Quel type d'implant avez vous ? [X] Multimédias [X] Esthétiques [X] Performance
Combien d'implants possédez-vous ? Des dizaines, cinq, deux, peut-être plus, peut-être moins, il n'a jamais tenu le compte n'appréciant que très peu ce type de changements chez lui. Il lui arrive même de penser parfois qu'il vit avec certaines sans le savoir. Les implants dont il a le plus conscience étant l'un de ses bras et ses yeux. L'un des avantages - bien que ça soit discutable - en étant Blade Runner, c'est que l'on est relativement précieux et qu'on vous rafistole tant qu'on le peut.
Description ; Les Blade Runner n'ont que rarement le choix lorsqu'il s'agit d'augmentations, leur métier étant difficile, ils sont obligés de pouvoir lutter contre leurs proies. Ainsi donc Alistair se retrouve augmenté en plusieurs points, première greffe connue un BLUB, il a eu le droit aux trois générations, la dernière étant plus discrète et plus performante lui convient davantage. Son bras gauche ayant été arraché il y a de cela quelques années par l'un des monstres traqués, il a du s'en faire greffer un d'urgence - tout frais payé par l'état qui plus est. Ce nouveau bras a décuplé bien des sensations, une nouvelle dextérité mais surtout une plus grande force. C'est sans doute la seule augmentation qu'il supporte vraiment bien qu'extrêmement douloureuse, même des années plus tard. En parlant de combats sanglants, un démon - bien qu'il ne soit pas au courant de ce détail - a trouvé amusant de lui crever les yeux. La douleur, il s'en rappelle comme si c'était hier. Un Blade Runner trainant à proximité l'a retrouvé dans le caniveau, visage en sang et l'a ramené afin de faire soigner ça. Ses nouveaux yeux lui permettent d'analyser les "scènes de crime", de pouvoir repérer sa cible nécessaire, ils permettent aussi une vision nocturne plus ou moins efficace et bien d'autres possibilités. Il aurait préféré rester aveugle, même dans le ghetto, malgré pourtant la discrétion de la greffe qui ne se distingue que si on se focalise sur l'iris, prototype il n'a pas vraiment confiance. Beaucoup plus classique pour les types de son espèce, un muxl, opération compliqué et adaptation difficile, il en reconnait cependant l'efficacité même si ça lui arrache les mots de la bouche. Détestant ce côté cyborg il a refusé les muscabs de force.

10 years ago:

La pluie s'abattait sans cesse. Elle tombait en gouttes épaisses, le froid régnait et un brouillard, se voulait aveuglant au bout de quelques mètres, accompagnait le tout. Alistair n'avait pourtant pas le choix, trempé comme jamais, il aurait très bien pu oublier ses fringues, l'opération aurait été la même. Il regrettait le bar dans lequel il était affalé quelques dizaines de minutes plus tôt. Au chaud - ou presque - il n'était pas à plaindre, au fond de la salle, à observer les humains trop affamés, trop saoules pour prétendre à davantage que de simples paroles insultantes envers la citadelle. Ils voulaient la révolte, se soulever et reprendre le pouvoir. Balivernes pensait-il. Aucun n'avait les couilles pour oser se dresser face aux plus riches. S'ils savaient. Parcourant à présent les toits glissants, perdant d'ailleurs l'équilibre à plusieurs reprises, manquant de tomber au sol, il prenait le temps de repenser à tout ce qu'il avait pu entendre, ou constater dans le ghetto. Il le connaissait par coeur. Des entrailles aux extrémités. Ils étaient tous les mêmes, pitoyables, tout comme il pouvait l'être. Encore jeune et pourtant fatigué de cette merde, il aspirait à autre chose, espérait parfois se ranger du côté des monstres qu'il chassait pour renverser la balance. Au pouvoir. Il détestait toutes formes d'autorité et il détestait devoir l'appliquer. En marge de tout ça, l'être humain n'était qu'une bête stupide. Cette race avait tout perdu au point de muter pour certains en d'affreuses monstruosités. Ils n'apprendraient jamais de leurs erreurs et lui, le Blade Runner anarchique, n'était que spectateur de cette déchéance futile. Campbell, loin d'être dépassé, n'en avait plus rien à foutre, il se contentait d'être ce qu'il savait faire le mieux, un juge et bourreau. Criant la sentence et l'appliquant contre les Doppelgangers et toutes choses/personnes/animaux pouvant leur venir en aide. Au fond Alistair n'était pas totalement différent, il le savait, il le constatait. Ce n'était qu'un monstre, se battant pour une raison qu'il ne connaissait lui-même pas dans un camp différent. Méprisé et se méprisant cela lui allait parfaitement. Il n'était plus vraiment humain non plus physiquement, nombres d'implants s'abritant sous sa peau, mais surtout cette putain de prothèse depuis quelques semaines au bras gauche. Le chasseur s'y habituait doucement, mais ce n'était pas suffisant, il méprisait cette chose qui n'était pas une partie de lui. Faire avec, il n'avait pas le choix, se la faire retirer et c'était la fin.

Il était en vie c'était le principal. Du moins pour ce que vivre voulait encore dire aujourd'hui. Avançant dans cette nuit affolée, il traquait tout simplement. Il savait où trouver ce qu'il voulait, ce qu'il devait éliminer. Glissant sur les tuiles usées, il retombait contre le sol boueux, trouant le jean, dégueulassant le long manteau en cuir noir. Un bruit dans une rue sombre et étroite. Analyse rapide du terrain, défavorable, effet de surprise négatif sur sa proie, il dégainait et s'engouffrait pourtant dans une mort quasi assurée. Il ne savait pas à quoi s'attendre, il ne connaissait qu'un nom et qu'un sexe, pas le temps d'aller au QG prendre un dossier, il avait enquêté à l'aveugle. Il n'était pas compliqué de trouver lorsque les ragots parlaient d'une fille aux étranges pouvoirs. Des sanglots. Il n'y avait que des sanglots, des larmes se perdant dans la pluie qui se voulait éternelle. Alistair entendait et s'approchait, arme prête à être utilisée. La stupeur fut de mise lorsque la découverte du "monstre" le glaça sur place. Elle n'était pas horrible, elle était tout ce qu'il y avait de plus humain, de plus pur. Mais une maladie incurable la touchait. « Ne me tuez pas... » Quémanda la gamine. Elle n'avait pas plus de neuf ans, les mains en sang, une plaie légèrement ouverte au niveau de la gorge. PCG arraché, il comprenait comment. Il aurait voulu réfléchir, poser le pour et le contre, comprendre et agir en être humain, dans tout son sens biblique. Le Runner ne pouvait pas, il n'était qu'un monstre après tout, tuer, machine à meurtres, Alistair s'enfonçait dans cette illusion profonde. Sans retour possible, il était condamné, commettre le pire n'était rien de plus qu'une besogne. « Tu es accusée d'être une abomination en fuite et moi je traque et tue ces abominations. » Le canon de l'arme pointait entre les deux yeux de la gosse qui ne pleurait que davantage, toujours plus. « Qui est le monstre ? Je n'ai pas choisi, maman disait que ce n'était pas ma faute, mais vous. Vous en êtes un et vous l'avez choisi. » Un coup de feu éclairait vaguement la ruelle. La seule réponse qu'il fut en mesure de donner. Alistair lui donnait raison et pour apaiser son âme souillée il laissait croire qu'elle ne pouvait qu'être mieux là où elle était maintenant. Il repartait ainsi dans le sens contraire, errant dans une nuit sombre loin d'être amicale.

Present days:

Un regard vide, sans âme. Il n'y avait plus rien, il n'était plus qu'une carcasse qui s'assumait. Ses actes immondes avaient eu raison de son âme. Tout cela l'avait pourri jusqu'au bout. Alistair n'avait plus vraiment peur de la mort. Des opérations multiples avaient fait de lui cet être plus tout à fait humain. Du métal se mêlait à sa condition d'être organique. Mix étrange, il détestait être un cyborg. Il détestait les androïdes et pourtant il commençait à étrangement y ressembler. Si tant est qu'il fut un homme depuis le début et non quelque chose dont il ne se doutait pas. Le Blade Runner en venait à se poser diverses questions sur l'existence, être ou ne pas être, je pense donc je suis. Toutes ces putains de conneries. Alistair était fatigué et ne réagissait plus comme il avait pu des années plus tôt, mais pourtant il continuait de tuer, de torturer et de se comporter en véritable monstre. Son espèce n'était que ça, sa section n'était qu'un rassemblement de monstres dénaturés ne valant pas mieux que ce qu'ils chassaient. La pluie, non la neige à présent tombait en flocons épais sur la ville, sur le ghetto puant de l'Ecosse. Il détestait l'endroit, l'adorait en même temps, c'était assez contradictoire, tout comme pouvait l'être son comportement. Vieux loup, il avait vu trop de choses, il avait fait de très mauvaises choses et une conscience nouvellement acquise semblait vouloir le punir de tout ce mal fait précédemment. Le flic marchait sur les docks, il se dirigeait vers un entrepôt désaffecté du coin, relativement à l'écart afin de s'y abriter. Les fringues déchirés, du sang coulant par gouttes de son être venait tacher le tapis blanc épais sur lequel il marchait. Il avait tué, massacré plutôt, il puait la mort et les images qui lui revenaient à l'esprit de ce mutant qu'il écrasait, qu'il déchiquetait lui donnaient cette envie de vomir. Perdant le souffle un instant il se pliait en deux, ne faisant qu'accroitre la douleur. Ce connard lui avait pété quelques côtes. Il ne tenait qu'à lui de se servir de tout son putain d'attirail cybernétique pour calmer les signaux envoyés par les nerfs, il n'en faisait rien, par simple flemme et comme pour s'affliger un châtiment logique après cette mise à mort sinistre. Alistair espérait crever. La manière lui importait peu, les nombreuses plaies et fractures mêlées au froid auraient surement raison de lui.

Pourtant et comme illuminé par une simple flammèche, il se dirigeait dans cet entrepôt et s'effondrait rapidement contre une vitre plus que gelée. Première véritable respiration, il en toussait et recrachait une flaque de sang. Piteux état, c'était son quotidien. Son bras gauche encore fonctionnel fouillait dans l'une des poches et plaçait entre les lèvres du type une cigarette, rare à trouver, il profitait de celles en sa possession, l'allumant sans attendre et tirant une large bouffée. Bordel ça soulageait. Ses doigts - humains - étaient brulants, ils piquaient encore de par l'utilisation des plasmides à répétition, il avait abusé et son corps n'avait que peu toléré autant en si peu de temps. Les yeux clos, il voulait s'endormir et mourir doucement. Mais sa peau se tendait trop souvent et ses sens étaient en alerte. Son regard se perdait il ne savait où, ses paupières se fermaient finalement. Son corps semblait commencer à s'habituer aux nouvelles aptitudes que lui conféraient ses yeux. Il ne les tolérait pas, il ne supportait pas voir à travers des augmentations, mais c'était trop tard à présent. Il sombrait, il pensait sombrer. « Réveille-toi ! » Alistair dégainait immédiatement, son arme se plaçant contre une jugulaire féminine. Il l'observait, son coeur s'emballait, stimulé par un danger potentiel, il se laissait bercer par une illusion de survie. « Tu es vraiment dans un sale état le Runner. » L'un de ses sourcils s'arqua, son bras pris entre les mains de l'inconnue s'extirpa et il se releva non sans mal. « Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Tu voulais me le dire avant de m'achever ? » Elle soupirait alors qu'il baissait sa garde et rangeait son arme, peut-être avait-il tort, mais il ne pourrait de toute évidence pas lutter, trop fatigué pour cela. « Vous, les chasseurs, ne faites que voir le mal partout, sauf celui en vous. Tu as tué l'un d'eux et tu n'es pas dur à suivre. Je t'offre le loisir de survivre. » Alistair ne comprenait rien, il ne la suivait pas dans son raisonnement tellement il était faible. Si faible d'ailleurs qu'il ne résistait pas lorsqu'elle l'empoignait sèchement et l'attirait dans des recoins sombres pour le tirer de là. Cette nuit-là il fut sauvé par une inconnue. L'une des rares à ne pas en avoir après lui, malgré le mépris lu dans ses yeux.