Âge au moment du décès : Des années de misères ancrées à son corps amer, il y avait eu soixante-sept années écoulées depuis sa naissance. Ce premier jour maudit où son cœur se heurta à la noirceur des hommes. Ce premier jour qui le marqua à jamais, ce premier jour de malheur. Du malheur avant, du malheur après. Du malheur pendant. Encore et toujours, du malheur. Jusqu'à son dernier jour. Origines : Un sang écarlate coule dans ses veines, celui d'un pays révolu. La mère était allemande tandis que le père côtoyait les rives de la Seine, dans un paysage français. Occupation : Il vagabonde à travers les sombres ruelles. Sourire aux lèvres, il se plaît à être un parfait contrebandier, l'âme dévouée au syndicat. Auparavant ses mains étaient plongées dans la crasse et la poussière, ô tristes mains sales, désormais enfuies dans ses poches pleines. Date de la réanimation : C'était il y a plus de deux-cent jours. C'était il y a plus de sept mois. Avec les nuits d'errance et la folie aux reins, il avait cessé de compter. Il avait préféré oublier. Juste oublier, pour ne pas pardonner.  Etat actuel : Le vent frais frappait son visage masqué, sombre pantin articulé qu'il fut ; qu'il est, désormais. Liberté, gravait-il sur son corps bafoué. Il avait servi les monstres de ce monde durant un temps ; ce qui lui avait parût une éternité de jours et de nuits, à n'en plus finir. Il avait servi, jours et nuits, puis il avait fui. Clan : Son amour éternel est destiné au syndicat ; ce même syndicat qui le maintient en vie, s'il peut en être ainsi. Une passion pour la noirceur qui le torturerait presque, s'il était conscient de ses infamies et de ses cris qui l'animent. Traits de caractère : Il avait eu le cœur empli de bonté et le visage couvert de beauté, mais il avait eu la mort à ses trousses. Alors il avait changé ; avec le temps, avec l'argent. La folie ronge aujourd'hui son esprit fragile et s'accroche à son corps de velours. Ses pensées vacillent et lui s'éternise dans ce monde de rage. Il est amer car il est en colère, et empli de haine face à la misère qu'il a traversé. Mais il est fier, tel un corps rugissant de rage. L'homme courageux, tempétueux, qui trace sa route au travers d'un bois sinueux. Il vagabonde toujours, oui, mais il vagabonde d'un sourire gracieux. Heureux de toucher à la liberté une seconde fois encore, la rage enfui au creux des reins. Il se nourrit de ce sentiment noir et profond qui l'anime. Il se nourrit de la tristesse qui agite ses veines et il poursuit son chemin, le regard malade. Où nulle compassion ne se cache. Le regard dur envers les fragiles, les frêles de ce monde. Être impitoyable qu'il est, être pitoyable qu'il était et qu'il sera toujours ; au fond de lui, quelque part dans son cœur meurtri. Groupe : La mort teintée sur le visage du nom-mort, le zombie.

Quels sont les points forts de votre personnage: Tel un fantôme errant, il vagabonde à chaque instant. Presque invisible, presque inaudible, fin observateur qu'il est. Un murmure au creux des lèvres, un non-mort au fond des nuits. Il ne dort plus depuis trop longtemps déjà car les rêves sont oubliés. Lui qui n'a peur de rien, si ce n'est de la vie. Lui qui n'est plus rien, si ce n'est qu'un corps errant. Un cadavre animé au sein du ghetto, une âme souillée par les autres. Lui qui n'a rien à perdre car il s'est perdu, il y a trop longtemps déjà. Des jours qui ressemblent à des siècles, le temps ne compte plus. Plus rien ne compte, plus rien n'a d'importance. La mort au-delà de tout, il doit pénitence. Il est prêt à tout.
Et ses faiblesses ?Ses jours ne sont qu'un cauchemar éveillé, une abomination pour un homme qui chérissait l'humanité. Il haït jusqu'au plus profond de lui-même ce qu'il est et ce qu'il sera toujours : un être contre nature. Il sent la pourriture jusqu'à sa moelle, la misère qui s'acharne au sein de son esprit. Esprit malsain, esprit vilain. Il n'est plus que l'ombre de lui-même, un corps de folie qu'il méprise avec amertume. Plus que les Hommes, il crache sa haine contre sa propre peau, contre son propre cœur. Douce folie de cette étrange mélodie qui résonne en lui, la haine de ce monde éphémère. Lui, l'âme éternelle.
A-t-il été amélioré ? Le regard se perd devant les foules inhumaines. De l'ancien temps, il est né. Aujourd'hui, il emplie son cœur, déjà lourd, de regrets. Mille erreurs de l'Homme ne lui suffirent pas pour s'arrêter dans le progrès ; les infamies naissent de ses mains sales. Céphas les méprise, ces hommes diaboliques. Des abominations de ce monde que Dieu n'a pas crées de ses doigts et de son esprit savant, de sa bonté et de ses nobles qualités. Des créations atroces qui, un jour, feront regretter à l'Homme son savoir fou et sa soif de pouvoir.
Etes vous sensibles aux descentes ? Des rejets, des regrets, des moments égarés, ses journées sont rythmées par ces sombres mélodies. Des crises d'agonie, presque assassines. Les nuits d'été ne sont que des descentes aux Enfers, où nulle n'entend ses pleurs et ses pardons. Les soupirs se perdent sur le rivage de ses jours, tandis que son cœur vacille. Il se laisse plonger dans les abysses de cet univers écœurant qu'est son corps ; le manque le rend fébrile, mais telle est sa pénitence.
Suivrait-il des rumeurs ? Les murmures caressent sa peau frêle jusqu'à le faire frissonner. D'âmes en peine et de mots malsains, il ne retient que la faiblesse des maux. Des jaloux, des impulsifs, des vilains, il ne porte attention qu'à ses propres hurlements. Les mensonges, il les méprise. Les rumeurs, il les ignore. Loin de toucher à l'orgueil, à la gourmandise, il préfère rester humble et désintéressé, bien loin de la curiosité. Il tourne le dos aux maux de l'Homme, à sa fragilité des mots. Triste manipulateur qu'il est.  
Votre personnage est-il libre? et si oui, comment cela s'est-il produit ? Il s'est redressé à la mauvaise heure, au mauvais jour. À la mauvaise époque. Il est tombé dans ce piège malsain qu'est celui de la dette, un devoir éternel à ces êtres immondes ; immondes, mais tellement attirants. La noirceur de leur beauté l'a rendu fébrile et son passé a resurgit. Quelle joie d'entacher ce monde horrible, de souiller ces rues déjà crasseuses. Quelle joie d'être un lâche en ces jours de malheurs. Il avait fui, il avait été libéré et désormais, il en payait le prix. Tout était arrivé à une vitesse inouïe, il n'avait pas cru en Dieu. Dieu avait entendu son appel, il avait vu la misère dans laquelle son fils était plongé. Dieu l'avait sauvé des griffes de ces barbares, une dernière fois, pour finalement le relâcher dans la gueule du loup. Dieu ou le Diable ? Qui était l'ennemi ? Il ne sait plus car il est libre, aujourd'hui. Délivré de ces êtres malsains, il n'est plus esclave de cette exquise liqueur. Plus en échange de ses mains sales, rongées par le travail incessant d'une main d’œuvre pervertie. Il a plongé vers une lumière nouvelle qui avait soudainement illuminé le long tunnel dans lequel il était ; une lumière rouge, mais une lumière tout de même. Son chemin vertueux s'était clos lorsqu'il avait embarqué sur le navire qu'il avait pourtant fuis des années durant. Le monstre est revenu dans ses os morts, dans sa carcasse pourrie, au nom du syndicat. Au nom d'années de bons et loyaux services. Il leur en est éternellement redevable, pour sa liberté.

1978 Un cri strident vient percer l'horizon, tandis qu'agonise la mère. Le corps déchiré, elle se laisse sombrer dans les bras de cet ange sombre. Ce même ange qui se plait à se hisser au-dessus d'elle et de son visage épuisé. Ce visage rendu laid par la crasse, par le sang, par l'enfant. Il naît, le petit garçon. C'est sa naissance. Des entrailles de sa mère, il jaillit et s'étire jusqu'à l'en faire crever ; la mère. La mère amère, la mère morte. La mère sotte. 1990 Il ressent son amour jusqu'aux tréfonds de son âme ; l'amour d'un Père. L'Église lui ouvre ses bras et comme un cœur mort, il y plonge et y sombre. C'est le réconfort d'une renaissance, d'un amour perdu pour l'orphelin qu'il est. Son dévouement à Dieu jusqu'à sa mort, l'abandon de son corps pour un Tout-Puissant : c'est un amour tant convoité enfin trouvé. 2001 Il la rencontre pour la première fois, sa jolie demoiselle. Elle est belle et sauvage, à l'image de cette flamme qui le ronge. Il tombe amoureux d'elle, de cette femme infâme. C'est son amour, l'amour de sa vie. Et ensemble, ils sèment une terreur, animée par cette rage qui le consume, lui, le vilain. Lui, le malsain. Ils s'aiment, à deux. Comme des malheureux. 2012 Le Diable hante ses veines et le crève jusqu'à la moelle. Il le sent, au plus profond de son corps. Il sent cette haine qui le consume et qui a recouvert cet amour inouï. C'était cette démone perverse qui l'avait dévié du droit chemin. C'était cette femme sublime qui l'avait souillé tout entier. Cette descente aux Enfers, sa triste et maudite perversion qui signa son départ de l'Église. Où le Saint-Père ne le pardonnera jamais plus de ses péchés, triste homme qu'il est et qu'il sera, désormais, toujours. Il croque la pomme et cède à la tentation de la chair, après tant d'années à résister à sa femme infâme. 2014 Elle était partie pour toujours, sa femme. Sa poupée de velours. En voyage au pays des rêves, l'Amérique, avait-elle hurlé lors du départ. La mer l'avait enlevée, elle aussi. Avalée par les vagues, par ce tsunami immonde qui l'avait assassiné, lui aussi. Meurtri jusqu'aux os. Dieu se venge de lui, jours et nuits. C'est sa divine punition pour lui avoir tourné le dos. Pour avoir craché sur le Tout-Puissant et signé un pacte avec le Diable ; son unique refuge désormais. 2035 L'ivresse anime son corps de pantin du Malin, alors qu'il vagabonde, tel un chien errant. Il se laisse traîner dans les ruelles, à la recherche d'une âme en peine à souiller. Triste manipulateur d'âme qu'il est ; à toujours chercher à se venger de son Seigneur. C'est sa perte qu'il concrétise tandis que son ombre se dessine au sein du ghetto. Ce paysage de tristesse. 2039 Un murmure s'agite dans son esprit. Les mots dansent dans ses pensées alors que les regrets le rongent. Bientôt, les remords se graveront sur sa peau, comme sur de la roche. Le sang coulera sous ses doigts fins, tandis que la rage prendra le dessus. Il se laissera hanter par les péchés car aujourd'hui, il n'est plus que l'ombre de lui-même. Car il y a longtemps déjà, le Diable s'est hissé en lui et s'est niché au creux de son torse. Folie qu'il est, meurtre qu'il commettra. Son habit d'assassin sur sa peau abîmée, il hantera le ghetto. Avec ses idées sombres et ses parts d'ombres. 2042 La mort se déverse tout autour de lui, la maladie ronge les rues. Il se sent faible et fragile, il n'est plus qu'un cadavre ambulant qui jonche la terre morte. Et sous les étoiles scintillantes, il sent une lueur divine se confondre en lui. C'est son esprit qui se perd, sa raison qui flanche alors qu'il s'imagine sous un nouveau soleil. Aujourd'hui, il en est certain : Dieu le sauve une seconde fois, qu'il s'imagine. Il se trompe. Dieu n'a rien à voir là-dedans car il n'est qu'un chanceux au milieu de cette misère qui l'entoure. Qu'une poussière dans cette immonde crasse.  2044 Il agonise, à demi-mort dans ce monde de brutes. L'ange de la Mort est allé le trouver, Dieu l'a rappelé. Il le sait, son heure est venu. Du moins, c'est ce qu'il croit. Ils ont mis la main sur lui, les mauvais de ce monde. Les démons qui hantent les rues, qui s'accrochent à la pauvreté de ce monde et s'en amusent. Ils rient des autres et rient de lui. Et lui, il agonise. Il rejoint le Seigneur, il le sent. Il le croit, mais il se trompe. Les laids de ce monde n'en ont pas fini avec lui. Il renaîtra, car cette année marque sa renaissance. Une immonde bête qui jaillit de ses entrailles, à lui aussi. Comme sa mère amère l'avait fait avec lui, il naîtra une seconde fois. Une bête immonde, oui. Un monstre à demi-mort. Presque vivant, mais pas assez. Une honte, une infamie que Dieu, lui-même, ne pourra sauver. Un non-mort, un zombie. 2045 On l'entend hurler jusqu'à en crever, en vain. Il a longtemps souffert de ce malheur qui s'était abattu sur lui puis, ils étaient arrivés. Eux, les sauveurs. Eux, les vilains. Son passé a resurgit de ses boyaux et est venu se graver sur sa cervelle meurtrie. Assassin, qu'ils lui disent. Ils auront besoin de lui, de ses talents, de sa rage et de sa puissance. Sa folie les animent, les amusent et ils le titillent jusqu'à le faire rugir. Il plonge dans les bras de ces démons ; au nom de syndicat. Il se lie au crime, en devient l'éternel serviteur. Pour sa liberté. Il leur promet un dévouement perpétuel. Une religion de sang et de larmes, de crimes et d'armes. Pour la drogue, pour la demi-vie. Pour sa survie.

PRÉSENT. Tout autour de lui, tout n'était que poussière et misère. Des années passées à errer au travers de ce sombre paysage et pourtant, il avait toujours cette sensation étrange sur les lèvres. Comme un goût d'amertume teinté sur sa langue arrachée, il y avait presque de la peine dans son cœur. Ce cœur meurtri, ce cœur souillé. Les rues du ghetto le dégoutait, il méprisait cette ville. Il méprisait cette vie. Une vie sans elle, une vie sans lui. Sans ce qu'il était et ce qu'il avait toujours voulu être. Il avait été un homme de Dieu, fût un temps. Aujourd'hui, il n'était qu'un déchet ; un déchet pourri, empli de crasse et de rancœur.
Et toutes les nuits, à tous les instants, il la voyait ; elle, sa douce poupée de velours. Elle se tenait devant lui, belle et radieuse. Il ne l'avait jamais vu aussi belle qu'en cette soirée. Cette sombre soirée où Dieu lui avait arraché ce qu'il avait de plus précieux au monde. Sa poupée de chiffons, sa jolie demoiselle abîmée. Il l'avait aimée de tout son cœur, de toute son âme, de tout son être. Il l'avait aimée, il l'avait touchée. Et tout ce qu'il touchait, il le détruisait. Il écrasait les autres car Dieu n'avait plus de place pour lui, là-haut. Alors il méprisait, il crachait sa haine. Il avait souillé son Éternel. Il en avait payé le prix. Car elle était encore plus belle qu'un rayon de soleil, au-delà de l'horizon. Car elle était encore plus douce et plus fragile, plus sauvage et plus docile qu'un animal effrayé. Elle avait quelque chose dans son regard ; mille nuances de folie. Car elle avait eu quelque chose. Avant que les vagues l'emportent. Avant que New-York l'enterre. Avant que Dieu l'enlève. L'arrache. La reprenne. Avant qu'elle ne l'abandonne, lui aussi.
Alors il criait ; il criait toutes les nuits. À travers les ruelles, sa voix de cristal résonnait. Elle était frêle, abîmée, brisée. Les années l'avait épuisé, lui aussi. Il n'était plus que l'ombre de lui-même, plus qu'un visage parmi tant d'autres. Sa solitude n'était qu'une éternelle errance. Rien de plus que des pas sur le bitume. Rien de plus que des mains sales parmi tant d'autres. Son regard était encore rongé par les souvenirs. Sa mémoire le trahissait, elle tanguait jusqu'à le faire trembler de rage. Il perdait le contrôle de lui-même tandis qu'il voyait les reflets de son âme ; là-haut, là-bas, dans les regards des autres. Eux, ceux qu'il méprise. Ceux qu'il déteste. Eux, les pauvres âmes mortelles que Dieu finira par rappeler aux cieux, eux aussi. Tous. Tous, sauf lui. Lui, l'éternel qui se haïssait plus que jamais. Lui, qui se laissait perdre dans les mares écarlates ; au nom du Syndicat. Les nouveaux Dieux, les Tout-Puissants ; ceux qu'il servait désormais.

[ 2045. ] Et je me balance de gauche à droite, je tangue au travers des ruelles. Mon visage n'est plus qu'un long filet de poussière tandis que je chavire. Là-haut, plus loin dans le Ciel, je sens son regard. J'écoute ses paroles, j'entends ses hurlements, qui m'assaillent. J'étouffe sous son œil mauvais, mais je sais. Je sais que jusqu'aux tréfonds de mon âme, il me protégera. Il sera toujours là pour son fidèle serviteur, son plus grand homme. Je sais que malgré la colère et la tristesse de ce Père, je sais qu'on me pardonnera. Car Dieu aime ses enfants et qu'importe mon existence, aussi pathétique soit-elle, il me pardonnera et m'accueillera les bras ouverts. Puis-je trouver le repos éternel, un jour. Puis-je trouver la mort. Pour toujours.