Âge: 40 ans Origines: Né à New-York d'une mère anglaise et d'un père dont il ignore l'identité mais qui serait d'origine écossaise selon les dires de sa mère. Occupation: Médecin, spécialisation en protochirurgie. Orientation sexuelle: Hétérosexuelle Statut civil: Célibataire  - vie amoureuse inexistante Clan: Résistance (Balfour) Traits de caractère: Morgan est quelqu'un de profondément altruiste sans pour autant s'aveugler sur la nature de l'homme. Il oscille en permanence entre idéalisme et fatalisme, espoir et réalisme. Il abhorre ceux qui font commerce de la détresse des gens. Sa condition de médecin illégal l'amène à une certaine vigilance qui confine parfois à la paranoïa mais il ne refusera jamais d'aller soigner ceux dans le besoin par peur d'un piège. Il a été croyant mais ne parle plus de religion ni ne prie depuis des années. Groupe: Humain.

Quels sont les points forts de votre personnage: Morgan est quelqu'un d'intelligent et qui sait s'adapter. Il a su malgré l'adversité poursuivre à apprendre sa vocation que ce soit grâce à l'aide de son mentor Paul Kelly ou en autodidacte. Il a une volonté forte surtout quand il s'agit de protéger les siens. C'est une personne sociable et d'un naturel avenant malgré le spectre de la dénonciation. Et ses faiblesses ? Ce qu'il voit depuis dix ans dans les quartiers les plus pauvres du Ghetto ont fini par user son énergie et sa foi en l'homme. En pleine remise en question, il reste aussi entravé par un dilemme moral par rapport à la Résistance et aux actions terroristes de celle-ci. On peut penser que la réflexion entrave l'action chez Morgan pourtant en bon médecin de terrain, il est à même de prendre des décisions rapides quand c'est nécessaire. A-t-il été amélioré ?  Morgan n'a pas été modifié, ni amélioré. Est-il familier avec la Matrice ? Morgan n'est pas à l'aise avec la matrice simplement parce qu'il n'a pas le temps. De plus, un brin paranoïaque, il n'aime pas non plus s'y trouver très longtemps et ne l'utilise que pour ses contacts avec la Résistance. Son avatar est celle du centaure Chiron, dont il a prit le nom de code au sein de l'organisation.
Suivrait-il des rumeurs ?  Morgan se trouve sans cesse confronté aux rumeurs qu'il le veuille ou non. Il fait partie d'une communauté et en tant que médecin connait les soucis des uns et des autres, à accès aux secrets intimes et au récit des misères plus ou moins grandes de tout un chacun. Quand il juge l'information importante ou nécessaire, il la transmet à la Résistance. Quel est le rapport de votre personnage à la résistance ? En tant que médecin, Morgan aide la Résistance de son mieux. Il lui est arrivé plus d'une fois d'aller soigner des membres de la cellule blessés en mission. Il transmet également des informations via la matrice. Ces derniers mois, Morgan hésite à prendre une place plus active dans l'organisation. Mais ne serait-ce pas paradoxal, immoral, de blesser ou tuer des gens quand on est médecin ?

02/08/2004 Naissance de Morgan Brewster à New-York d'une mère célibataire anglaise, Mary Brewster et d'un père inconnu. Morgan n'a jamais vraiment su comment elle s'était retrouvée aux États-Unis mais elle lui a toujours soutenu que son père était quelqu'un d'important, quelqu'un qu'elle avait rencontré en Écosse lors d'un voyage d'études. D'ailleurs elle avait assez d'argent pour subvenir à leurs besoins grâce une pension versée tous les mois qui s'ajoutait à son salaire de professeur en lettres classiques. Grâce à ça, Morgan peut envisager de faire des études de médecine pour devenir proto chirurgien, à cette époque c'est une profession encore promise à un bel avenir Septembre 2021Après avoir déménagé à Boston suite au tsunami de NY. Elève brillant, travailleur, qu'on dit surdoué, Morgan commence son cursus de médecine avec deux ans d'avance 2022 Morgan fait son service militaire dans le service médical. Il intègrera par la suite l'école militaire pour poursuivre ses études. 2028 Les États-Unis sombrent, comme l'Irlande, dans le chaos dans une guerre civile. L'armée est mobilisée en renfort sur le terrain et Morgan se trouve face aux étudiants, aux ouvriers, assiste à la répression sanglante. C'est une expérience qui le bouleversera profondément. Morgan refuse de continuer à soutenir les oppresseurs du peuple et déserte. Il doit quitter Boston. Ce sera Édimbourg sur l'insistance de sa mère qui le pousse à gagner cette ville, celle où s'est repliée la Pinxit Industrie. Il commence à croire que les histoires sur son père sont vraies sans parvenir à en savoir plus. Pourtant s'il est si important, pourquoi ne les aide-t-il pas davantage qu'un peu d'argent donné anonymement? Morgan en gardera toujours une rancœur pour ce père qu'il ne connaît pas. Cet exil sonne la fin d'une existence qui sans être luxueuse était confortable. Commence la déchéance dans les faubourgs d'Édimbourg. La chance lui sourit quand il peut continuer son apprentissage grâce à un médecin, Paul Kelly, rencontré sur le bateau qui les ramène en Écosse 2033 Édimbourg est déclarée zone de Ghetto. Le Dr Kelly est arrêté pour pratique illégale de la médecine et Morgan devenu son assistant est contraint de se cacher pour ne pas subir le même sort. Les conditions de vie se dégradent et il est contraint d'abandonner ses études pour de bon. À partir de là, sa mère déjà dépressive et à la santé fragile perdra la raison, vivant dans un monde imaginaire idyllique. Pour subvenir à ses besoins, Morgan est contraint de devenir ouvrier dans l'usine Pinxit. Il continue cependant à dispenser des soins aux nécessiteux le soir. 2042 En 2042 sa mère est emportée par l'épidémie de choléra qui touche le ghetto. Sur le lit de mort de Mary, Morgan apprend que son père ferait partie d'une des grandes familles dirigeantes et qu'il aurait un poste important à la Pinxit. Malgré ses insistances, trop faible ou trop entêtée, elle ne lui en dira pas plus avant de rendre son dernier soupir. Morgan démissionne aussitôt de son travail à l'usine Pinxit et emménage dans le quartier d'habitations de Leith. Il a la chance d'y rencontrer une femme médecin Awhina Lockaert et sa fille, Roxanne, avec qui il travaillera désormais, Awhina étant malade et ne pratiquant quasiment plus la médecine. 2043 Il aide à l'amputation du frère de Roxanne qui échappe de peu à la gangrène et à la septicémie. Le jeune homme s'engagera par la suite dans les Blade Runners en échange d'une protochirurgie des jambes. 2043  Peu de temps après, il fait la connaissance de Tara Duncan, qu'il soigne De nos jours Aujourd'hui, Morgan pratique illégalement la médecine dans les quartiers les plus pauvres, il échange ses soins contre de la nourriture, aide autant que faire se peut les ouvriers, les plus démunis mais aussi la rébellion qu'il a rejointe devant l'injustice des choses. Il est un idéaliste ambivalent qui oscille entre espoir et fatalisme. Il soigne donc les rebelles, les renseigne en leur faisant parvenir les rumeurs émanant des gens qu'il côtoie. Dernièrement, il commence à penser que ce qu'il fait n'est pas suffisant et envisage de participer plus activement à la résistance.

Voilà Bill, du repos et il n'y paraîtra plus. Veille à changer  les pansements une fois par jour, proprement ! Ta femme s'en chargera ou sinon repasse, ok .

Ok, merci Doc'

Après un dernier coup d'œil au pansement que je venais d'achever, j'aidais Bill à remettre sa chemise. Il s'était présenté avec de multiples blessures défensives sur les bras et surtout un coup profond sur le flanc qui par chance n'avait touché aucun point vital. En en toute franchise, sachant les activités louches dans lesquelles il louvoyait, je ne lui avais pas demandé comment. Officiellement il bossait à l'usine, mais je savais qu'il s'adonnait à de petites combines pour arrondir ses fins de mois. Je lui donnais ces conseils d'usage sans grand espoir qu'il les suive. Je savais qu'il avait une femme et trois gosses, sans doute deux de trop, et qui pouvait se flatter de rester sans travailler ne serait-ce qu'un jour ?

De nos jours la vie d'une personne valait moins qu'un ticket de rationnement pour la plupart des gens. Comment avoir foi en l'Humanité dans ces circonstances ? Pour ma part, j'avais l'impression que ça faisait des années que je m'accrochais, que je faisais semblant d'avoir cette confiance inébranlable que l'Homme est bon. Qui dupais-je encore à part moi-même ?  

Je raccompagnais Bill à la porte et sortais sur le palier, une passerelle métallique au premier étage qui courait le long du bâtiment jusqu'à l'escalier du bout. Après un dernier geste pour saluer mon patient qui s'en allait, je m'appuyais sur la balustrade branlante en inspirant profondément. Le soleil s'était couché et c'était mon dernier patient, avec de la chance personne ne viendrait me réveiller cette nuit. La journée avait été longue et je sortait un paquet de cigarettes pour en griller une. Je ne fumais pas souvent mais aujourd'hui on m'avait donné un paquet en guise de paiement.

Bah pourquoi pas, comme je disais la journée avait été longue avec son chapelet de misère quotidienne: une mère et son gosse atteint de la coqueluche et si malnutri que je me demandais comment il était encore en vie, son corps frêle secoué par une toux permanente, une gamine enceinte venue avorter, je ne lui avais pas donné plus de treize ans, un ouvrier qui avait eu le bras écrasé par une machine et un type au bord de la septicémie après avoir passé entre les mains d'un de ces bouchers du syndicat qui se piquaient de protochirurgie. Une journée trop chargée mais semblable aux autres.  

La fumée âcre me fit grimacer et levant la tête, je la regardais monter dans un ciel grisâtre, entre chien et loup. Là-haut la flamboyante citadelle nous surplombait. La lumière opposée à la grisaille. L'éclat au terne. J'imaginais leurs hôpitaux, sans pénurie de médicaments, d'anesthésiques et au matériel de pointe. Où des gens dépensaient des fortunes pour une simple chirurgie esthétique, quand ici elle aurait permis de sauver bien des vies. L'injustice de l'argent ou du pouvoir n'était pas nouvelle mais l'écart devenait charge jour plus flagrant. Ou était-ce seulement qu'il était de plus en plus difficile de le supporter, de l'accepter ?

Oui il suffisait de lever les yeux au ciel pour savoir que l'homme n'était pas bon mais corrompu et que Dieu ou les dieux, selon cette nouvelle secte dont l'émergence fulgurante ne cessait d'inquiéter les autorités, n'existaient pas. Je ne craignais pas les Tuatha, au contraire, ils m'intéressaient, non pas pour leurs convictions religieuses; je pensais que Dieu ou les dieux, s'ils avaient jamais existé, avaient depuis longtemps abandonné le monde des hommes; mais leurs remèdes à base de plantes que j'avais pu me procurer s'étaient révélés efficaces et constituaient une bonne alternative aux médocs qui nous faisaient cruellement défaut. J'avais le pragmatisme chevillé au corps comme me faisait souvent remarquer Hazel, non sans cette pointe de moquerie affectueuse qui définissait notre relation.

J'écrasais mon mégot et rentrais dans le cabinet. Il me restait encore à nettoyer avant de pouvoir aller me coucher mais je savais que rien n'enlèverait la poussière de mon âme