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 A banal tragedy of a human destiny

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✥ ELECTRIC DREAM.A banal tragedy of a human destiny  _
MessageSujet: A banal tragedy of a human destiny    A banal tragedy of a human destiny  EmptyJeu 31 Mar - 18:43

Banal Tragedy

Morgan, Abel, Allen...


"C'est très bien Dana, continue comme ça."

C'était son premier-né et l'accouchement arrivait trop tôt et était long, trop long. La frêle jeune femme enceinte était à bout de forces ce qui ne facilitait pas la délivrance. Après une nuit d'épuisement, la sage-femme m'avait fait chercher, craignant des complications. Hazel m'avait accompagné pour m'aider et parce que Dana était une de ses amies dans la petite communauté soudée du Leith. Comme j'encourageais la femme, vérifiant une nouvelle fois la durée et l'espacement des contractions, la porte s'ouvrit tout doucement, apportant un rai de lumière supplémentaire dans la chambre à la luminosité blafarde de l'aube naissante. La jeune Anya entra de son pas de souris. La gamine, d'une douzaine d'années environ mais en paraissant deux de moins tellement elle était menue et petite pour son âge, vint me tirer par la manche malgré les gros yeux d'Hazel. Après un geste d'apaisement pour ma collègue, je m'écartais pour parler à l'enfant, me penchant sur elle pour entendre sa voix ténue. Ses grands yeux clairs mangeaient son visage constellé de tâches de rousseur qu'encadraient deux nattes d'un roux flamboyant. C'était une gamine que j'avais plus ou moins prise sous mon aile, soyons honnête, plus par le fait qu'elle me collait aux basques que par réelle volonté  de ma part. Malgré tout, j'avais pour elle une vraie affection qui tenait de la relation paternelle ou fraternelle. Elle chuchota de son pépiement de moineau et je lisais le choc dans ses pupilles dilatées

"Brewster (hormis Hazel et sa mère, les gens m'appelaient facilement par mon nom plutôt que mon prénom.)
Brewster, y a des maisons qui s'sont écroulées à Newtown
M’envoie te chercher. Y a tout plein de blessés"


Le temps qu'elle achève sa phrase, j'avais pris la mesure de la nouvelle et de fait, pris ma décision. En deux mots j'expliquais la situation à Hazel et je concluais

"Reste-ici pour Dana et tu me rejoins quand tu peux"

Je me tournais vers la femme allongée, les traits tirés de fatigue et de souffrance, qui me regardait avec angoisse. Je la rassurais du mieux possible, avec calme et confiance. Je n'avais pas d'autres choix et je savais qu'Hazel avait les compétences pour gérer le pire.

"Tout va bien se passer Dana.
Hazel reste avec toi."

Je me lavais les mains et enfilais ma veste avant de sortir sur les talons de la gamine.

Quand j'arrivais sur les lieux du drame, c'était le chaos absolu. Stupéfait par la vision, je faillis me vautrer en glissant dans l'eau boueuse et me rattrapais de justesse avant de me figer, devant la désolation de la scène. Deux pans d'habitations avaient glissé avec le terrain dans un fatras dégueulasse de boue, de taule, de bois et de briques. Deux autres maisons menaçaient de subir le même sort et étaient évacuées. Des gamins hurlaient de peur, sans personne pour les réconforter ou s'occuper d'eux, des gens se lamentaient ou restaient là stoïques, choqués, les yeux dans le vague. Au milieu de ça, quelques personnes tentaient d'organiser les secours  pour extirper de cet amas les corps et possible survivants. L'accident avait eu lieu au jour naissant et il devait y avoir plein de personnes dans ces logements précaires où les familles s'entassaient. Une tragédie. Quelqu'un me toucha la manche et me sortit de ma contemplation horrifiée

"Par ici Doc, on a mis les blessés à l'écart"

Avant de venir, j'étais passé rapidement par le cabinet pour prendre mon sac et les ressources dont nous disposions mais je devinais déjà qu'elles seraient insuffisantes. Ces derniers temps nous avions de plus en plus de mal à nous procurer médicaments et fournitures, même de base et les onguents Tuatha ne pouvaient convenir à toutes les situations, malgré tout le savoir-faire de Bryluen. La journée s'annonçait longue après une nuit qui l'avait déjà été.

"Très bien, amenez-moi jusqu'à eux."
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✥ ELECTRIC DREAM.A banal tragedy of a human destiny  _
MessageSujet: Re: A banal tragedy of a human destiny    A banal tragedy of a human destiny  EmptySam 2 Avr - 16:13

Le visage presque enfoui dans l’oreiller, elle dort. Un soubresaut l’agite, et l’ourlet de la couverture glisse lentement dans le creux des reins. Elle parait irréelle, à peine esquissée dans la pâle lumière de l’aube naissante à travers les fenêtres crasseuses.
La veste traîne quelque part au pied du lit. Elle est imprégnée de poussière, mais peu importe. Les chaussures le sont également. Cette saloperie de poussière étend son empire sur tout.
Les couvertures bruissent. Emily se retourne sur le dos, expose à la lueur blafarde ses paupières veinées de bleu et une bouche à peine ouverte. Au crissement du cuir lorsque je lace mes bottes, au cliquetis métallique de ma ceinture ou à celui du Militech Naja, je lève la tête pour guetter une réaction. Mais son sommeil est de plomb.
Est-ce que je l’aime ? Pas plus qu’elle. Seul nous lie le besoin de capter le souffle de l’autre entre nos lèvres, de sentir un autre coeur vibrer, une autre vie respirer qui n’est pas juste une âme perdue dans la foule. Un fondamental besoin de croire qu’on peut trouver autre chose que de la peur et de la misère dans ce trou à rats. C’est cela et c’est juste ça.
Je l’embrasse du regard et quitte la pièce en silence, me faufilant dans l’appartement exigüe entre les corps assoupis de toute cette famille. Seule la porte d’entrée à la chaîne brisée grince. Ensuite, c’est l’escalier couinant à chaque pas, et enfin, l’air du dehors, le silence d’un début de journée. Roxanne va encore me demander où je suis passé.

Dix pas à peine m’éloignent de l’entrée lorsque le sol se dérobe. Un puissant grondement monte dans l’immeuble, les murs se craquèlent. Et puis c’est l’effondrement. Choc sourd contre mon crâne et puis c’est le noir.

* * *

Hé, gamin, ça va ?
La voix vient de loin. Dans un flou de lumière, l’inconnu apparait vaguement. Le sang pulse contre ma tempe, diffuse une chaleur insupportable autour d’elle. Je veux me relever mais le monde tangue autour de moi.
Bouge pas trop, t’es blessé, fait la voix.
L’image se précise. Une femme, la cinquantaine, le visage blanc de poussière, me couve d’un regard inquiet. Autour d’elle se précisent des silhouettes qui courent en tous sens.
Ça va, ça va, je fais, la voix éraillée.
C’est le chaos. La rue un instant auparavant vide est maintenant une décharge de blocs de ciment,  de barres de fer mises à nu, des gravats recouverts de boue. Emily ?
Putain de…
Partout, des cris. Des plaintes et des appels au secours. Ma tête va exploser.
La femme se penche de nouveau, pose une main sur mon épaule :
Reste là, je vais chercher quelqu’un.
Puis elle part. C’est ça, ouais. Comme si j’allais rester là. L’équilibre est difficile à trouver mais je finis par me relever. Ironie, j’ai eu de la chance. Une pierre a dû me tomber sur le crâne, mais je suis à l’écart du désastre. Car plus loin tout n’est plus qu’un fatras de désolation.
Qu’est-ce qui s’est passé ? je hèle un gars en m’approchant du désastre.
Glissement de terrain, il fait en ahanant, poussant les briques. On cherche des survivants.
Ils sont une dizaine, déjà, à s’activer autour des ruines.
J’vais vous aider, je lui dis en me mettant à l’ouvrage.
Il me regarde, ses yeux glissent sur mon front, il s’apprête à dire quelque chose, mais s’abstient finalement. C’est pas l’heure de chipoter.
À l’aide… pleure une voix aiguë.
Redoublant d’effort, on déblaye le passage jusqu’à un petit garçon, la jambe empalée dans une barre de fer. Le pauvre gosse s’étouffe en sanglot.
On est là, gamin. On est là, je le rassure en examinant la blessure. On a un doc’ ?
Quelqu’un joint l’équipe :
Le docteur Brewster vient d’arriver.
Qui d’autre ? J’aurais souri en d’autres circonstances. Avec l’aide du type de tout à l’heure, on dégage la petite victime.
Comment tu t’appelles ?
B… Bryan…
Ok Bryan. On va s’occuper de toi.
Ne pas cogner la barre de fer en le soulevant est délicat. Mais hors de question de la tirer de la plaie. Ce serait l’hémorragie. Le petit dans les bras, je me tourne vers le nouvel arrivant :
Conduis-moi jusqu’à lui.
Puis, avec un sourire d’encouragement pour le petit :
Tiens bon, champion.

Les blessés sont regroupés à l’écart, sur des toiles de fortune où s’activent des infirmiers recrutés sur le tas. Preuve que l’humanité existe encore dans ce ghetto. La silhouette familière de Morgan Brewster les rejoint justement. Le savoir part de l’équipe a quelque chose de rassurant. Sa présence a toujours quelque chose de rassurant.
Doc ! je l’appelle en m’avançant vers lui, Bryan sanglotant entre mes bras. On a besoin de toi.


Dernière édition par Allen Lockhart le Sam 16 Avr - 5:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A banal tragedy of a human destiny    A banal tragedy of a human destiny  EmptySam 2 Avr - 18:08

Le soleil venait à peine de se lever mais tu étais déjà éveillé. Apprêté même. Eve était encore assoupie - en veille prolongée, comme aurait dit les mauvaises langues - et tu avais le nez rivé sur le triste paysage qui se présentait devant toi, par delà la fenêtre. Tu te perdais dans tes pensées et restais moins en inactivité que ta compagne, cérébralement parlant. Mais aussi dans la contemplation muette de cette décadence sans fin. Lorsque l’heure vint, tu étais parti après avoir déposé un chaste baiser sur le front de ta bien-aimée. Capuche rabattue et l’équivalent d’une écharpe dissimulant la moitié basse de ton visage; tu étais fin prêt pour te rendre à ton rendez-vous quasi-journalier. Les lieux de rendez-vous changeaient au gré des ordres, et tu t’y prêtais sans discuter. Il était encore difficile d’y voir clair à cette heure-ci mais tu n’étais pas prompt à te plaindre de ces choses-là, car tu pouvais y remédier à ta guise. Tu décidas cependant que ce n’était pas nécessaire et poursuivis ta marche uniquement perceptible par le froissement du cuir qui composait tes bottes. À peine croisas-tu l’intermédiaire qu’ils te susurra quelque chose à l’oreille, l’œil fougueux. Deux hommes le suivirent tandis que tu faisais de même - bien que leur course ne fusse pas comparable. Tu te remémores ce qu’il t’a dit. Un glissement de terrain, il y a des blessés. Gordon est déjà sur place…faut qu’on y aille. Tu traces dans la même direction mais tu sais très bien que vous ne serez pas que des âmes charitables à vouloir aider. Il y en aurait d’autres…qui en profiteraient.

Ces habitations étaient celles d’ouvriers. Qui dit ouvriers dit Pinxit. Leurs yeux sont partout, leurs oreilles aussi. On n’est jamais sûr de rien. Ce qui ne t’empêche néanmoins d’y aller - parano, certes, mais si tu l’es trop, tu sais que tu te bloques - t’immobilises. Une fois sur place, c’est l’horreur. Il y en a de partout. Des gens. De la poussière. Des débris. Dans la rosée matinale, un tel chaos était survenu. Tu ne sais pas trop ce que ça remue en toi. Tu analyses le plus vite possible la situation. Les blessés sont parqués dans un coin, les décombres s’étendent à telle distance, certaines personnes sont immobiles et d’autres ne le sont pas. La seule chose visible chez toi ce sont tes yeux d’un bleu pénétrant, et ce sont eux qui sont les plus actifs à ce moment-là. Les trois résistants qui étaient en première ligne sont déjà en train d’essayer de sortir les derniers survivants des décombres. Un jeune homme passe devant toi avec un gamin dans les bras, un morceau de métal empalé dans sa jambe. Tu sais, au passage, qu’il s’appelle Bryan. Mais ton regard est toujours perdu sur les structures qui subsistent. Tu calcules, au vu de l’humidité et des charges, combien de temps cela pourrait éventuellement tenir. De toute évidence, ça n’allait pas faire long feu. La plupart pensaient que c’était fini et étaient encore prêts à se faire engloutir par la prochaine « vague ». Ton inactivité physique semble être aussi remarquable que celle de ces gens qui sont potentiellement en danger.


« Bryan ? Bryan ! » entends-tu après que la voix se mette à tousser. Cette fois, tu dois agir. Tes yeux brassent les décombres et tu distingues un amas de chaleur dans une zone précise, bien que d’autres soient visibles; c’est elle qui s’agite. Tu grimpes sur les décombres et déblaie au mieux cette petite zone afin de rendre visible et transportable la femme d’une trentaine d’années. « Mon fils, il est… » « Il est avec les blessés. » réponds-tu automatiquement, chose qui sembla rassurer ce qui se désignait comme étant sa mère. Toi, tu ne ressentiras jamais ça, toi qui n’a pas eu de parents. Tu ôtes le reste des briques qui avaient dissimulé l’individu et remarque que sa cheville est tordue (plutôt cassée dirait-on) et qu’il en était de même pour un de ses bras. « Je vais retirer la pierre… », la prévins-tu en captant son regard. Elle acquiesce mais hurlera de douleur lorsque tu soulèveras ladite pierre pour la mettre autre part que sur son tibia gonflé et un bout de sa cheville déboitée. Tu pris soin de te mettre du côté opposé pour la soulever dans tes bras. L’assurance dans tes gestes lui évite des secousses inutiles, tu descends alors jusqu’au terre-plein et te rends jusqu’à la petite aire pour les blessés. La femme exultes lorsqu’elle voit son fils et salue d’un geste de la tête le médecin, que tu avais déjà croisé car travaillant avec les MacDuff lui aussi. Lorsqu’il te donne les directives pour placer la personne blessée que tu tenais contre toi, tu t’exécutas. Gordon était là lui aussi et tu posas clairement les faits, c’était maintenant ou jamais. « Cette structure devrait s’effondrer dans quatre à cinq minutes minimum. » C'est pas bon. Pas bon du tout. Tu n’étais pas un pro dans le domaine mais tes estimations, si elles étaient évaluées ainsi, avaient de grandes chances pour tenir une part de vérité. Et il valait mieux s’y tenir. « Tous ces gens doivent s’éloigner. Vite. », fis-tu remarquer. Tout seul, ils ne t’écouteraient certainement pas, pas plus qu’on voudrait écouter un fou qui braillerait au beau milieu de Leith. Gordon s’adresse alors à toi. « Combien il en reste à ton avis ? » Tu pivotes et brasse de nouveau. Ton silence est d’or, tu te concentres. « Neuf. Peut-être plus. », lui réponds-tu à voix basse, mais le bilan allait s’alourdir s’ils restaient encore inactif trop longtemps. Et tu ne comptais pas les morts évidemment. Le peu de ton visage qui est visible s’oriente vers un jeune homme, visiblement touché. Il capte ton attention, lui qui a ramené l’enfant. « Es-tu apte à nous aider ? » Que tu lui demandes, parce que tu as très bien remarqué qu’il souffrait. Épaule entre autre - mais pas que.
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✥ ELECTRIC DREAM.A banal tragedy of a human destiny  _
MessageSujet: Re: A banal tragedy of a human destiny    A banal tragedy of a human destiny  EmptyLun 4 Avr - 20:12

Arrivé sur le lieu où ils avaient installé les blessés, je jaugeais rapidement la situation. Tandis que les hommes s'occupaient du sauvetage et du déblaiement, des femmes du quartier se ralliaient déjà ici pour aider. Voir la solidarité se mettre en branle malgré la pauvreté du quartier, me redonnait un espoir fut-il ténu pour la race humaine.

"Qui s'y connait un minimum en soin ?"

Plusieurs levèrent la main et  une femme qui devait avoir mon âge précisa

"J'étais infirmière"


Honnêtement, c'était bien plus que je n'espérais. L'interdiction de la médecine laissait les gens incapables de se soigner correctement et surtout les rendait dépendants de Pinxit, méthode abjecte de contrôle des populations que j'abhorrais. Où était Pinxit en ce moment même ?  C'était quand même ses ouvriers, bordel ! Je ravalais ma colère.

"Comment vous vous appelez ?


- Melissa"

J'avisais également John, un homme au visage buriné que je connaissais de vue. Un type doué avec une aiguille qui raccommodait les blessures faites au couteau les soirs de beuveries, un chirurgien-barbier aurait-on dit à une lointaine époque. Bonne nouvelle il avait l'air sobre, et je pourrais en tirer quelque chose.

"Ok, on y va. John, répartis les blessés en trois groupes. Légers, moyens et graves. Ensuite tu prends en charge le groupe 2. Melissa, vous m'aidez avec les blessés graves."

Je désignais les autres, ceux qui avaient levé la main

"Il me faudra aussi une autre pour nous m'assister, quelqu'un au cœur bien accroché.

- Ma fille peut s'en charger

- Parfait. Les autres, vous prenez en charge les petits bobos et la logistique. J'ai besoin d'eau bouillie, de draps propres, de l'alcool, et ce que vous avez d'antidouleur ou d'antibiotiques si vous en possédez. A qui appartient cette maison ?

- A Fanny

- On va y installer les blessés les plus graves, faites dégager la pièce principale et mettez une grande table au centre."


On en était encore à s'organiser quand on m'interpella. Allen Lockhart m'amenait un gamin dont l'état se présentait sérieux.

"Allen, j'aurais aimé te voir dans de meilleures circonstances.
Hazel n'est pas encore là, elle est prévenue mais on était sur un accouchement difficile."


Le temps que la pièce soit préparée, je m'activais déjà. Prise du pouls, vérification des pupilles, le gamin était conscient, c'était une bonne chose. Il n'avait pas perdu trop de sang.
Je ne savais pas si c'était Allen qui est à l'origine de cette initiative mais toujours était-il qu'ils avaient eu le bon réflexe en laissant la barre en place. ça avait évité une hémorragie catastrophique. Faire une transfusion était presque aussi compliquée ici au cœur du Ghetto qu'au XIX avant la découverte des groupes sanguins, vu que la moitié de la population ne devait pas le connaitre. Comme ce gamin par exemple, trop jeune pour en avoir une idée. Si jamais il perdait plus de sang je serais obligé de trouver un donneur universel. Mes pensées défilaient à grande vitesse tandis que j'installais un garrot léger haut sur la cuisse et faisais une injection antidouleur au gamin. Je n'étais pas faiseur de miracles, et il y avait une certaine ironie amère dans le fait que ce soit Allen qui m'apporte un enfant qui allait surement perdre sa jambe. C'était moche, je le savais, mais je n'hésitais pas à jouer la corde sensible.

"Allen, si tu peux nous trouver des anesthésiques, des antibio, pansements, ou n'importe quoi qui puisse nous aider, te gêne pas. Nos ressources vont vite être limitées."

J'avais parlé à voix basse sans le regarder, concentré sur ma tâche et aussi parce que j'étais de train de supplier un Blade de nous aider. Un autre homme amenait une femme blessée au pied. Mais au premier coup d'œil j'expédiais la femme dans le second groupe, une fracture à réduire, c'était gérable.

"La pièce est prête Docteur m'avertit Melissa.

- Appelez-moi Brewster "

Se faire appeler à Doc à tous les coins de rues n'était pas exactement ma conception de l'anonymat nécessaire à la pratique illégale de la médecine.

"Tu m'aides à rentrer le gamin Allen ?
Après tu pourras retourner avec... "

j'agitais vaguement la main en direction du secouriste, je ne remettais pas son nom même si je savais que je l'avais déjà croisé quelque part. C'était frustrant mais vu le contexte, ça n'avait pas une grande importance.
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✥ ELECTRIC DREAM.A banal tragedy of a human destiny  _
MessageSujet: Re: A banal tragedy of a human destiny    A banal tragedy of a human destiny  EmptyMar 12 Avr - 4:43

Brewster sait ce qu’il fait. Ses gestes sont précis, dictés par l’urgence, mais ils ont la rigueur de l’expérience. Quelques secondes lui suffisent pour analyser la situation et entreprendre les premiers soins. Ses yeux restent baissés, sa voix réduite à un souffle lorsqu’il formule sa requête. Mais de son ouvrage il ne détache pas le regard. Il est absorbé ; mais je sens aussi que cette demande lui coûte. Pour ces gens sans grande ressources, qui vivent dans des maisons fêlées et dans la boue des rues, l’insigne qui dort dans ma poche est la marque de l’oppresseur.
Mais même de l’ennemi, toute aide est louable dans une situation comme celle-ci. Parmi ces ruines, cependant, il sera difficile de trouver quoi que ce soit d’utilisable. Les médicaments sont déjà si rares en temps normal. Une pâleur morbide a investi le visage du gamin. La douleur commence à prendre le dessus, et le sang à manquer dans ses veines.
Je vais voir ce que je peux faire, je dis, la voix enrouée.
Impossible de promettre quoi que ce soit. Mais sans matériel, le gosse a tous les risques d’y passer. Plus loin, quelques bribes de conversation entre deux hommes me parviennent. Effondrer, quelques minutes, doivent s’éloigner. L’urgence accélère leur débit. L’homme blond, de haute stature, semble préoccupé. Nos regards s’accrochent. Le sien glisse sur mon épaule, m’amène à y remarquer l’éclosion d’une large tache pourpre. Il s’enquit de mon état. Je tâte le tissu déchiré. La plaie, bien que sanglante, est superficielle.
Dis-moi ce que je dois faire, je lui réponds.
S’agit-il de dégager d’autres blessés ? Ou ces deux hommes ont-ils quelque chose d’autre en tête ? Difficile de savoir immédiatement ce qu’il en ressort à partir des quelques mots échappés de leur conversation.

Brewster me sollicite de nouveau. Après un regard entendu vers l’inconnu, je hoche la tête sans mot, et suit les directives du docteur pour déplacer le gamin sans aggraver son état. Le petit glisse lentement dans les vapes. La tension s’enfuit de ses muscles et ses pupilles basculent vers l’arrière.
Avec précautions, nous pénétrons dans l’infirmerie improvisée, la victime dans les bras. L’équipe de fortune s’affaire déjà, les casseroles bouillent et les plaintes se multiplient dans l’espace sombre. Bryan trouve une place sur des draps à même une table - le mieux qu’on puisse faire pour le moment. En me redressant, ma tête tangue soudainement. Le rebord de la table m’aide à me rattraper. Les choses autour de moi se brouillent quelques secondes, puis se stabilisent.
Pour donner le change, j’enlève ma veste et la dépose sur une chaise à côté, et enchaine directement, m’adressant à Brewster :
Tiens, si jamais vous venez à manquer de tissu pour des garrots. Je rajoute avec un demi-sourire amer : te gêne pas, c’est aux frais de Pinxit.
Me dirigeant vers la sortie, j’évite de croiser le regard de qui que ce soit. Je tiens pas à ce que quelqu’un remarque le sang sur mon crâne et me cloue ici. Hors de question de rester planté là alors que des gens agonisent à l’extérieur. Avant de passer la porte, cependant, je me retourne. Le docteur, aux côtés du môme, s’active déjà. Il fera tout son possible pour sauver sa jambe. Brewster donne toujours le meilleur de lui-même.
… Bon courage, Morgan, je lui fais avant de traverser le seuil.

L’homme de tout à l’heure m’y attend, se concertant avec son camarade. Je m’enquis directement de la situation :
Qu’est-ce qu’il se passe ? Il y a autre chose, c’est ça ?
Autant aborder le problème de front. Leur air concerné trahit l’urgence de leur préoccupation. Les détaillant alternativement, je passe à côté d’eux, incitant le groupe à se mettre immédiatement en marche.
Je vous suis. Expliquez-moi en chemin.
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MessageSujet: Re: A banal tragedy of a human destiny    A banal tragedy of a human destiny  EmptyLun 13 Juin - 17:08

PINXIT EST PARTOUT.
Les Hommes se plaindront certainement qu’ils n’étaient pas là pour les aider…au moins en temps et en heure. Qu’ils sont exploités. Ce sera des messes basses, bien sûr. Tu sais très bien comment ça se passe, il y a des secrets qu’il faut garder pour soi. Tu en es un à toi tout seul pour tes compagnons et ça aussi tu sembles le sentir, sans pourtant l’imprimer. C’est ton don pour l’observation qui te le suggère et tu t’y fies. Mais voilà, si nous parlions de secrets, cet incident et l’attroupement de Résistants qui en résultait en était un sur lequel on mettait le doigt. Ça aussi ça ne t’échappe pas…on ne te parle pas forcément de grand-chose au QG, parce qu’on se méfie de toi et qu’on ne veut pas te prendre comme tu es - un archandroïd et pas un humain lambda. Parce que tu es une production de ceux qu’ils combattent, que tu es le reflet de la suprématie de la Citadelle et de ses technologies ultra-évoluées, si ce n’est plus encore. Tu penses que certains ne t’apprécient pas mais disons-le, tu n’es pas allé aussi loin dans ta réflexion. D’autres en revanche acceptent ta présence et l’aide que tu leur apportes. Parce que tu y mets du tien, que c’est sans chaînes aux pieds que tu y vas. Tu ne bronches en aucun cas face au danger. Tu n’as pas peur. Tu es un homme fait d’acier. Et même si d’autres s’évertueront à dire que tu n’en es pas un (Homme), ils ne pourraient se résoudre à ignorer la force d’âme que tu déploies - au moins dès que tu sens que cela est nécessaire. Le parfait exemple réside dans l’instant T.

Tu avais perçu - intégré - le prénom prononcé par le médecin à l’encontre du jeune homme qui s’était chargé de transporter l’enfant. Allen. Tu ne cherches pas à savoir si tu le connais car de toute évidence, son visage ne te dit rien et c’est suffisant pour te faire passer à autre chose. De toute façon, il y avait plus urgent à traiter. Tu étais d’ailleurs le premier à vouloir accélérer les choses, quant bien même ceci allait pouvoir insuffler de l’angoisse supplémentaire. Il y avait déjà beaucoup à porter, bien que cela ne t’atteigne pas autant que les « autres ». C’est pourtant avec calme que tu t’étais exprimé, ce qui trahissait certainement ton inquiétude (en était-ce vraiment ?). La mission était de les sauver peu importe le prix à payer. Comme toujours, tu étais en première ligne, prêt à faire face. Ici, tu surplombes tout le monde de ta taille de géant et le rapprochement avec ton courage débordant - inhumain, quoique les suicidaires courent aussi les rues - est vite bouclé. Le garçon finit par te répondre, l’air d’avoir capté plus ou moins le message. Il semble moins débordé que le Doc’, mais son esprit est aussi actif. Tu le lis dans ses yeux. Dans le son de sa voix. Il transmet, tu traduis, tu intègres. Et au vu de la situation, tu poses aussitôt une réponse claire et précise, comme à ton habitude, sans adoucir quoi que ce soit. Brut. « Récupérer ceux qui restent. 4mn56s avant effondrement. » Sauf que le garçon est de nouveau sollicité. Tu penses qu’il s’agit de Bryan - qu’il porte dans ses bras - et rien d’autre. Tu ajoutes à son encontre, d’une voix portante étant donné son éloignement nécessaire. « Et vite. » Là, les hommes avec qui tu te trouves sont de moins en moins aptes à rester en place. Toi non plus. Tu sens que les choses se gâtent. Alors tu leurs dis qu’il fallait dégager déjà les personnes qui se trouvaient aux alentours. Elles étaient aussi exposées que ceux qui restaient à secourir. Tu étais conscient que vous perdiez un temps précieux et décidas de te mettre en activité, ralliant au passage des personnes que tu considéras être capables de vous prêter main forte. Évidemment, les taupes ou les lâches (c’est ainsi que tu les considérais lorsqu’elles abandonnaient après s’être engagées - tu n’étais pas de ceux-là) pourraient très bien faire partie du lot. Toi, tu remontes vers la porte d’où sort le dénommé Allen. Tu scelles ton regard au sien et lui emboîte le pas, le décompte se faisant dans ton cerveau. 4mn. Dans ta marche, tu actives ta vision thermique. Aussitôt, tu lui pointes du doigt la direction où se trouvait une première personne. Celle qu’il devait tirer de là. « Zone Est, près des conduits. » Tu n’en dis pas plus, au contraire, tout lui est suggéré par ce silence. À l’aide d’une autre de vos voix, vociférant des directives sécuritaires, vous aviez enfin réussi à écarter tout le monde en quelques secondes. Mais d’autres se pressaient par ce simple son, ces autres-là venaient de rues adjacentes et n’avaient pas saisi le propre du message du fait de la distance. Fort heureusement, un des relayeurs s’occupait déjà de ça alors que vous arriviez à niveau des décombres. L’organisation mise en place était la meilleure qu’il pouvait y avoir dans une situation pareille, tu en étais conscient. Pendant le reste du chemin, tu avais donné les affectations aux autres de la même façon que tu avais pu procéder avec Allen. Ces autres-là savent car ils sont de la famille. Ceux qui étaient en dehors avaient un autre intermédiaire et ne se poseraient certainement pas plus de questions sur l’étrange faculté que possédait le géant encapuchonné.

3mn46s. C’est parti. Tu grimpes sur les décombres et prends soin de déposer tes pieds là où il faut, ou plutôt, éviter les endroits où il ne fallait pas. Tout cela est rapide, tu sais que d’autres n’auront pas la même « chance » que toi. Tu dégageas un adolescent qui fut pris d’une quinte de toux lorsqu’il se reçut autant de de poussière que toi. En bougeant les débris, un autre corps chaud t’apparu. Mais il était coincé bien en dessous, sous l’encadrement d’une fenêtre encore rattachée à son mur. Le garçon dans les bras, tu redescendis au maximum pour le confier à un autre homme qui faisait l’intermédiaire avec le squat des blessés. Tu remontes aussitôt, jette un coup d’œil aux alentours. Les Résistants qui t’accompagnaient ont déjà ramené des gens, le compte est à 5 rescapés. Il en manque, d’autant que tu en as découvert un dixième. 2mn24s. Le temps presse. Avec le mouvement, et toi qui es plus lourd que la moyenne, ça n’aide pas. Tu es pourtant obligé. Un sixième sort enfin, c’est un enfant mais est dans un état critique. Tu te dépêches. Descends dans cet espace où un creux s’était formé, où se trouvait la jeune femme. Elle est coincée. 2mn13s. Tu dégages le tout comme tu peux, mais elle a des débris de verre encastrés dans son dos, son transport va s’avérer être plus difficile. Les gémissements…elle souffre. Tu ne peux pas la laisser là. Mais avait-elle suffisamment de force pour se tirer de là ? Tu en doutais. Tu ôtas ta vision thermique, et cria vers le « plafond » de débris qui était ouvert sur le ciel qui pleuvait encore sa douleur. Sur le sol où marchaient encore d’autres secouristes de fortune. « De l’aide ! ICI ! » Il fallait quelqu’un pour la récupérer lorsque tu la leur tendras, c’était trop haut pour qu’on la prenne par les bras ou autre sans risquer d’aggraver son état. Un humain lambda aurait peut-être laissé cette femme ici. Mais tu n’étais pas un humain lambda et tu valais mieux qu’une crevure prête à laisser mourir un de ses semblables. Tu re-cartographies les dernières positions. Le plus proche, techniquement, était… « ALLEN ! » …avec son épaule blessée, espérons qu’il puisse lui aussi tenir. Mais il était déjà mieux placé que l’estropiée ici présente pour agir.

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A banal tragedy of a human destiny

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