L’Indienne lève les yeux au plafond. Elle ne remarque même pas les cernes d’humidité qui tachent les carreaux; c’est la norme, maintenant, après tout. « OK, ouais. Tout c’que vous voulez. » Elle tourne les talons, sans demander son reste. L’avantage, avec les triades, c’est qu’elle sait que sa rémunération sera juste. Autant ne pas perdre de temps avec la négociation. (…) « Hey, Upshaw. » Elle le hèle alors qu’il se tient sous un escalier de secours, non loin de l’entrée du bâtiment. Facile à repérer : il avait exactement la gueule d’un privé, puis, il s’était retourné quand elle l’avait appelé, ce qui semblait confirmer qu’il n’y avait pas d’erreur sur la personne. « Hannah Irving. J’espère que t’as une piste, parce que j’suis pas payée pour réfléchir, ce soir, juste pour empêcher que tes intestins deviennent les prochaines saucisses de Wai Lan. » Beaucoup de rumeurs couraient à propos du boucher dans le quartier – Hannah préférait éviter d’y penser et profiter d’une bonne mortadelle lorsque ses tickets le permettaient. Elle croise ses bras sous sa poitrine : sur ses doigts clignotent doucement les diodes qui trahissent la présence de son implant. Elle ne les voyait plus, depuis le temps.

Dans tous les cas, elle était là pour avoir le détective à l’œil et c’est ce qu’elle ferait. « Alors, c’quoi notre destination, chef? » Elle jette un coup d’œil en direction d’un bruit creux, non loin d’elle : un mafieux venait d’abattre sa matraque sur le crâne d’un pauvre plouc qui avait eu la mauvaise idée de lui tenir tête. « T’es pas le seul sur le cas, on dirait, alors si tu veux ta part du butin, vaudrait mieux qu’on se mette en route. Moi, j’vais être payée dans tous les cas. J’te dis ça par bonté de cœur. » Quiconque la connaissait savait qu’elle n’utilisait l’expression que parce qu’elle existait, et qu’en général, ça n’était pas dans ses habitudes de faire preuve ni de bonté, ni de cœur. Mais il n’avait pas besoin de savoir ça pour les besoins du contrat.
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MessageSujet: Re: Au coeur de la nuit (Hannah Irving)    Au coeur de la nuit (Hannah Irving)  EmptyDim 28 Fév - 15:41

Upshaw pensait déjà aux premières étapes de son investigation nocturne lorsqu'on l'interpella. Une voix de femme, ce qui le surprit. Il se retourna et observa intrigué la nouvelle venue alors qu'elle lui lançait sa phrase de présentation. Elle n'avait pas les yeux bridés. Une triade ou une free-lance ? Dur à estimer. Trop inhabituelle pour une membre de Sanhéhul. Une pointure du Syndicat ? Probablement, donnant très fort sur peut-être. Une tueuse ? Peut-être, donnant très fort sur oui. Jack aperçut les traces des implants sur les doigts de la criminelle et se demanda ce qu'on pouvait bien mettre dans un foutus doigt comme amélioration. Le simple fait de penser à la chirurgie des mains qu'elle avait du subir pour ses implants, lui fit penser à sa propre main droite, victime il y a 3 ans d'une fracture. Souvent quand il pleuvait, Jack ressentait des douleurs dans ses articulations du métacarpe. Il réalisa que comme d'habitude, les apparences étaient trompeuses dans cette maudite ville. Lui avait un petit 38 à canon court. Elle avait des augmentations. Il pouvait abattre dans le dos un fuyard. Elle était sans doute capable de nettoyer une pièce de gorilles armées juste avec ses mains. On ne savait jamais de quoi ils étaient vraiment capable ces adeptes de la cyberaugmentation. Jack se mit à tressaillir imperceptiblement lorsqu'elle le surnomma « chef » pour demander leur destination. Ça faisait une éternité qu'on ne l'avait pas appelé ainsi. Et encore, ce surnom lui était donné par les poivrots qu'il coffrait quand il servait dans la brigade des mœurs, à l'époque où les forces de l'ordre existaient encore. Mais d'aussi loin qu'il s'en souvienne, jamais un collègue ou un autre flic ne l'avait un jour appelé « chef » par le passé. Jack avait réussit l'examen théorique pour passer sergent, mais sa carrière en était resté là. A cause de l'alcool on lui avait refusé le grade de lieutenant.

L'agitation autour d'eux devenait gênante. Jack Upshaw planté comme un touriste devant miss Irving pendant que les gros dur de Sanhéhul étaient en action dans la rue. Jack se rappelait vaguement leur nom : voilà Lin, il est armé d'un tuyau en caoutchouc, l'extrémité est entouré de toile adhésive pour servir de poignée. L'autre bout pisse le sang. Voilà Liu, il est armé d'une matraque souple en cuir, lestée de grenaille de plomb. Voilà Tsé-Min, il est armée d'un gourdin et il hurle en chinois sur un voyou. Voilà Tchang, il fait coucou de la main dans la direction de Jack. Le détective lui rendit son signe de salutation par réflexe. Il s'interrompit en se rendant compte que ça devait être à Irving qu'il faisait signe et non à lui. Upshaw répondit aux paroles de sa garde du corps occasionnelle, en faisant exprès d'omettre sa réflexion sur la part de butin qu'il ne toucherait pas s'ils ne s'activaient pas pour démarrer leur enquête nocturne. A vrai dire il n'allait rien toucher. Il avait déjà perdus 30 billets la semaine précédente à une partie de dominos chinois organisé par l'oncle Xiahou Yuan dans son antre surnommé « La Pagode » Et il avait déjà perdu une autre somme le mois dernier, toujours avec Yuan, en misant sur la victoire d'un bourrin de l'arène clandestine. Là aussi manque de chance. L'addition commençait à faire sévère et Upshaw était tout simplement en dette avec la Sanhéhul.

« Et bien pour répondre à votre question miss Irving, on a plusieurs possibilités pour démarrer la nuit. La première, on fait un saut chez moi pour consulter les motifs de scarification laissé par les violeurs de femmes sur leur victime. J'ai des dossiers criminels. Le taré a gravé une étoile sur le dos de la nièce de Yuan après qu'il ait visité avec violence son canal d'amour. La seconde possibilité, c'est d'aller fouiner du côté du « Mirage » cet espèce de Night-club du pauvre dans lequel on organise tout et n'importe quoi. Je connais le proprio, il a toujours des infos sur la faune local et les tordus. Enfin on peut aller traîner nos guêtres près du château d'Edimbourg, une équipe de Pinxit y filme un truc de propagande pour les gens de la haute. Il se trouve que je connais le réalisateur, il m'en doit une, j'ai fait cesser une affaire de chantage homo sur sa personne. Voilà les 3 endroits où on peut aller fouiner et en retirer un début d'info potable. A vous de choisir miss Irving. Par où on commence ? On   aura le temps de faire les 3 j'en suis sûr, après tout, on a toute la nuit. »

Jack lança son petit clin d'oeil pour ponctuer sa dernière réplique. Il essayait d'imiter une réplique d'Elvis qu'il avait vu dans la matrice, effet manqué. Il cessa de sourire en repensant à la dernière fois où il avait du retrouver quelqu'un pour Xiahou Yuan. Il avait déniché l'endroit où 4 minables qui avaient insultés sa nièce, batifolaient à la nuit tombé. Jack s'était ramené en force au lieu dit avec un des gros bras de la triade. Les 4 minables avaient fait un feu de camp dans un terrain vague. Les 4 minables étaient passés à l'heure du dîner : ils faisaient rôtir des rats empalés sur des vieux bâtons de crème glacée. Lorsqu'ils s'étaient approchés, 3 avaient gloussé. Un seul avait lâché son rat embroché. Le type de la triade leur avait tiré dessus. Des détonations étouffées étaient devenu des trous dans leurs visages. Et leurs cerveaux s'enfuyaient par l'orifice que les balles dum-dum avaient percés à l'arrière des crânes. Puis Jack l'avait regardé sans rien dire pendant qu'il levait sa hache sur les cadavres, coupant bras et tête pour envoyer un message à tout le quartier : on ne déconne pas avec Sanhéhul.

Jack fixait dubitatif miss Irving. Une fois qu'il mettrait la main sur le violeur, est-ce qu'elle allait opérer une prestation du même genre ? Il lâcha :

« Au fait, jolies doigts... »
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MessageSujet: Re: Au coeur de la nuit (Hannah Irving)    Au coeur de la nuit (Hannah Irving)  EmptyJeu 10 Mar - 2:50

Elle fronce les sourcils. Décidément, ce détective de bas-étage – jusqu’à preuve du contraire – se laissait facilement distraire. D’abord par les diodes luminescentes qui couraient le long de la peau de son interlocutrice, puis par les chiens de Sima qui brimbalaient de pauvres âmes dans les ruelles, mêlant le sang à la boue et à la saleté. Elle n’est pas pressée. Qu’ils réussissent ou non la mission conférée par Yuan, ça lui importe peu. Elle laisse donc vaguer son regard dans la direction que fixe Upshaw, juste à temps pour capter le geste sympathique du dénommé Tchang, auquel elle ne répond que par un signe de tête discret. Hannah s’était toujours fortement douté que les laquais des Triades lui exprimaient un certain égard simplement parce qu’elle suivait Sima comme son ombre – sans doute enviaient-ils le respect qu’elle avait su gagner auprès du chef de la mafia chinoise. Ou alors ils avaient peur, simplement. Ou encore ils appréciaient quand elle ouvrait la porte en petite culotte. Qui sait; peut-être était-ce un peu de tout ça.

Le privé ouvre la bouche et elle plisse le nez. Déjà, il parlait beaucoup trop; ensuite, la vouvoyait, ce qu’elle exécrait avec une passion qu’on ne lui connaissait plus beaucoup depuis son amélioration. Hannah n’avait plus de haut-le-cœur lorsque les effluves âcres du ghetto parvenaient à ses narines; elle se fichait aussi du sang, des tripes, de tout ce que le reste du monde estimait dégoûtant. Elle prend néanmoins la peine de le laisser finir sa tirade, non sans afficher un certain dédain discret suivant son clin d’œil maladroit. « Hannah ça sera. Et oublie le vouvoiement. » C’était une marque de respect et Hannah n’en avait qu’à l’endroit de son boss – et l’occasionnelle exception. Elle ne s’attendait pas à ce que cet inconnu en ait envers elle non plus. Il est de la vieille garde, ça semble évident, mais ça n’est guère une raison pour jouer le crooner.

Les choix que lui offre Upshaw sont intéressants, bien qu’ils la forcent à réfléchir, ce qu’elle avait pourtant déjà décrété qu’elle ne ferait pas. Tant pis. « Commençons par chez toi, alors. Peut-être que savoir d’où sort le motif t’aidera à préciser ta recherche. » Dans d’autres circonstances, elle aurait opté pour l’appartement en dernier – par curiosité, voir où un type comme lui pouvait bien crécher, peut-être profiter du reste de la nuit sur le sofa ou entre les draps de son hôte. Mais dans ce cas-ci, ce n’était pas une option. On pouvait lui reprocher bien des choses, mais pas quelque manque de professionnalisme. Pour ce qui était des doigts que Jack lorgne désormais, elle se contente de hausser les épaules. « Plus facile de passer au pieu après avoir éteint. » Elle ricane. La lumière diffuse qu’émettent les diodes ne suffit pas à l’éclairer au quotidien, mais la blague l’amusait toujours autant. Ce qu’elle pouvait faire avec lesdits doigts, et le reste des nerfs artificiels qui couraient le long de ses membres, de sa nuque à ses orteils, ça ne le regardait pas; sans doute la soirée lui permettrait-il d’être aux premières loges d’une démonstration, de toute façon.

Elle suit Upshaw comme un animal fidèle, un pas derrière, dardant son regard sur certains points clés à mesure qu’elle les aperçoit : coins sombres, balcons, toits, fenêtres cassées, rien ne lui échappe. Yuan lui a bien dit qu’il s’agissait d’une escorte et elle agit comme tel, prête à sauter à la gorge d’un quidam qui oserait s’approcher de trop près du privé. Les ennemis du Sanhéhul sont de plus en plus nombreux à mesure qu’ils s’éloignent du territoire contrôlé par Sima et ses lieutenants, après tout, et les rumeurs courent vite. Prudence et rigueur sont de mise, pour sa part. « J’ose même pas imaginer pourquoi Yuan ferait appel à un privé hors syndicat », qu’elle finit par dire, alors qu’ils passent dans un coin calme. Un chat maigre saute sur le couvercle d’une poubelle en métal dans un bruit discret, mais qui la fait réagir à la microseconde près. Rien à signaler – juste un sac d’os au pelage orange qui ne risquait pas de tenir très longtemps encore. « C’est moi qui ramasse les demandes peu enviables, d’habitude. Il doit t’en vouloir pour un truc. » Elle ricane encore. À vrai dire, elle n’en sait rien, mais dans tous les cas, elle se retrouve tout de même à se coltiner le privé. Du pareil au même. Elle ne lui en veut pas d’avoir obtenu la faveur de Yuan – elle n’avait pas ressenti la moindre rancune depuis que Sima y avait fait installer l’implant. Elle avait su faire sa place, envers et contre tout, au sein du Syndicat et savait bien qu’elle ne serait pas remplacée du jour au lendemain par le premier bouffon venu. « T’es dans la vieille ville ou faut qu’on se tape le trajet jusqu’à New Town? » Pas que ça la dérange. Mais plus ils doivent rester dehors, plus ils risquent éventuellement de se faire happer par la folie ambiante.
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MessageSujet: Re: Au coeur de la nuit (Hannah Irving)    Au coeur de la nuit (Hannah Irving)  EmptyJeu 10 Mar - 11:57

La pomme d'Adam de Jack fit un aller retour dans sa gorge lorsque la demoiselle insista pour qu'il la tutoie. Gloups. Une vrai molosse des triades, à n'en pas douter. Elle opta pour la première option. Elle lui balança une réplique sur ses implants aux doigts. Ha ha ! Fit Jack. Par pure politesse. Anxieux à l'idée de vexer une sbire de Sanhéhul capable de brutalité cruelle comme il le soupçonnait fortement. Elle le questionna pour savoir pourquoi c'est à lui que Xiahou Yuan avait fait appel pour dénicher le tueur. Jack répondit en expliquant :

« Pour tuer je suis pas fort, mais pour mettre la main sur n'importe qui dans cette foutus ville, j'ai un talent. Yuan le sait. Comme il sait aussi que j'ai perdu pas mal de fric à cette partie de dominos chinois qu'il avait organisé dans sa pagode. Ou à cette partie de craps derrière les ruines de l'église pentecôtiste dans laquelle j'avais perdus pas mal aussi. Sans parler que j'avais misé sur la victoire d'un combattant de l'arène qui s'est fait écraser par un de ses propres bourrins. Ma liste commence sérieusement à s'allonger et il sait qu'il récupérera plus que très lentement son pognon. Alors je le rembourse en nature avec mes compétences. »

Irving voulut savoir où il résidait alors qu'ils engageaient le chemin. Il répondit en s'esclaffant :

« Ouais ouais dans la vieille ville. Un vieux sur le retour comme moi, ne peut résider que dans le coin le plus vieux de la cité. »

Ils arrivèrent devant un ancien immeuble de bureau à l'abandon, ils passèrent devant des types agglutinés sur le trottoir, autour de barils en tôles rouillés de 200 litres, dans lesquels on avait allumé des feux. Ils reconnurent Jack et ne mouftèrent pas. Ils observèrent Irving carrément bouche bé. Pourquoi il traîne cette brune classe le petit Jack ? Un abruti lança un sifflement du dragueur, un autre abruti balança un geste obscène. Jack frissonna : pourvu qu'elle ne dégomme pas les crétins pour avoir lorgné sa poitrine. Ils arrivèrent à la porte du bâtiment et Jack leur ouvrit la porte. Tout dans la piaule de Jack sentait le désœuvrement et l'ambiance de fin de monde. Le repaire d'Upshaw la relique de l'ancien monde qui n'avait plus sa place dans celui-ci. Son appart n'était pas crasseux, mais manquait de meubles. Le plafond avait des fuites de sciure de bois et de fréon. Des gamelles pour chien les récoltaient. Il n'y avait ni étagères ni penderies. Jack était contraint de ranger tous ses fringues dans des sacs en papier. La cuisine était net, mais sa poubelle débordait de bouteilles de vodka vide d'un demi-litre.

« Fais pas attention à tout ça, on habite où on peut par les temps qui court. »

Et il l'invita à entrer dans son bureau. La seule pièce de l'appart qui valait le coup et n'avait rien du squat. On aurait dit que cette pièce sortait tout droit d'un film noir des années 50. La fenêtre était recouverte d’élégants stores vénitiens, filtrant la lumière provenant d'une allée à l'arrière. Il y avait un grand bureau en imitation noyer avec derrière, un fauteuil inclinable, celui d'Upshaw. Pour ses clients un fauteuil minable en rotin cintré. Son bureau ne contenait qu'une antique machine à écrire Rand MacNally qui devait dater des années 50. Avec l'électricité limité depuis des années, Jack avait abandonné les ordinateurs pour adopter des moyens aussi désuets qu'obsolètes. Sur tous les murs de la pièces étaient disposés en hauteur des tableaux de lièges sur lesquels il avait punaisés quantités de portraits photos de suspects et d'indics, quantités de mémos et de post-it, plusieurs cartes détaillés des quartiers de la ville. Et contre chaque mur juste en dessous, des armoires métalliques qui rendaient l'âme dans lesquels débordaient des dossiers indexés d'infos sur la criminalité d'Edimbourg. Le tout rédigé sur son antique machine.

« Et ouais, la bibliothèque de la folie. Mais il faut bien ça pour fouiner à travers les rues et dénicher les bonnes personnes. »

Au travail. Il sortit des dossiers. Le truc à chercher : infos sur les violeurs, surtout ceux qui tailladaient les femmes avec des motifs étoilés. Par galanterie Jack laissa son fauteuil confortable à Hannah et se prit la chaise minable. Il partagea les dossiers, il consulta, il chercha, il fouina. Passons les tarés en revue :

Charles Issler, surnommé l'étoile qui chiale. Un faible pour taper les femmes. Toujours à gueuler après les chasseurs de primes qui le choppaient : « Frappez moi ! Frappez moi ! » Connu pour mordre les chasseurs de primes qui refusaient de l'obliger. Oulah, Jack espérait que le bonhomme ne tomberait pas sur Hannah Irving un jour. Suivant : Johnson Krugman. Le connard qui gravait des étoiles sur les murs. Il disait que le meurtre de Jésus-Christ, c'était lui. Si si, c'était lui qui avait fourni les clous. Vengeance, Jésus avait baisé sa femme. Donald Fitzburgh, tatouage d'étoile sur sa joue. Mais il ne violait que les hommes. Au suivant : Carlisle Stemmons : tueur de chiens, aimait dessiner des étoiles, mais n'avait jamais violé de femme. Suivant : Abe Voldrich, branloteur sur lingerie, volait des dessous féminins et gravait des étoiles dessus. Mais jamais de viol. Voilà Thomas Chasco surnommé « l'étoile » Ivrogne et tabasseur d'épouse, pas de viol. Jack soupira :

« Rien de mon côté, que des tocards. De ton côté t'as trouvé un connard qui pourrait correspondre à ce qu'on cherche ? Rien de concluant pour le moment je trouve, va falloir aller demander des infos au proprio du night-club « Mirage » comme j'avais proposé, et sans doutes au réalisateur de ces trucs publicitaires pour Pinxit qui m'en doit une, que j'avais cité aussi. On commence par lequel ? »
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MessageSujet: Re: Au coeur de la nuit (Hannah Irving)    Au coeur de la nuit (Hannah Irving)  EmptyLun 21 Mar - 18:35

Alors comme ça, Upshaw était endetté jusqu’au cou envers les Triades – c’était un fait intéressant à savoir. Au moins, il avait choisi le plus doux d’entre tous auprès duquel contracter toutes ces mauvaises décisions. Yuan était un justicier qui aimait par-dessus tout sa famille et les animaux, et ceux qui se retrouvaient dans sa mire avaient souvent lésé l’une de ces deux catégories. Avec le décès de sa nièce, il avait encore moins de raison de s’en prendre au privé, aussi fauché soit-il. L’argent, ça ne manquait pas, au syndicat, et comme son employeur le lui avait si bien dit, Jack était de bonne compagnie : signe qu’il ne tenterait pas de lui faire payer ses dettes en segments d’intestins. « Tu rembourserais plus vite avec une autre sorte de nature, mais c’est peut-être pas ta tasse de thé. » Un sourire narquois apparaît sur ses lèvres, puis s’efface aussitôt. La prostitution était monnaie courante, surtout dans son milieu, et relevait davantage de la normalité qu’autre chose, aussi n’avait-elle aucun préjugé envers la profession, bien qu’elle comprenne que tous n’avaient pas son… ouverture d’esprit, disons.

Rassurée de savoir qu’ils n’auraient pas à faire l’aller-retour jusqu’à la nouvelle ville, Hannah se contente de suivre le privé comme un pauvre clébard affamé. À bien y penser, elle n’était pas grand-chose d’autre qu’un animal de compagnie, en ce moment : un molosse bien entraîné prêt à sauter au cou de ceux qui s’approcheraient son maître d’un peu trop près. Le sifflement vulgaire qui parvient à ses oreilles lui fait serrer les dents, mais elle ne réagit pas. En d’autres circonstances, ou alors selon son humeur, elle ne se serait pas fait prier pour leur apprendre les bonnes manières. Mais le temps était compté, et si Upshaw n’avait rien avoir avec eux, alors soit. L’homme s’arrête devant un bâtiment qu’Hannah prend un instant pour détailler : ça n’avait rien de particulier – il était similaire en tous points à tous les autres qui le flanquaient. L’esthétisme des ghettos était vraiment à revoir. Elle suit le privé jusque dans son antre, détaillant l’endroit de coups d’œil plus ou moins discrets. « Pas besoin d’être privé pour déduire qu’y a pas de madame Upshaw », qu’elle raille, notant l’absence de meubles ou du moindre élément pratique ou esthétique. Le strict minimum, trop de bouteilles terminées et un vide étouffant qui la pousse à rejoindre Jack jusque dans son bureau, où, visiblement, il passait le plus clair de son temps. Les livres faisaient craquer les étagères, les tableaux envahissaient les murs et sur le bureau trônait un artéfact qu’elle n’aurait jamais pensé voir en vrai. Elle effleure doucement les touches du bout des doigts, délicate là où on l’aurait sans doute imaginée rire de la machine d’un autre temps.

Hannah se laisse tomber dans la chaise que lui cède le privé, attrapant la pile de dossiers qu’il lui tend. Elle se perd dans les histoires sordides qu’ils racontent, feuillette, absente, presque chaque page en se demandant combien de ces cinglés elle avait déjà croisé, par hasard, dans les ruelles du ghetto. Un dérangé qui laisse un haïku pourri intitulé « L’étoile » fourré dans la bouche de ses victimes après les avoir étranglées retient particulièrement son attention, même si elle sait qu’il ne s’agit pas de leur homme. « Hm? » Hannah lève la tête à la question d’Upshaw, réalisant soudainement qu’elle n’avait pas vraiment rempli sa part de la tâche. Stoïque – signe qu’elle hésitait, ou pensait, ou encore les deux en même temps – elle finit par lâcher : « Rien d’intéressant, sauf que les meurtriers sont rarement des artistes. Allons-y pour le club, avant que la nuit soit trop avancée. Ça devient un deuxième enfer sur Terre, après ça. » Elle connaissait la plupart des boîtes de nuit – dont le Mirage – et préférait largement y faire ses affaires avant que la faune plus… exotique vienne prendre le relais. Quant au réalisateur, s’il était tard, ils pourraient toujours entrer par effraction chez lui. C’était, après tout, carrément dans les cordes d’Hannah.

Ils redescendent, repassant devant les voyous qui restent cois cette fois. Le Mirage n’est pas bien loin, et ils entendent déjà la musique trop forte à quelques coins de rue. La queue pour entrer est plutôt longue, mais Hannah n’a aucune honte à dépasser l’ensemble des fêtards pour s’adresser directement au portier. « Big. » Logan Winston, également surnommé « Big » pour des raisons évidentes, se tourne vers la voix féminine qui a prononcé son nom. Un maigre sourire éclaire ses lèvres. « Hannah, salut. Entre. » Elle le remercie d’un signe de tête, mais s’arrête alors qu’il lève la main. « Ton pote doit attendre. »

Hannah fait claquer sa langue contre son palais, exaspérée. « Moi j’te connais, lui, il connaît le proprio. Je vois pas en quoi ça serait un problème. » Big hésite, mais finit par hocher la tête. « Je compte sur toi pour le garder en laisse. Pas que je doute que tu le mettes à terre en une seconde s’il cause des problèmes. » Hannah ricane, poussant Jack à l’intérieur avant que le portier ne change d’avis. Elle ne comprenait pas pourquoi Big avait tant de réserves à propos d’un quadragénaire fringué comme un flic dans un vieux film de bandits. Peut-être que c’était exactement ça, en fait, à bien y penser.
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