Âge: 42 ans Origines: Suède (Västerås) Occupation: Directrice générale - Pulsar Industries Orientation sexuelle: Bisexuelle, même si en général elle a autre chose à faire Statut civil: CélibataireClan: Les Conglomérats (même si "son propre camp" serait plus juste) Traits de caractère: Ambitieuse, humaniste (à sa façon...), calculatrice, insolente, arrogante, intelligente, opportuniste, imprévisible, irrévérente, iconoclaste, approchable, ouverte, et bien d'autres adjectifs contradictoires. Groupe: Les améliorés.

Quels sont les points forts de votre personnage:
- Connaissances scientifiques avancées.
- Connaissance poussée des "coups tordus", "astuces" et "petites saletés" du monde des finances.
- Très forte volonté. Son objectif, ouvrir les portes de l'espace à l'humanité, est immense et elle fera tout pour y parvenir.
- Peut très facilement passer d'une attitude très amicale (en général adoptée envers ses employés) à une attitude très intimidante (en général adoptée envers les personnes lui cherchant des problèmes).
- Très imprévisible.
- Sa manière de gérer Pulsar Ind. rend la majorité des employés très fidèles à l'entreprise.
- Elle sait se battre, s'est battue, et se battra sûrement à l'avenir.
Et ses faiblesses ?
- Elle a un objectif et est obsédée par celui-ci, laissant parfois de côté des éléments critiques.
- Elle prend très facilement la mouche si elle sent qu'on lui force la main ou - pire - qu'on la menace, et peut rater des opportunités juste pour "montrer qui commande".
- Sa tendance à envoyer paître les gens qui l'énervent fait qu'elle a relativement peu d'alliés dans ce milieu.
- Si son objectif est extrêmement humaniste - ouvrir les portes de l'espace à l'humanité - elle est prête à employer n'importe quel moyen pour y parvenir, même des moyens bien peu humanistes.
- Son intelligence la rend parfois très arrogante, surtout envers les idiots. Mais les idiots ont parfois un flingue...
- Certains voient le fait qu'elle soit très amicale avec ses employés comme une faiblesse à exploiter.
- Elle sait se battre, s'est battue, et se battre sûrement à l'avenir... avec une extrême brutalité et sans aucune mesure. Si quelqu'un tire une seule balle en direction d'un bâtiment de Pulsar, elle va vouloir le dégommer au mortier sans avertissement, ce qui créé une certaine crainte chez plusieurs de ses collaborateurs.

A-t-il été amélioré ?
- MusCabs (Pulsar Med 'CarLimb 4') (bras, jambes, dos, paroi abdominale)
Les Pulsar Med Carbon Limbs 4 sont la dernière version des membres de remplacement du département médical de Pulsar Inc. Les performances sont similaires à des MusCabs haut de gamme. Le fonctionnement est toutefois différent : tout est réduit au plus simple et tout est analogique. Ils sont pensés pour permettre à des astronautes de survivre sur une planète où la gravité serait très élevée (plus de 4g) ou en cas de perte de contrôle de leur vaisseau (rotations rapides).

- MUXL (Pulsar Med 'NaNerve 2')
Les Pulsar Med Nano Nerve 2 sont une autre conception du réseau nerveux multiplexe. Au lieu d'ajouter un réseau nerveux supplémentaire, les NaNerves sont un réseau de nanocircuits qui se tissent autour des nerfs existants afin d'améliorer leurs performances et leur connexion aux membres artificiels de chez Pulsar. Leur performance est semblable à un MUXL traditionnel haut de gamme, la différence résidant encore dans l'apparence (les nerfs des personnes améliorées luisent d'une sorte de bleu ciel, plus ou moins fortement selon leur activité) et dans le codage de l'information qui est simplifié au maximum. Ils sont au départ pensés pour permettre à des explorateurs spatiaux de réagir plus rapidement à des incidents, qui peuvent être mortels si la réaction n'est pas assez rapide.

- AceView (Pulsar Med 'LightBack')
Les LightBack sont, à nouveau, une version différente des AceView standard. Conçus pour permettre à des astronautes de ne pas finir aveuglés en regardant un soleil et de ne pas devenir aveugles à cause des rayons galactiques, ils offrent les mêmes fonctions que des AceView standard. Comme toujours, en revanche, ils ont un fonctionnement plus simple – analogique et chimique – et une apparence différente. Contrairement aux implants oculaires haut de gamme qui sont invisibles, les LightBack ne sont pas du tout discrets. Et elle s'en fiche. "Le but", dit-elle, "c'est que les explorateurs soient en sécurité et puissent regarder un soleil en face sans devenir aveugles, pas qu'ils gagnent un concours de beauté pour gamines de 6 ans.".


Est-il familier avec la Matrice ? Elle utilise très régulièrement la matrice, a quelques bases de codage (mais c'est loin d'être sa spécialité). Quant à son avatar, il s'agit de son apparence réelle.
Suivrait-il des rumeurs ? Cela dépendrait des rumeurs et de son propre intérêt. Suivre une piste qui n'aiderait pas son projet astronomique à avancer ? Il y a peu de chances. Néanmoins, il arrive qu'elle s'ennuie et puisse se décider à suivre quelque chose de loufoque juste pour se changer les idées.
Quel est le rapport de votre personnage à la résistance ? Elle a de la sympathie pour eux, mais selon elle, si la résistance gagnait, elle ne pourrait pas parvenir à ses fins. De la même manière, si la résistance était éliminée, elle ne pourrait pas parvenir à ses fins. Son intérêt est donc que personne ne gagne pendant qu'elle fait ses petites affaires.

2003-2014
Kattja Hornmyr naît à Västerås, ville Suédoise de taille moyenne (~100-120.000 habitants). Ses parents, Hadvar et Lena Hornmyr, s'occuperont d'elle autant que possible en dépit d'une situation financière non pas difficile, mais en tout cas peu favorable. Sa mère, littéraire de formation et son père, scientifique de formation, sont respectivement assistante de direction et project manager : pas du tout ce qu'ils souhaitaient faire de leur vie.
Ils font donc au mieux afin de transmettre leurs passions respectives à leur fille, qui sait parler avant de savoir marcher et sait lire couramment avant d'entrer en équivalent Suédois du CP. En dépit de cette avance évidente, ses résultats sont moyens, montrant principalement un grand manque d'intérêt pour l'école.


2014-2021
Le collège et le lycée se passent aussi, Kattja ne montrant pas un grand intérêt pour ce qui est enseigné. Elle passe néanmoins énormément de son temps libre sur Internet, apprenant elle-même ce qui l'intéresse d'une manière totalement autodidacte. Elle se prend notamment d'une passion sans limites pour l'astrophysique et l'idée de coloniser des planètes hors du système solaire. Cette idée continuera de l'obséder, encore maintenant.
En 2020, elle rencontre Svea Rut sur un forum de passionnés d'astrophysique et apprend qu'elle étudie dans un lycée voisin. Leur amitié se forge alors et elles commencent à réfléchir à des projets d'avenir des plus ambitieux : elles savent qu'elles ne verront pas l'humanité dépasser la vitesse de la lumière de leur vivant mais elles veulent malgré tout donner le "coup d'envoi", mettre en mouvement la machine qui rendra ce rêve possible.


2021-2025
La création de la colonie martienne rend les deux jeunes femmes folles de joie. Kattja étudie l'économie de façon intensive et se rend compte d'une chose : les grandes entreprises feront toujours les choix les plus immoraux s'ils sont profitables. Elle se met donc à spéculer en bourse en utilisant l'argent de sa famille et celui de la famille de Svea, "pariant" toujours sur les options les plus horriblement inhumaines. A chaque fois, les entreprises font exactement ce qu'elle pensait : ils font les choix les moins humains, les plus corrompus et les plus irresponsables. Cela rapporte rapidement des sommes d'abord importantes, puis conséquentes, puis immenses.

Elle fonde Pulsar Industries en 2024 mais décide de ne pas entrer en bourse, restant indépendante. L'entreprise est formée d'elle en tant que directrice générale, Svea est directrice de recherches sur le "projet plasma" avec 8 des plus brillants scientifiques du continent, attirés par la perspective d'un œil nouveau, d'une paie conséquente, et d'un matériel haut de gamme.


2025-2027
Le crash boursier change la façon dont Kattja voit l'entreprise. Le projet plasma aboutit, créant les "piles au plasma" qui seront la fondation de la technologie de Pulsar. Puissantes et durables, elles sont basées sur le vieux concept du générateur MHD, qui est amélioré de façon considérable (notamment grâce à un système d'aimants supraconducteurs à température ambiante).

Kattja décide de ne pas les commercialiser, craignant qu'elles ne soient utilisées par la suite comme des outils de guerre, alors qu'elles sont censées fournir une source fiable d'énergie pour des colons spatiaux et des astronautes. Elle créé un organisme paramilitaire privé, afin d'assurer la sécurité de l'entreprise et générer de nouveaux revenus. Diverses entreprises louent les services de ce groupe afin de se protéger des pillards qui sont de plus en plus nombreux.

2027-2033
Svea part aux Etats-unis afin de tenter de recruter de nouveaux scientifiques, profitant de la situation instable du pays. Divers experts mondiaux répondent à l'appel, souhaitant fuir le pays avant que les choses ne dégénèrent, et rejoignent Pulsar Industries. Avec l'arrivée de nombreux nouveaux employés, Kattja sépare l'entreprise en trois entités. Pulsar Aerospace reçoit la majeure partie des investissements et se spécialise dans les recherches spatiales. Pulsar Security ("PulSec") devient l'organisme armé de l'entreprise. Pulsar Medical est créée afin de répondre aux besoins futurs des astronautes. Le tout est régi par Pulsar HQ.

Svea ne reviendra pourtant jamais en Suède. L'éclatement de la guerre civile a lieu plus tôt que prévu et elle finit tuée lors d'un affrontement en 2029, à cause d'une balle perdue. Cela change de façon radicale le tempérament, auparavant plutôt badin et primesautier, de Kattja. Elle garde un humour prononcé mais est bien plus sarcastique, ne cache plus trop son mépris, perd en diplomatie et devient bien plus mordante et agressive avec quiconque semble représenter une menace. Beaucoup supposent qu'elle et Svea étaient amantes, mais aucune preuve ne vient étayer la rumeur.

Pulsar Med et PulSec produisent leurs premiers résultats en 2032, en coopération avec Pulsar Aerospace. La première armure "Försvarare" mécanisée voit le jour, inspirée du design de combinaisons d'exploration spatiale. Les premiers implants et les premières prothèses naissent aussi de ces partages, notamment la première génération de 'CarLimb' et de 'NaNerve.


2033-2041
Pulsar Industries gagne en influence sur tout le nord de l'Europe ainsi que dans les zones "oubliées" par les autres mégacorporations. Voulant remplir le vide laissé par les autres immenses compagnies - trop grosses pour se battre avec - Kattja installe des succursales (lourdement défendues) en Egypte, dans ce qui était autrefois la Guinée Equatoriale (afin d'y installer, un jour, un pad de lancement), et près de la frontière Russe. Ne souhaitant pas dépendre des groupes de scientifiques éparpillés dans le monde, Kattja fait construire un observatoire dans le nord de la Suède, à Kurravaara.

Des tensions naissent en 2036 avec Skadligt Inc., une corporation de taille similaire, qui avait aussi sa propre armée. Kattja augmente le budget de PulSec avec une consigne : "Si c'est de la science-fiction, faites-en de la science tout court. Rien n'est trop futuriste, rien n'est idiot.". Des dizaines de technologies militaires sont développées en secret, dans les sous-sols du quartier général de Pulsar Industries.

CEP Corp propose un rachat en 2038, souhaitant s'implanter dans le nord de l'Europe. Kattja refuse une première fois. Leur représentant revient en 2039, elle refuse de nouveau.

En 2040, un groupe criminel, "Den vänliga", se met à exiger de l'argent à des fins de "protection". Kattja leur signale qu'ils n'en ont aucun besoin. Ils insistent, elle leur dit "d'aller chier" et les traite de "gros branquignoles". Ils organisent un raid sur un petit restaurant où se retrouvent souvent les employés de Pulsar Aerospace et tuent 4 physiciens travaillant sur les mathématiques du subespace. Kattja accepte de les recevoir de nouveau.

Sous le regard effrayé et sidéré de ses collaborateurs, elle crève les yeux du représentant de Den vänliga avec un stylo, lui écrase le crâne contre un mur à l'aide de ses implants aux bras, et fait mitrailler tous les autres par les gardes, avant de les faire jeter du haut de la tour. Deux jours plus tard, plusieurs bâtiments possédés par Den vänliga sont retrouvés dévastés et remplis de cadavres calcinés. Les autres gangs profitent de la faiblesse du syndicat criminel et finissent par les écraser. Néanmoins, aucun n'ira plus jamais chercher de noises à Pulsar.


2041
Skadligt Inc. reçoit un financement massif de la part de CEP Corp, avec un "encouragement" à se débarrasser de Pulsar Industries. Skadligt utilise ces fonds pour recruter massivement et organise alors une attaque directe du quartier général corporate de Pulsar, à l'écart de la ville.

La première attaque, en mars, échoue : d'immenses haut-parleurs undirectionnels sortent des murs, blastant un son atroce avec une puissance abominable. Des projecteurs apparaissent également, envoyant des lumières d'une intensité extrême. Les attaquants ne pouvant plus rien voir ni entendre, ils sont poussés à une retraite maladroite. Une bonne partie des attaquants finiront partiellement ou totalement sourds, et certains finiront aveugles à divers degrés.

La deuxième attaque, début avril, échoue. En dépit des protections fournies contre les sons et la lumière, cette dernière reste très intense et le champ de vision des attaquants est très limité. De plus, tous ceux parvenant à s'approcher un peu trop se retrouvent surpris par un nouveau son explosif qui vide net les poumons de toutes les personnes trop proches. Après plusieurs impacts, beaucoup finissent par perdre connaissance et l'attaque est annulée. Les attaquants qui ont perdu conscience pendant l'attaque sont tous tués sans exception et, chose qui surprend et fait plutôt peur à ses propres employés, Kattja fait exposer leurs cadavres sur la route.

La dernière attaque a lieu en mai. Les attaquants ont cette fois plus de protections et arrivent à attaquer les murs et les portes. Kattja déclare qu'elle en a "marre de tous ces cons" et fait sortir les Försvarare 4 ainsi que les nouveaux Förödande, développés en secret. Ces derniers ont, eux aussi, leurs propres sons visant à semer la terreur et de l'armement lourd, suffisant pour écraser les attaquants. Les choses ne s'arrêtent pourtant pas là, Kattja affirmant qu'il est temps de "raser leur canfouine à ces gros cons". En moins d'un mois, tous les bâtiments possédés par Skadligt Inc. sont détruits avec brutalité. Kattja mène la plupart des assauts, utilisant les projecteurs de son pour passer de la musique électronique très agressive au volume le plus haut possible.

2042 - 2045
Pulsar continue de se développer mais le projet d'observatoire doit être avorté. Les conditions météorologiques dans le nord de la Suède rendent celui-ci impossible : le froid extrême de l'hiver ne pose pas de problème, mais la fonte très rapide des glaces au printemps créé un terrain hautement marécageux et particulièrement dangereux. Kattja se met en quête d'une autre zone à occuper.

Ces trois années de calme permettent à l'entreprise de se stabiliser de façon considérable. Le site de Guinée Equatoriale trouve un accord avec les milices locales, permettant à celui-ci de se développer comme prévu. Les technologies de PulSec continuent de progresser, la Försvarare 5 apparait ainsi que les Förödande 2. Pulsar Med développe de nouveaux implants prothochirurgicaux. Et Pulsar Aerospace, de son côté, fait des progrès... sur la théorie physique et mathématique. Afin de transformer tout ça en réalité, de nombreuses années de recherches seront nécessaires. La section spatiale de l'entreprise envoie plusieurs sondes vers la lune et vers divers astéroïdes afin de chercher des emplacements intéressants pour miner des ressources, notamment 2011 UW158 et Itokawa qui contiennent une véritable fortune en or, platine, titane, et terres rares.

Kattja finit par sélectionner, à la suggestion de plusieurs de ses conseillers, un site pour le nouveau centre de recherche & développement de Pulsar Aerospace. Celui-ci aura pour objectif de travailler à l'installation d'une usine de production sur la Lune, ce qui permettrait de lancer des vaisseaux à un coût très bas. Elle n'était pas une grande fan de ce site, en raison de sa proximité d'Edimburgh et donc de Pinxit, mais il s'agit du seul site réunissant toutes les meilleures conditions possibles. Elle acquiert le terrain nécessaire, en bordure des Lothians en 2043, après de très dures négociations avec Pinxit. Ces derniers obtiennent les droits de production sous licence des piles MHD de Pulsar, à partir de 2045.

En 2045, elle organise un voyage d'affaires sur place afin de superviser l'ouverture du centre de recherches, qui vient d'être terminé, pour quelques mois... qui se révéleront être un petit peu plus que quelques mois, au final...

2040 - QG de Pulsar Industries

- Tu lui as dit d'aller chier ?
- Pas en ces termes... Mais oui, j'ai signalé au représentant de CEP Corp que nous n'étions toujours pas intéressés.
- Vu sa persistance, t'aurais probablement du lui dire d'aller chier... Dans 2 semaines, il va revenir...
- C'est le business, combien de fois tu as insisté pour recruter un scientifique qui t'intéressait ?
- Pas faux, pas faux... ... c'est moi ou ils sont à la bourre, les mafiosi de carnaval, là ?
- De maintenant vingt minutes, répondit Andrew, l'air blasé.

Andrew était mon directeur des relations publiques. Il avait voulu venir pour cet entretien, car c'était... disons... tendu. Et il avait de l'expérience dans le domaine des gangs divers : il venait des Etats-Unis, et dans les années de chaos précédant la guerre civile, il avait du gérer pas mal de groupes criminels en tous genres dans sa précédente entreprise. Le pauvre... Il avait tout perdu, aux USA. Un peu comme moi, quelque part... Enfin, l'heure n'était pas à l'apitoiement sur son sort. Ces gros dégénérés torpides de Den vänliga étaient en retard.

Les portes finirent pourtant par s'ouvrir, trois types entrant dans la salle de réunion. Le terme "patibulaires" ne commençait même pas à les décrire : ils avaient des têtes de clichés ambulants. L'air ultra sûrs d'eux, deux avec la clope au bec, des fringues vraiment trop chères, l'un d'eux avait même des bijoux plus que clinquants, la totale. En fait, il ne leur manquait que le chapeau des films de mafia des années 80 pour avoir la panoplie complète.

Lorsqu'ils s'assirent, leur assurance devint parfaitement évidente. Ils SAVAIENT qu'ils allaient repartir avec du pognon et des bonnes nouvelles pour leur patron. Ou leur parrain. Ou va savoir. Au fond, je m'en foutais. Je n'avais pas l'intention de parler longtemps avec eux. J'en avais plus qu'assez de ces péquenauds, de leurs menaces vaines et de leurs exigences ridicules. Avec moi, c'était simple. Tu es amical, je te protégerai jusqu'à la mort. Tu es neutre, je suis neutre. Tu me cherches les ennuis, je te découpe, je profane ton cadavre, et je l'envoie à ta famille par coursier. Ici, on était dans le troisième cas. Mais je voulais leur laisser une chance.

- Vous semblez avoir enfin retrouvé la raison... commença leur leader.
- Effectivement. Vos... arguments m'ont poussée à prendre de nouvelles mesures.
- Bien, ravi de voir que vous devenez raisonnable.

Attrapant de la paperasse sur le bureau, je fis le tour de la table, me dirigeant vers lui et posant lesdits papiers face à lui.

- Les paroles s'envolent, comme on dit. Je vous propose cet accord, s'il vous convient, vous signez, je signe, et c'est réglé.

Il n'aimait pas ça et il le faisait savoir. Fronçant les sourcils, il se mit à regarder le contenu du contrat que je lui proposais. Je me doutais qu'il refuserait, mais enfin, on ne savait jamais trop... Le contrat disait, en gros, qu'ils quittaient le pays à jamais. Je n'avais pas fait dans la finesse... Bah, c'était trop tard.

- Je vois que vous n'avez pas eu assez... matière à réflexion. Peut-être allons-nous devoir discuter avec d'autres de vos employés, ils pourront indirectement vous aider à comprendre.
- Je vous propose une porte de sortie. Sérieusement. Saisissez l'occasion.

Andrew ne semblait pas comprendre. Quant au type, il se mit à sourire, secouant la tête. Ce fut à ce moment-là que mes derniers doutes s'évanouirent : ils n'allaient pas accepter de nous foutre la paix et n'arrêteraient jamais. Si un seul d'entre eux restait en vie, ils continueraient. Il fallait mettre fin à leur... petit business.

- Connaissez-vous "The Dark Knight" ? C'est un vieux film, début des années 2000. Je m'en rappelle parce que mes parents le regardaient, quand j'étais petite, et un passage m'a marquée...

Le type se tourna vers moi, toujours assis, fronçant les sourcils.

- Dans ce passage, un des personnages - le Joker - dit qu'il va faire un "tour de magie", il fait disparaître un stylo.
- Vous croyez que vos distractions vont changer quelque chose ?
- Vous ne l'avez pas vu, hein...? Hm... Vous auriez du.

Sans attendre, je saisis le stylo qui était posé à côté des contrats, enfonçant celui-ci dans un des yeux de cet enfoiré, puis le deuxième, et ignorant ses hurlements, je lui enfonçai la tête de toutes mes forces dans le mur de béton armé de la salle de réunion. Je n'avais jamais utilisé mes "nouveaux bras" de cette façon, mais le résultat était... disons que le béton est plus solide que les crânes de connards donc, les lois de la physique étant ce qu'elles sont, sa tête finit fracturée et déformée dans un craquement assez immonde.

Les deux autres débiles n'eurent pas vraiment le temps de réagir. Les deux gardes que j'avais postés dans les bureaux voisins arrivèrent immédiatement, mitraillant les bad boyz jusqu'à ce qu'ils finissent en charpie. Les négociations étaient terminées.

- Jetez-moi tout ce bordel du haut de la tour, et prévenez le colonel Aardvark que j'autorise l'attaque. On fait le ménage.

Les deux types en armure lourde emportèrent les cadavres. De son côté, Andrew était resté paralysé, l'air effrayé. Par quoi ? Un peu par tout, mais notamment par moi, vu son expression.

- Ne faites pas comme si vous ne compreniez pas, Andrew. Tôt ou tard, nous aurions été forcés de le faire. Ils ne sont pas comme nous... intelligents. Ils ne peuvent comprendre que la brutalité primaire, car ils sont primaires. La politique, la sociologie, la philosophie, la physique, ... tout ça leur est étranger. Ils vivaient dans un monde où tuer est la seule chose respectée... Nous ne pouvions pas les convertir.

Je quittai alors la pièce sur ces mots, allant vers l'ascenseur pour m'équiper. Je comptais bien participer à ce "nettoyage". Quant à Andrew... Son attitude changea, ce jour-là. Je pouvais comprendre pourquoi. Il faisait partie de ces personnes qui forgeraient, un jour, la société du futur. Pacifiques, intelligents, déterminés. Mais pour que cette société existe un jour, il fallait que quelqu'un comme moi aide à la transition. Quelqu'un n'ayant pas peur d'aussi adopter les méthodes des primitifs.

-------------------------------

2045 - Centre "Ögat av utrymmet" ("Ögat"). Recherche & Développement, Pulsar Aerospace - Dans les environs d'Edimburgh, à la bordure des Lothian

- ... je vois. Par contre, c'est normal que les bâtiments soient noirs ?
- Oui, c'est le téflon. Tout a été recouvert de Teflon pour résister aux pluies, elles sont très acides dans cette zone. Tu verras aussi qu'il y a de nombreux postes de décontamination vu que la zone est radioactive. Une douche par semaine est exigée et les sorties de plus d'une semaine entraînent l'emport obligatoire d'une armure Försvarare scellée.
- ... bon, ça m'a l'air bien. Tiens, puisque tu me parles des Försvarare ! Combien de Förödande ont été livrés, pour le moment ?
- Quatre. Deux V1 et deux V2.
- Ça devrait suffire, pour le moment. Le ghetto d'Edimburgh est plein de criminalité mais ils n'ont pas vraiment d'intérêt à venir jusqu'ici. Et au pire les défenses sonores suffiront largement. D'autres ont été commandés ?
- Six de plus, mais ils sont en production et le site de Guinée est prioritaire.
- Ah oui, merde, exact... Bon, de toutes façons ça suffira. Merci Aoife, finis-je avec un sourire.

J'aimais bien Aoife (ça se prononçait "Eeffa", en fait). Nous l'avions récupérée en Irlande en 2034, avant que les épidémies ne se succèdent sur cette terre désolée. Il aurait vraiment été dommage qu'elle y passe, d'ailleurs. C'était elle qui avait recommandé le site d'Edimburgh pour installer l'observatoire et qui, par la suite, avait pris en charge toute l'installation. Une fille très intelligente. Pas une scientifique mais ça ne changeait rien, elle avait de l'avenir et c'était exactement le genre de personnes pour qui je me battais quotidiennement. Pour que des gens comme elle puissent vivre tranquillement, en paix, loin des brutasses stupides et des rapiats des conglomérats...

Je savais aussi que nous ne parviendrions à établir une colonie extrasolaire que dans au moins un siècle, voire deux. Je ne le verrais pas de mon vivant, Aoife non plus, mais l'idée d'avoir lancé le mouvement me suffisait. Je comptais bien faire tout mon possible pour que les descendants de toutes ces personnes admirables aient un lieu tranquille où développer le génie humain, la culture, la réflexion. Utopique ? Peut-être. Mais ça ne m'avait pas empêché de consacrer ma vie à ce projet.

- Par contre, où en est-on au niveau politique locale ?
- Hmmm... La grande brune aux yeux bleu ciel se mit à réfléchir. C'est complexe, comme partout. Comme tu sais, le ghetto est en proie à une grande criminalité...
- Ce n'est pas une surprise, non. Après, je doute qu'ils viennent nous chercher des noises. Ils n'auraient rien à y gagner, on n'a pas grand chose qui les intéresse. Et au pire, il leur arrivera la même chose qu'à leurs homologues Suédois.
- Hmm... Oui... répondit-elle avec un air gêné. Pinxit domine les lieux mais il y a un mouvement de résistance plus ou moins prononcé.
- Ahh oui, j'ai vu ça dans le rapport... On s'en fout.
- On s'en fout ?
- On s'en fout. Tant que les résistants seront concentrés sur Pinxit ils nous foutront la paix, et tant que Pinxit sera occupé avec la résistance, ils nous foutront aussi une paix relative. Même s'ils ne sont pas hostiles à notre installation, il ne faut pas se faire d'idées, Pinxit nous bouffera s'ils en ont l'occasion. Du coup... L'essentiel est que personne ne gagne.
- Donc, on s'en fout... Bien entendu, Pinxit...
- Oui, ici ils sont vraiment chez eux... On est littéralement à côté du QG.
- Précisément. Je te déconseillerais d'être aussi... disons... peu diplomate qu'avec Skadligt.
- Non je ferai preuve de plus de tact, promis. Je sais qu'on n'est pas chez nous, ici.

Gérer Pinxit ne serait pas évident... Ils n'étaient pas aussi idiots que Skadligt. Ils ne viendraient pas m'attaquer directement, non... Ils n'avaient pas vraiment d'intérêt à le faire. Mais ils avaient réussi à me forcer la main au point où j'ai du leur accorder la possibilité de produire des piles MHD sous licence. Autant dire que je n'aimais pas du tout cette idée, et l'idée de leur faire encore plus de concessions m'irritait au plus haut point. Mais c'était ça ou rien... et au final, mon sens du long terme l'avait emporté. D'ici qu'ils puissent faire du reverse-engineering sur les MHD, on aurait déjà sorti une version 2 ou trouvé une nouvelle méthode. Enfin... J'espérais.

- Ah ! Kattja ! lança un type en blouse blanche qui passait par là. Il s'agissait de Björn Amstromm, un de nos physiciens. Je te cherchais justement, ce matin !
- Désolée Aoife, le devoir m'appelle ! De toutes façons je te vois ce soir pour le dîner avec les chefs de département ?
- Parfait ! lança-t-elle, faisant un signe et retournant vers son bureau.
- Je n'interrompts rien de... privé ? demanda le scientifique avec un air entendu, une fois que la brune eut disparu.
- De ? Ah ! Non, du tout, rien de ce genre. J'avoue qu'elle est jolie mais entre nous, là j'ai autre chose à faire... Puis je reste que 3 mois.
- Certes ! Certes ! Désolé, ajouta-t-il avec un petit rire gêné. C'est au sujet du refroidissement du télescope, en fait il y a un souci avec le...