Âge : 34 ans. Origines : Des origines norvégiennes très lointaines. Il est considéré comme écossais. Occupation : Bras droit des Pirates, ce qui fait de lui un contrebandier très coté. Orientation sexuelle : Bisexuel. Statut civil : Célibataire. Il a assez à s'occuper de Bogdan, franchement. Puce : Il l'a toujours, oui, à la place où elle doit être. Mais ça fait des années qu'elle a grillé et qu'elle n'émet plus rien. Clan : Syndicat Déchirure : Contrôle psychique. Traits de caractère : ~ Minutieux : Godfred, c'est le genre de mec qui essaie de tout prévoir et de ne rien laisser au hasard. Il a des capacités d'organisation et de mémorisation franchement honorables, et si jamais quelqu'un croit bon d'apporter des modifications à ses idées sans lui en parler avant... il gueule. ~ Calme : God a cette capacité renversante à savoir élever la voix sans avoir l'air réellement énervé. Il a la colère glaciale et écrasante. Et quand il râle, il a beau rester calme, tout le monde capte très vite que c'est pas le moment de la ramener. ~ Manipulateur : beaucoup estiment que ce trait de caractère va de pair avec sa déchirure. Il y a même un débat en cours pour savoir s'il a un contrôle psychique parce qu'il est manipulateur, ou si c'est le contrôle psychique qui le rend manipulateur. Toujours est-il qu'il l'est ; God obtient généralement ce qu'il veut, même au prix de moyens détournés. ~ Obstiné : une fois qu'il a décidé de quelque chose, c'est franchement difficile de le faire changer d'avis. Il est capable de déployer toute sa mauvaise foi pour éviter d'admettre qu'il a tort, ou bien il va se contenter de répondre "non", voire en ultime recours, il ne répond même plus. ~ Prudent : God tient à la fois à sa vie, ses hommes et ses ressources. S'il se retrouve dans une situation trop périlleuse, il n'aura vraiment pas voulu ça, ça n'est pas une tête brûlée. ~ Pessimiste : et il jure ses grands dieux que ça lui est très utile dans la vie. Godfred a toujours tendance à prévoir, penser, et envisager le pire possible. Comme ça, il n'est pas trop déçu par la suite. (Quoique.) ~ Cassant : c'est établi, les Pirates le savent, Godfred a une putain de grande gueule. Il est spécialiste de la punchline qui remet les idées en place, et la plupart du temps, se fiche pas mal de savoir s'il est vexant ou pas. ~ Séduisant : on ne peut pas lui enlever ça ; outre sa mutation qui lui permet d'influencer les gens, God a une façon de sourire charmante, et il parvient sans trop d'efforts à donner envie de lui plaire. Groupe : Doppelgänger.

Quels sont les points forts de votre personnage : ~ Ses capacités de leader : il n'a pas, n'a jamais eu et n'aura jamais cette aura brutale de mâle alpha qui se dégage de Bogdan. Godfred, lui, c'est plutôt le bêta ; il n'est pas tout en haut de la chaîne de domination, c'est vrai, mais il sait se rendre absolument indispensable, et sans lui, tout le groupe serait paumé. ~ Son entourage : il a l'art et la manière d'inspirer la loyauté et l'envie de lui plaire. C'est un mélange subtil de manipulation, d'un peu de charisme, et d'une implacabilité à annoncer sa déception. Godfred n'est pas le genre d'homme qu'on aime à décevoir. ~ Son professionnalisme : si son caractère peut ne pas être facile à vivre, God est capable de le mettre en sourdine pour les affaires. Il est très organisé, suffisamment intelligent pour envisager beaucoup de possibilités, et prend toujours des garanties avant de se lancer dans quoi que ce soit. Bon, du coup, quand ça se passe mal, ça l'énerve au plus haut point, forcément. ~ Son instinct de survie : God s'aime. Beaucoup. Et en vie. Il fait donc absolument tout pour éviter les situations les plus dangereuses, et en général y réussit assez bien. C'est aussi cet instinct-là qui le pousse à la discussion plutôt qu'à la bagarre - quand on a un contrôle psychique à disposition, c'est bête de vouloir se battre. ~ Son éducation : il a la réputation d'être né dans les beaux quartiers et... C'est vrai. Ses parents ont été franchement absents de sa vie, mais il a quand même reçu une éducation bien plus poussée que la plupart de ses petits camarades ; God aime lire, écrire, compter, a des notions dans pas mal de domaines scolaires divers et variés.
Et ses faiblesses ? ~ Bogdan : vous avez déjà essayé d'être le meilleur ami d'une espèce de taureau furieux à l'instinct de survie franchement minimaliste ? Croyez God, c'est épuisant, nerveusement. Quiconque menace Bogdan risque de faire sérieusement vriller Godfred, qui donnerait sans doute sa vie pour lui. ~ Sa mauvaise foi : cause directe de son entêtement, une fois qu'il a pris une décision, God a du mal à revenir dessus... Et peut la justifier par des arguments parfois totalement absurdes. ~ Sa sensibilité : il peut donner l'apparence d'un homme froid et monstrueusement sûr de lui ; il n'y a que la deuxième partie qui est vraie. Godfred a l'air froid, c'est vrai, mais ceux qui le connaissent réellement savent que c'est le feu sous la glace. ~ Sa (trop grande) franchise : c'est un fait, Godfred parle parfois trop vite. Et quand il a des choses à dire, eh bien parfois, il ne prend pas de gants, et il peut rapidement vexer quelqu'un... ~ Son manque de patience : là encore, Godfred a l'air d'être patient, sauf que c'est un foutu mensonge. Il a horreur d'attendre, et si vous le faites patienter pour ce qu'il estime être rien... Attendez-vous à ce qu'il se venge d'une manière ou d'une autre.
Comment vit-il avec sa déchirure ? La plupart du temps, sa déchirure est une précieuse alliée, et il s'en sert au même niveau que ses autres atouts. Il l'utilise comme il respire, sans y penser, c'est devenu un truc tout à fait naturel et faisant partie intégrante de lui. Parfois, comme une monstrueuse tumeur agressive, elle se retourne contre lui et lui fait vivre un vrai enfer. Dans ces moments-là, il s'arracherait bien le gène à mains nues, parce que oui, ressentir trop fort les émotions est très douloureux.
A-t-il été amélioré ? Non, il a déjà une déchirure à gérer, ça ira comme ça, merci beaucoup.
Est-il familier avec la Matrice ? Il maîtrise pas mal du tout cet outil, plutôt adapté à son esprit actif et sachant gérer plusieurs choses en même temps. Et puis il faut bien que quelqu'un le maîtrise pour Bodgan (qui est une grosse tanche avec la technologie, il faut bien dire ce qui est).
Suivrait-il des rumeurs ? Godfred est souvent au courant de ce qui se murmure dans le ghetto et ailleurs, ça fait partie de son travail. Son côté cynique et pessimiste l'empêchent toutefois de croire à tout ce qu'on raconte.
Quel est le rapport de votre personnage à la résistance ? Godfred étant parfois d'un égoïsme confinant au culte de la personnalité il s'en fiche totalement. S'ils viennent déranger ses plans, là, il ne sera pas content, mais en attendant c'est pas sa guerre. Lui il vit très bien merci, si de pauvres citoyens n'y arrivent pas eh bien... C'est bête pour eux.

Nom de la déchirure : Contrôle psychique.
Description : God est capable d'insuffler ses idées ou ressentis aux personnes autour de lui, ou de brider ce qu'ils ressentent. La persuasion se fait sans contact visuel, même si c'est évidemment plus efficace quand il y en a un, et il est capable d'influer sur plusieurs personnes en même temps. C'est également plus difficile, bien sûr. La déchirure fonctionne mieux lorsqu'il prend les gens par surprise, ce qui est quasiment toujours le cas, ou lorsque la personne visée est consentante. Il est tout autant efficace sur les émotions violentes, comme la peur et la colère, que pour calmer les gens, voire les anesthésier.
Lorsqu'il utilise sa déchirure, les veines de son visage passant sous la peau plus fines du contour des yeux prennent une couleur violacée assez impressionnante et peu naturelle. Ses yeux quant à eux se voilent entièrement de blanc, et son acuité visuelle en est réduite – il compense en se servant de la déchirure comme d’écho localisateur. L'utilisation de la déchirure semble mettre à rude épreuve la pression sanguine dans les globes oculaires de God, et il n'est pas rare qu'un petit vaisseau de l’œil éclate, et le laisse avec une tache rouge sang dans le blanc de l’œil pendant quelques semaines (ce qui fait que tout le monde suppose que Bogdan lui en a collé une).
Inhumain : 3.
Tare : Si la déchirure a le malheur de se retourner contre lui alors qu'il l'utilisait, God peut se faire totalement submerger par l'état d'esprit de la personne qu'il tentait de persuader. Il ne peut pas exactement expliquer la sensation ressentie, si ce n'est que c'est un viol brutal de son esprit, qui le laisse totalement démuni pendant quelques minutes, y compris physiquement. Une utilisation trop intensive de sa déchirure le laisse à fleur de peau et franchement nerveux, et lui qui est habituellement de nature plutôt calme et pondérée se voit victime de sautes d'humeur franchement peu naturelles. Quand il est dans cet état-là, il lui faut une bonne semaine pour revenir à la normale, et l'utilisation de sa déchirure avec son propre esprit difficile à contrôler est quasiment impossible.
Durée : L'effet est quasiment immédiat à partir du moment où Godfred déclenche sa déchirure. Il n'a jamais vraiment testé la résistance dans le temps de son contrôle psychique, le maximum qu'il ait tenu à ce jour étant 40 bonnes minutes lors d'une partie de poker qu'il voulait vraiment gagner. (Et oui, ensuite il a emmerdé ces pauvres Pirates pendant une semaine entière avec ses sautes d'humeur à la con, si vous vous posez la question.)
Portée et volume : Plus on est près, mieux ça fonctionne. Il a une portée d'environ 5 mètres autour de lui.

11 novembre 2011 Souvenez-vous, c'était la sortie mondiale de Skyrim, le dernier-né des studios Bethesda, un vrai événement à l'époque. Ce fut aussi le jour de la naissance de Godfred, dans une clinique chic de la banlieue londonienne. Il est le fils d'Arthur et Winifred Vestfold, de très dignes écossais, lui banquier d'affaires, elle... femme de banquier d'affaires.
2015 Naissance de sa petite sœur Lucy. La découverte des Doppelgängers angoisse de longues semaines Godfred, inquiétant quelque peu ses parents. Peu à peu, les terreurs nocturnes se calment, et God redevient l'enfant vif et joyeux qu'il a toujours été.
2020 Lucy tente de suivre son frère avec ses jambes trop courtes et un sens de l'équilibre encore imparfait. Elle tombe, se cogne le front contre une marche et par conséquent se met à hurler, attirant la vieille Nanny qui s'occupe des deux gosses abandonnés par leurs trop riches parents. Quand elle arrive sur les lieux, elle ne retient pas un cri d'effroi ; Godfred est debout devant sa sœur si frêle par rapport à lui, les dents serrées, les yeux blancs, les veines autour des yeux d'un violet sombre venimeux. La petite, elle, est assise sur les talons et le regarde bouche bée, manifestement hypnotisée. Dès que Godfred ne la regarde plus, Lucy éclate en sanglots. Nanny jure de garder le secret, et explique à Godfred qu'il ne faut vraiment plus faire ça.
Jusqu'à 2025 Les deux enfants sont élevés à Edimbourg par toute une batterie de personnel. Leurs parents, eux, préfèrent vivre à Londres, plus proches de leurs affaires et de leur vie mondaine. Au fur et à mesure qu'il grandit, God en profite pour faire le mur et traîner à des endroits où il ne devrait pas, et devenir surprotecteur avec sa sœur qui se voit interdite de faire la même chose que lui.  
2025 Craignant (à juste titre) de terminer en mauvaise position à cause du krach boursier et des émeutes en découlant, les parents de Godfred décident de déménager à Edimbourg. Godfred voit ça d'un mauvais œil, mais Lucy est folle de joie, et il est faible devant le sourire de sa soeur.
2026 Vestfold père profite de ses ascendances écossaises suffisamment anciennes et de l'indépendance brusque de l'Ecosse pour se lancer dans la politique. Il fait oublier sa vie londonienne en soulignant que ses enfants ont toujours été éduqués à Edimbourg. C'est hypocrite, bien sûr, mais hé, qui ne l'est pas en politique ? La présence de ses parents n'empêche absolument pas Godfred de continuer à traîner dans les quartiers moins favorisés que le sien, où il s'est fait une petite réputation à force de jouer aux dés.
Novembre 2026 Un connard à grande gueule l'agresse, pour une broutille, et, n'étant pas d'humeur, Godfred répond à la provocation. Quand le type en question devient fou furieux et voit littéralement rouge, il déclenche lui aussi sa déchirure, pour le calmer. Par miracle, ça fonctionne, et c'est le début d'une belle et très longue amitié. 
2030 C'est l'année du drame. La mère de Godfred et Lucy n'allait déjà pas très bien depuis quelques années, entre alcoolisme mondain, crises de panique et dépression sous-jacente. Elle est sujette à des crises de caractère et des éclats de colère qui rappellent vaguement Bogdan à God. Une vraie harpie. Ce jour-là, la pauvre Winifred avait décidé de s'en prendre à la douce Lucy, sans défense devant une telle démonstration de haine. Godfred est intervenu, pour... pour défendre sa sœur. Il a néanmoins totalement oublié le principe de proportion dans la défense, a déclenché sa déchirure et a envoyé un mur d'effroi, de peur panique dans le subconscient de sa mère, effroi directement tiré de ce que ressentait Lucy. God ne pense pas que sa déchirure puisse réellement tuer ; des années de manque d'exercice, de vie sédentaire, de trop bonne chère et d'alcoolisme ont dû faire lâcher le cœur maternel. A moins qu'elle n'ait aussi paniqué en voyant son fils aîné, les yeux blancs, le regard d'un cheval fou, avec un masque de veines chargées d'un sang violet et de haine. Il n'a pas assisté à l'enterrement, en fait, il a pris la fuite directement après ça. Pour fuir le regard horrifié de Lucy.
2031 Grâce à ses relations politiciennes, Arthur Vestfold a étouffé l'affaire. Sa digne femme est officiellement décédée d'une crise cardiaque, sa fille est victime d'une dépression nerveuse allant de pair avec sa constitution fragile, et son fils est parti courir l'aventure. Il assortit ça d'un avertissement. "Je n'ai plus de fils, ne t'approche plus jamais de ce qu'il me reste de famille." Godfred n'y a pas répondu.
2032 L'année de la construction de la Citadelle, où Godfred présume que Lucy et son père, toujours vivants, se sont réfugiés. Lui est resté dans le ghetto, ombre parmi les ombres, se construisant une nouvelle vie où il utilise plus souvent sa déchirure, dans le sillage de Bogdan. Qui disparaît l'année suivante.
2035 Godfred n'a plus grand-chose à voir avec le gosse de riches qui venait s'encanailler dans le ghetto. Il a toujours l'allure d'un animal de race, cher, mais il fait partie du décor et s'est foutu dans des affaires plus ou moins légales (c'est plutôt moins que plus). Son temps libre est consacré à retrouver Bogdan (bon sang, ça passe pas inaperçu un mec de sa carrure, quelqu'un sait forcément où il est !) Il finit par le retrouver, parce que God finit toujours par avoir ce qu'il veut, et le ramène à la maison ; dans le ghetto. Comme il est pas foutu de ne pas attirer les emmerdes, Godfred se transforme en son ombre fidèle.
2038 Sa position d'homme de l'ombre est officialisée avec la création des Pirates, où il hérite logiquement du titre de bras droit. Il préside à l'organisation et la logistique, et considère un peu le groupe comme son enfant. Il tente d'entrer en contact avec Lucy, sans succès, et en garde une amertume qu'il se garde bien d'exprimer. Sa déchirure commence à ce moment-là à lui créer des problèmes au niveau des yeux.
Présent Godfred est l'enfoiré manipulateur des Pirates, le bras droit qui parle bien moins fort que leur chef mais que tout le monde écoute quand même. C'est un homme déterminé, froid, et qui a la réputation de lire dans les pensées ; pas mal de gens n'aiment pas à croiser son regard, parfois taché de rouge. God ne fait pas peur à proprement parler, mais il déclenche le même réflexe que les serpents ; on sursaute quand on se rend compte qu'on est surveillés par eux.

Comme souvent, God avait un éclat rouge dans le blanc de l’œil, éclatement d'un vaisseau dû à l'utilisation de sa déchirure. Comme toujours, il avait cette allure racée et trop élégante pour le ghetto. Et comme jamais, il n'avait pas vraiment l'air sûr de ce qu'il allait demander. Il avait rendez-vous ce jour-là avec le Gecko, un petit truand sans ambition, rencontré au gré des tractations pour les Pirates. Le Gecko était là depuis le départ, quand les Pirates se réduisaient à Bogdan et lui-même, plus quelques pauvres hères impressionnés par le charisme des deux Doppelgängers. Il les avait vus évoluer, et pas si mal que ça. Godfred avait réussi, au fil des années, à perdre cette allure de chat écorché qu'il se traînait quand il avait débarqué dans le ghetto, rejeté par sa famille et matricide.
Au départ, il n'avait pas vraiment impressionné le Gecko ; normal, Bogdan était avec lui. Les gens faisaient toujours l'erreur de plus se méfier de Bodgan que de lui, et ils le payaient tôt ou tard. Le Gecko n'avait pas fait exception.

« T'as toujours rien ? »

ça résonnait comme un constat d'échec. Il n'y avait pas grand-monde à qui Godfred avait confié cette mission-là ; en fait juste cet homme. Lui qui habituellement débauchait des moyens surhumains pour ce qu'il voulait obtenir, là, il ne fournissait que des efforts parcimonieux pour un objectif qu'il voulait vraiment atteindre.
La différence, c'était qu'à l'accoutumée, il connaissait peu ou prou le résultat qu'il pouvait atteindre. Là, il ne savait pas. Lucy lui manquait comme un membre arraché, comme si elle avait embarqué sans prévenir une partie de son âme. C'était lui qui avait fui après l'événement, mais il était quasiment sûr que c'était lui qui en payait aujourd'hui le prix le plus fort.
Et comme tout bon fauve, il n'était pas prêt à laisser entrevoir ses plaies à qui que ce soit. Bogdan, éventuellement. A mots couverts. Comme si ça n'avait pas vraiment d'importance, alors que, merde, il se consumait de ne plus voir sa sœur.
Le Gecko haussa de ses épaules maigres :

« C'est pas évident non plus ce que tu me demandes, G. On envoie pas des messages comme ça là-bas... »

Là-bas. A la Citadelle.

« Sans compter que t'es même pas sûr qu'elle y soit réellement. »

God balaya la remarque d'un geste impatient, comme si ça ne comptait pour rien. Où d'autre avait pu aller sa si précieuse Lucy, hein ? Elle n'était certainement pas dans le ghetto, anonyme parmi les âmes errantes, à la merci de n'importe quoi. God avait de quoi se défendre, entre sa déchirure, ses hommes, et ses propres capacités.
Non, Lucy était forcément à la Citadelle, c'était là-bas qu'on la trouverait, sans aucun doute.
Il fallait que ça soit là-bas ; sinon Godfred ne se le pardonnerait pas.

« Ferme-la. Elle y est forcément. Bouge-toi le cul et fais ce que je te demande, je commence à sérieusement perdre patience. »

Le Gecko recula d'un pas, sans trop le prendre au sérieux ; Godfred avait besoin de lui sur ce coup-là, et il ne risquerait pas de le sacrifier et de recommencer toute cette approche avec un autre type. En enquêtant sur la sœur du bras droit des Pirates, il avait eu des échos de l'histoire familiale, comme des voix de fantôme oublié. Rien de tout ça n'était très rassurant, et son regard méfiant n'avait fait que s'aiguiser encore. Il était prudent dans son approche du Doppelgänger. Encore plus qu'avant, si c'était possible.

« C'est bon, c'est bon, je m'y remets. »

God abandonna l'homme dans les méandres du ghetto où il l'avait trouvé, s'éloignant en remâchant le passé comme un sentiment amer. Un des membres des sentinelles des Pirates vint se foutre sur son chemin, excité comme une puce.

« On a un truc ! Faut que vous v'niez voir ! »

God abandonna là sœur, passé, et pensées moroses. Les affaires reprenaient. Il suivit son homme de ses enjambées sûres.

« Sois plus précis ?... »

Oui, les affaires reprenaient. Les regrets et les souvenirs attendraient.