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 Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov

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MessageSujet: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyVen 22 Juin - 11:12


Taganski, le quartier populaire …

Sans qu'elle ne sût réellement pourquoi, la jolie poupée s'était réveillée aujourd'hui avec l'envie de remonter à la surface, et c'était dans le ghetto des cols blancs qu'elle s'était rendue. Errant dans les rues et les ruelles. Contemplant la vie qui s'y déroulait jusqu'à retrouver un immeuble. Un immeuble particulier. Celui où l'humaine qu'elle avait été avait vécu pendant plusieurs années. Au sein d'une famille qu'elle avait pensé aimante et attentionnée. Dans un petit cocon de tranquillité d'esprit qui n'était finalement que factice et mensonger. Insulte assénée aux faibles pour que jamais ils ne se révoltassent. Pour que jamais – même – ils n'eussent l'idée insensée de vouloir penser par eux-même. Dans le ghetto, les humains étaient parqués comme des bêtes, avec un ersatz de luxe pour contenter les têtes plus importantes du cheptel. Dans le ghetto, les humains bêlaient d'une seule et même voix, avide de servitude et d'ignorance. Gavés à la connerie et à la merde. Et ils en redemandaient d'ailleurs.

Son père, scientifique noyé dans la masse et dénué de toute importance. Sa mère, petite blonde replète mais toujours agréable malgré les quelques rides qui laissaient leurs marques sur son visage. Sa sœur cadette, qui devait entrer dans sa seizième année maintenant, et qui lui ressemblait un peu à vrai dire. Sourire aux lèvres et air niais plaqué sur sa petite bouille. Étendard d'une jeunesse fanatisée par sa propre bêtise au point d'encenser le bourreau quotidien régnant sur Moscou. Au final, Pinxit n'avait-il pas raison de martyriser une population qui ne réclamait que cela ? La belle avait de toutes façons son avis sur la question. La belle ne regrettait pas sa vie d'avant. Et la belle n'avait donc pas traîné outre mesure dans le quartier, préférant se rendre dans le cimetière afin de rendre visite à une personne nettement plus digne de son intérêt : son grand-père. Décédé quelques années avant que la déchirure ne fût apparue. Et qui – très ironiquement – voisinait avec son cher Kassian qui avait été enterré à quelques rangés de là. À ce qu'elle avait entendu dire, il s'était suicidé. Incapable de se remettre du choc de la possession.

Les monstres finissaient toujours pas mourir. Ceux de l'ombre comme ceux du quotidien.

Et après cette longue journée d'errance aux travers des quartiers humains – douce réminiscence de plusieurs années d'existence qu'elle ne regrettait pas mais qu'elle aimait quelque fois contempler – la jolie poupée s'était décidée à rentrer dans ses souterrains à la tombée de la nuit. La foule dense du marché noir la happant au passage tandis qu'elle s'était naturellement glissée dans le courant. Des humains, des dvoïniks. Des bêtes, des gens bien. Et pas forcément dans un sens logique d'ailleurs …

Viktor était là, au coin de la rue. Son dealer. Son pourvoyeur d'oubli. Son vendeur de bulles.

Et si aujourd'hui était une bonne journée, la belle n'était plus assez naïve pour se voiler la réalité : aux bonnes journées succédaient les mauvaises, alors peut-être valait-il mieux renouveler son stock ? Profiter de son passage pour s'offrir quelques doses de paradis en poudre qui – après avoir baladé de poches en poches – finiraient par poudrer son joli museau d'une poussière blanchâtre qui obscurcirait son regard et son jugement. Noyade consentie et volontaire. Suicide programmé qui approchait, approchait et approchait. Un peu plus chaque jour. Un peu plus à chaque utilisation de sa déchirure. Bogdan … elle avait quelque fois pensé à lui. La posséder lui avait procuré une sensation ô combien agréable. Ces quelques heures avec lui avaient su capter son esprit. Tout comme son profil sérieux – silhouette au loin dans la foule – ne tarda pas à capter son regard.

Il était là. Juste là.
Et sans même achever son chemin en direction de Viktor, Iana changea de direction pour venir dans le dos de cet homme. Énigmatique sourire aux lèvres tandis que les cheveux de la belle vinrent s’abîmer sur la veste de sa proie, son corps se collant brièvement au sein comme pour lui voler une légère étreinte.

« Quelle surprise de te voir ici. »

Sa voix était douce et déjà, elle s'était reculée. Sans doute allait-il se crisper comme pour réagir devant cette attaque. Sans doute allait-il la reconnaître aussi, rien qu'à sa voix. Réflexion vaguement égotiste mais peu importait, elle était sûre qu'il l'avait reconnue avant même qu'il ne se retournât vers elle. Charmante poupée qui se tenait tout près de lui.
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MessageSujet: Re: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyLun 2 Juil - 21:01

Il erre en silence, n’arrêtant son regard que sur les objets les plus inusités. Inintéressants aux yeux du monde, emplis de valeur pour lui, qui ne trouve de l’attrait que dans l’absurde, ou encore les reliques brisées, déformées de temps dont peu de gens se souviennent.

Il aime ces artefacts, se projette grâce à eux. Comme les vieilles cartes postales défraichies qui ornent le mur de son logement spartiate, qui, chaque soir, accrochent son regard et l’entraînent vers de nouvelles contrées. Il se sent comme un roi, plongé au cœur de la foule, enivré par l’impudence que son anonymat lui offre. Car ils sont des centaines ici, des milliers, à traîner leurs vices pour remplir leurs poches de richesses.

Il a l’air, de loin, tout de noir vêtu, les épaules droites et la tête haute, d’un oiseau de mauvais augure. Et sur son passage s’écartent ceux dont l’instinct annonce l’arrivée du prédateur. Il s’arrête devant un étal, examine les choses exposées. Un vieux masque à gaz lui fait de l’œil, avant qu’il ne repère ce qui ressemble à une boule de cristal, minuscule, d’aspect aussi fragile qu’une mince couche de givre. Intrigué, il la prend dans ses mains, la fait glisser sur ses doigts, précautionneusement, ravi de la texture lisse et de l’éclat irisé qu’elle propage. Il la repose bien vite toutefois, l’intérêt déjà tourné vers une nouvelle merveille. Il a alors le regard d’un enfant pour lequel rien n’est trop beau, trop neuf, qui découvre avec candeur les nombreux trésors étalés sous ses yeux. Son choix se porte finalement sur un almanach qui accuse bien une cinquantaine d’années.

Curieux, il l’observe sous toutes les coutures, le tourne et le retourne, analysant les nombreuses illustrations encore visibles malgré l’aspect jauni du papier. Il paye son bien, le range ensuite soigneusement dans l’une des poches de son long manteau. Encore une vieillerie arrachée à la désuétude, dont le cuir vieilli et éraflé craque à chacun de ses mouvements. Il aime ce son.

Quelques pas plus loin, une lueur discrète le force à s’arrêter de nouveau, à inspecter avec une attention accrue le bris de bijou duquel provient une brillance frappante. D’un geste vif, il s’en empare, envoie le fragment d’argent rejoindre les images, sans que le vendeur ne s’aperçoive de son geste. Déchirure. Il est déjà loin. Il vole sans y penser. Avec un naturel désarmant, comme si, par principe même, l’ensemble des possessions du marché lui appartenait.

Obnubilé par son récent butin, pressé de le mettre à l’abri de ses murs, il reste sourd aux pas qui se glissent dans les siens, ne reçoit l’étreinte brève que lorsqu’elle prend fin, le laissant coi, l’esprit soudain submergé par la présence de Iana.

« Tu es trop rapide. On dirait un chat. » glisse-t-il en guise de salut, l’inspectant des pieds à la tête, comme la première fois. Il l’attrape familièrement par le bras, avide de la sentir toute proche, et sur ses gardes en même temps, ne sachant jamais bien comment mesurer le danger qu’elle représente. Une chatte. Oui, l’image lui plait. Une féline, aussi prompte à appeler les caresses qu’à punir celui qui ose les dispenser. Il sourit. Si la revoir n’a jamais fait partie de ses plans, il ne peut s’empêcher d’apprécier sa présence.

« Marche avec moi » ajoute-t-il sans la lâcher, peu désireux de la voir s’éloigner à peine arrivée. « Aujourd’hui, c’est moi qui a quelque chose à te montrer. » Il la conduit jusqu’au bout du marché, desserrant sa prise pour la laisser libre de reprendre sa liberté. Ne s’arrête de marcher que lorsque le brouhaha de la foule s’amoindrit, s’épuise dans des recoins qu’il ne peut atteindre.

« Là. » murmure-t-il, l’œil brillant et la mine réjouie. Il glisse une main dans sa poche, en repêchant religieusement le fragment de métal qu’il lui tend, paume ouverte.

« Est-ce que tu sais d’où ça provient ? » questionne-t-il avec sérieux, le regard rivé sur la jeune femme. Elle se moquera sûrement de sa découverte, lui montrera encore une fois l’étendue de ses lacunes lorsqu’il s’agit du dehors, de ce qu’on peut y trouver, et comment en exploiter les ressources. Mais il n’en a cure. Content, pour une fois, de pouvoir partager.
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MessageSujet: Re: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyMar 3 Juil - 13:06


Il l'avait touchée …

Sans coup de semonce ni préavis, Bogdan venait de l'attraper par le bras afin de l'entraîner dans son sillage, et la jolie poupée sentit aussitôt la bête remuer violemment au creux de ses entrailles. Se contracter. Se hérisser littéralement jusqu'à lui brûler le bas ventre d'une sensation aussi agréable que déplaisante. Son contact, son odeur, sa voix … tout en lui excitait l'animal qui dormait en elle, et l'envie d'envahir aussitôt son corps s'imposa rapidement à elle avec une brusquerie confinant au besoin. À la pulsion. Sauvage et bestiale. Elle voulait être en lui ! Encore ! Et encore ! C'était si puissant qu'un long frémissement venait d'ailleurs de lui échapper, glissant de sa nuque jusqu'au creux de ses reins pour mieux mettre tout son être au supplice. Si ça n'avait pas été lui, elle l'aurait possédé sans même chercher à se retenir. Mais c'était lui, justement. C'était Bogdan. Et elle n'avait pas envie de le briser comme un jouet sans intérêt.

Aussi lorsqu'il atteignit finalement un coin plus tranquille afin de lui montrer ses découvertes, la belle consentit à un effort certain pour se reprendre. Sa respiration se calmant enfin, ses frissons cessant. Ne restait de son excitation que son regard aussi chaud que sombre, dardé sur cet homme qui lui dévoila bientôt un fragment de métal lové dans sa paume, et qu'elle récupéra du bout des doigts. Précautionneusement. Le fauve se révélant soudain doux afin de ne pas abîmer le trésor qu'il était en train de lui dévoiler.

D'où ça provenait ?
Iana n'en avait absolument aucune idée, mais elle fit toutefois tourner le bris de bijoux entre ses doigts pendant de longues minutes. Admirant l'éclat terne de ce petit objet avant de relever son regard – interrogatif – sur Bogdan.

« Une boucle d'oreille ? Qu'est-ce qu'elle a de si spéciale ? »

Une boucle d'oreille, comme il en existait tant. Comme Kassian adorait lui offrir. Mais Kassian l'avait toujours couverte de cadeaux – bijoux, vêtements et parfums – et si la jeune femme naïve s'était sentie un peu gênée d'être ainsi traitée en princesse, elle n'avait pas tardé à comprendre que les cadeaux n'étaient là que pour racheter un peu de moralité à son fiancé. Bouteille de parfum contre quelques heures d'amour offerte par cette autre femme. Sa déchirure lui avait finalement tout arraché, elle avait été délestée de tous ses biens matériels, mais elle ne regrettait pas tous ces cadeaux qui étaient autant de coup de poignard. Se satisfaisant de la certitude qu'au final, c'était elle qui avait frappé le plus fort.

Elle avait gagné. Elle l'avait dévoré. Et dans un Moscou confinant à la Cour des Monstres, il n'y avait qu'une seule règle : dévorer ou être dévoré. Elle avait gagné. Mais combien d'autres se dressaient désormais face à elle pour la transformer en repas de choix ? Beaucoup. Beaucoup trop. Mais elle n'en avait cure au final. Rien n'était important. Rien d'autre que cette bête qu'elle confinait dans ses entrailles et qui continuait de gronder tandis que – par mesure de prudence – la jolie poupée déposa finalement le bijoux dans la main de Bogdan avant de se reculer de trois pas. Distance de sécurité pour le protéger lui. Pour la protéger elle. C'était la première fois qu'elle refrénait ainsi cette pulsion viscérale de possession qui dormait en elle, et la sensation oscillait entre la frustration pure et un calme incertain et étrange.
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MessageSujet: Re: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyMar 3 Juil - 14:09


Il fronce les sourcils devant son mouvement de recul, referme la paume sur le cadeau qu’elle vient de refuser tout en se demandant ce qu’elle peut bien craindre dans ce qu’il vient de lui montrer. A moins que… Un doute le saisit, le pousse à franchir la distance qui de nouveau les sépare, à s’avancer jusqu’à ce que le recul de Iana, proportionnel à son avancée à lui, la colle contre le mur.

S’appuyant à la paroi de la main gauche, il reprend de la droite la main de la jeune femme pour l’amener contre son ventre, là où la marque le brûle toujours, plus encore depuis que Iana a rejoint ses côtés. Douloureux souvenir, qu’il n’a pas pris la peine de faire effacer, dont la symbolique lui donne presque envie de rire, finalement, raillerie cruelle mais limpide de sa condition.  

Il entrelace ses doigts aux siens, l’emprisonne pour la forcer à repousser les vêtements, à toucher des doigts les bourrelets de chair disgracieux qui forment les lettres aux contours irréguliers qu’elle a elle-même tracées.

« Tu m’as offert quelque chose. Alors je me suis dit que c’était mon tour. Bien que ce bijou ne soit pas aussi marquant que ta signature, je te l’accorde. » susurre-t-il à son oreille en se pressant contre elle pour la bloquer. Non, il n’a pas oublié Iana, ni les vestiges de leur rencontre. Et s’il s’est interdit d’y repenser trop souvent, c’est uniquement pour faire taire cette pulsion malsaine qui l’aurait jeté de nouveau dans les souterrains, à sa recherche.  

« Irascible créature. » jette-t-il d’un timbre qu’une pointe d’amusement vient adoucir en lui relâchant la main, sans toutefois bouger d’un pouce.

Ses bras lui encadrent maintenant le visage. Il ne la craint plus, mais garde à l’esprit sa propension à bondir à la moindre provocation, à châtier de son ire la plus petite maladresse. Et la manière dont il l’empêche de fuir son contact ressemble bien à un défi. Il reprend après une courte pause, sa voix ayant recouvré un sérieux aux allures solennelles. La plaisanterie n'est pas de mise lorsqu'on risque sa vie, et malgré ce qu'il s'apprête à lancer, il se sait incapable de résister aux tempêtes qu'elle sait déchaîner.

« Et maintenant ? Est-ce que tu vas encore me menacer ? Ou te contenter de passer à l'acte ? De reproduire ce que tu m'as déjà fait subir ? Est-ce que ça t'a plu au moins ? Tu y as pris du plaisir ? Je n'ai pas l'intention d'encourager tes jeux malsains, Iana. Et si tu recommences, je ne pourrais me montrer aussi clément que je l'ai été. Je ne te veux aucun mal. Aucun. Est-ce que tu peux me croire ? Es-tu capable de te dominer ? Ou est-ce que je m’expose pour rien… »

Les derniers mots s’éteignent dans un souffle à peine perceptible, alors qu’il caresse la silhouette de la jeune femme d’un regard farouche et décidé. Sa proximité le grise, lui fait perdre son sens comment, sans pour autant l’aveugler. Pas cette fois.

Comment lui faire comprendre qu’il n’est pas un ennemi. Que seuls les actes de la belle pourraient lui faire mériter cet adjectif. Sûrement pas de cette manière, songe-t-il avec retard, réalisant à peine la façon dont elle pourrait interpréter ses paroles.

Il ne recule pas pourtant, décidé à voir, savoir, dans quelle mesure elle est capable de résister à sa nature. Il se souvient d’elle, étendue après leur confrontation, inoffensive en apparence, si ce n’était ces braises qui couvaient dans ses prunelles, qu’il cherche aujourd’hui dans les regards qu’ils échangent.  

S’il l’a rejetée alors, il n’a pas l’intention de commettre la même erreur. Dût-il payer le prix de son audace. Est-ce sa faute après tout, si elle est revenue le chercher, si elle lui a offert sa présence de son plein gré.
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MessageSujet: Re: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyMar 3 Juil - 14:44


Son recul venait de provoquer l'avancée de Bogdan, et la jolie poupée n'eut pas le temps de se rendre compte qu'elle était en train de faire son jeu que – déjà – son dos heurta doucement le mur. Son vis-à-vis l'encadrant alors de son bras tout en venant saisir son autre main pour la forcer à venir toucher sa longue cicatrice du bout des doigts. Du bout des griffes. Elle avait arrêté de respirer. Et elle ne reprit que pour exhaler d'un grondement sourd et animal. Menaçant. Sauvage. Qu'il arrêtât ! Qu'il arrêtât ou elle allait vraiment lui sauter dessus ! Les frissons étaient d'ailleurs revenus l'agiter comme si sa bête frappait dans son ventre au point d'ébranler physiquement son corps, mais Bogdan ne se reculait pas pour autant. Bogdan se collait tout contre elle.

« Arrête … »

Un ordre soufflé d'une voix à peine audible tandis qu'elle se retenait toujours. Au supplice. Son regard horriblement brûlant se fixant bientôt dans celui de cet homme qui semblait se complaire à jouer avec elle. Comme elle avait joué avec lui. Mais l'ironie n'était clairement pas une arme à utiliser contre Iana, sous peine d'y perdre son corps, son âme, et sa sanité mentale. Lorsque le suicide n'apparaissait pas finalement comme une douce délivrance au traumatisme qu'elle infligeait forcément à ses victimes. Elle les suicidait, et elle adorait ça. Mais pas lui. Lui, elle n'avait aucune envie de le suicider. Et avait juste envie de … de … de …

Et maintenant ?
La question la poussa à ouvrir la bouche pour laisser échapper un soupir difficile – mélange d'excitation mais aussi d'une réelle souffrance face à l'effort auquel elle consentait – et les questions qu'il lui posait n'avaient de cesse de raviver l'instinct de prédateur gisant dans ses entrailles. Il la cherchait. Putain, il la cherchait. Sa respiration était d'ailleurs plus erratique, son corps plus tendu, et ses frissons parfaitement perceptible pour lui qui s'acharnait à rester coller tout contre elle. Et pourtant. Pourtant après de très longues secondes pour recouvrer ses esprits, ce fut bientôt d'une voix calme que Iana s'exprima. Un peu hachée peut-être, mais calme. Posée. Délicate presque, tant elle prenait sur elle en cet instant.

« J'ai adoré t'envahir et là … je voudrais juste le faire encore … mais je ne veux pas t'abîmer. Je ne te veux aucun mal non plus. Je ne te voulais pas vraiment du mal la dernière fois non plus, ou en tout cas, rien de vraiment définitif … même si ça peut sembler difficile à admettre. »

La belle avait certes attaqué sous le coup de la colère mais pour autant, elle n'utilisait pas forcément sa déchirure par pure envie de blesser les gens. Au début, oui. Mais maintenant … maintenant, cette possession était devenue comme une drogue pour elle, et si elle tremblait présentement à l'idée de pouvoir s'insinuer dans le corps de Bogdan, ce n'était ni par colère ni par vengeance. Juste par pulsion. Une pulsion aussi douloureuse qu'agréable. Une pulsion aussi malsaine qu'elle l'était devenue. Et le pire dans tout cela, c'était bien qu'elle assumait. Elle assumait tout. Sa tare, sa monstruosité, et sa déchirure. Elle assumait tout. Mais elle ne voulait pas blesser Bogdan pour autant.

« Alors recul-toi … s'il-te-plaît … »

S'il-te-plaît … la politesse était indéniablement une denrée rare dans les bas-fonds envahis par les monstres qui les peuplaient, et la jolie poupée elle-même avait depuis longtemps déjà abandonné ce genre de fioriture. Un détail dont son vis-à-vis devait sûrement se douter, aussi s'était-elle forcée à glisser ce mot du bout des lèvres. Son regard braqué dans le sien. Ses yeux sombres trahissant l'agitation qui pulsait au plus profond de son ventre. Ses lèvres se plaquant bientôt avec violence sur les siennes, comme pour lui arracher ce contact et se purger d'une partie de la bestialité qui la rongeait depuis tant d'années déjà.
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MessageSujet: Re: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyMar 3 Juil - 17:07

Il la sent trembler contre lui, constate l’effort qu’elle fait pour contenir, ravaler ce qui ne demande qu’à sortir. Et il l’admire, alors, l’esprit plein d’une appréciation sincère, amenée par sa propre connaissance de la difficulté de la chose. Mais il ne recule pas. Pas même lorsque l’amabilité aux allures de supplique vient heurter sa conscience, lui rappelant à qui il parle, qui il tient contre lui, et ce qu’il peut lui en coûter d’insister de la sorte.

Les images affleurent, le submergent, il se rappelle la douleur, la perte de contrôle, totale, l’humiliation, aussi, à se sentir aussi faible qu’un nouveau-né devant elle. L’humiliation. Ce sentiment est étrange. Laisse une saveur désagréable, comme une traînée de soufre qui sous l’ego s’anime. Il n’aime pas cette émotion. Il n’aime pas qu’elle l’humilie. Ne la laissera pas recommencer. Non.

Il lui rend sa violence lorsque ses lèvres l’agresse, glisse un genou entre ses jambes, lui interdisant toute fuite, tout changement d'avis alors que ses mains viennent chercher les siennes, vindicatives, pour l’immobiliser complètement.
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MessageSujet: Re: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyMar 3 Juil - 18:35

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MessageSujet: Re: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyMar 3 Juil - 21:13


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MessageSujet: Re: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyMar 3 Juil - 23:22

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MessageSujet: Re: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyMer 4 Juil - 11:37

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MessageSujet: Re: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyMer 4 Juil - 12:57

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MessageSujet: Re: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyMer 4 Juil - 15:39

« J’y pense, de plus en plus. Ça ne me touche pas, tu sais. Pas vraiment. Peu m’importe de devenir une bête. Et peu m’importe de perdre ma conscience. J’ai toujours été condamné. La seule chose qui m’inquiète encore est ce temps dont je ne dispose pas comme je l’aimerais. Qui peut contrecarrer mes plans. Pour le reste… » répond-t-il à mi-voix, nullement gêné par la question, le débit encore rapide.

Il hausse les épaules lorsqu’il termine, le regard vague, tout à coup. Si ces pensées l’effleurent souvent, il n’y attache pas vraiment d’importance, ne voit pas bien la différence qui s’opérera alors, entre le Bogdan actuel et sa version bestiale. Ne devenir que la somme de ses déchirures lui convient. Et la mort qui l’attend en lieu et place d’accomplissement a cessé de le choquer depuis longtemps.

Chacun vit, puis s’éteint. C’est dans l’ordre des choses. Et qui serait-il pour s’y opposer, alors même que l’idée de son propre trépas n’agite plus dans son esprit qu’un bref sursaut aussitôt dépassé. Les brimades, l’intolérance, le rejet, l’absence d’affection, toutes ces choses qui l’ont forgé, l’ont également préservé des terreurs primales. De certaines vicissitudes propres à l’humain basique, cloitré dans son univers de paraître, crevant de son désir d’exister.

La passion les a déserté, et n’a laissé sur son sillage que l’aridité caractéristique suivant les grands moments. Il ne sait plus très bien où il en est. Ce qu’il est en droit d’espérer. Ce à quoi il doit s’attendre. Qu’ils se soient donnés l’un à l’autre constitue-t-il un commencement ? Ou n’est-ce qu’une fin à leur première rencontre avortée ? Une chance de dire au revoir, avant de disparaître pour de bon de l’existence de l’autre ? Est-ce que ça ressemble à une relation ? Ces dernières ne s’illustrent-elles pas dans une continuité qui leur fait défaut ?

Des deux mains, il se cache le visage, gronde un mot inintelligible, en proie à une détresse dont il ne sait comment se défaire. Là encore, rien ne l’a préparé à ce qu’ils viennent de vivre, et les griffes de l’ignorance rayent impudemment son ego à peine naissant.

Lorsqu’il relève les yeux vers Iana, ses prunelles sont embuées sous l’effet d’un dépit flagrant. Et ses traits, mobiles, pour une fois, sont empreints d’un vif mécontentement de ne pouvoir répondre à ses propres interrogations. Ce qu’il prenait avant avec un recul mâtiné d’indifférence le heurte désormais avec toute la puissance de l’évolution qui se dérobe à celui qui la réclame.

« Est-ce que ça signifie quelque chose, pour toi ? Ça. Nous. Je ne comprends pas. »

Il se relève, se frotte machinalement les bras, jette un œil sans regret vers le t-shirt déchiré qu’il portait avant leur ébat et s’en détourne aussitôt pour revenir inspecter Iana d’un œil critique. Il voit son attitude, la sait folle à lier, mais toujours plus apte que lui, malgré ses tares, à évoluer en ville sans se faire remarquer.

Alors qu’il n’a pour seul déguisement que celui, impassible, de l’assassin, qu’il ne peut revêtir d’autre costume que celui du chien de guerre de Pinxit, il voudrait pouvoir disparaître dans le cœur palpitant de Moscou, s’y fondre comme n’importe lequel de ces êtres insignifiants qui en parcourent les artères, sans inquiétude aucune de ce qui pourrait leur arriver, de qui pourrait croiser leur chemin. Un naturel qui lui manque, trop souvent, comme le lui disent les regards terrorisés ou méfiants, rarement neutres, qui le suivent sur son passage. Iana.

Oui, il lui volerait son enveloppe, s’il en avait le pouvoir, et sans montrer la moindre hésitation. La frustration remonte sous forme de bile dans sa gorge, chasse le gout de Iana, qu’il contemple toujours, muet, le regard inquisiteur, perturbé par sa psyché branlante et les raisonnements tordus qu'elle lui impose.

« Parle-moi des camps. De ce qu’ils y font. » lâche-t-il d’un ton plus froid, plus mesuré, alors que ne l’anime plus que l’idée de pouvoir mettre la main sur quelques détails lui laissant imaginer le genre de captivité auquel elle a été soumise.

Il n’est pas sans connaître les rumeurs, la menace qui en permanence s’agite sous le nez des mutants trop récalcitrants, ou ceux que les tares ont déjà anéantis. Mais il veut plus que ces suspicions d’horreur. N’a jamais osé poser la question à Kira, presque effrayé de la réponse. Mais Iana a connu les camps. Et bien qu’elle soit abimée, elle en est sortie.

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MessageSujet: Re: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyMer 4 Juil - 17:14


Elle avait fauté, le moment était brisé …

À poser la mauvaise question, la jolie poupée venait malheureusement de mettre fin à cet instant de paix qu'ils avaient choisi de s'accorder eux-mêmes, et lorsqu'il lâcha sa main pour plonger son visage dans ses paumes, elle laissa échapper un sourire de dépit. Son regard croisant bientôt le sien pour y découvrir une frustration sourde à laquelle elle n'était pas capable de répondre. Comme elle ne savait que répondre à ses questions d'ailleurs. Lui. Elle. Eux. Il ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas non plus. Et ce fut donc en silence qu'elle l'observa se lever pour aller et venir comme un animal en cage, posant sur elle un regard qu'elle analysât aussitôt comme dangereux. Cette lueur … elle ne la connaissait que trop bien, et il ne lui en fallut pas davantage pour être subitement sur ses gardes. Le visage de nouveau fermé, plus froid, plus lointain également. Elle s'en voulait. Elle lui en voulait.

Mais lorsqu'il lui demanda finalement de lui parler des camps de régression et de ce qui s'y déroulait, ce fut au tour de la jolie poupée de se relever. Enfilant à nouveau son pantalon, bouclant sa ceinture, et gardant la veste de Bogdan afin de ne pas s'exhiber seins nus dans Tagansky. Pas qu'elle fût devenue pudique, mais simplement ne voulait-elle pas attirer l'attention sur elle.

« Ce qui se passe dans les camps reste dans les camps. »

De cette sentence qui ne souffrait aucune remise en question tant elle était absolue mais de fait, Iana n'avait pas envie d'en parler. Si des récits d'horreur couraient sur ces endroits, la réalité était encore bien pire, et elle n'avait pas envie de reprendre trop vite pied au milieu de tout ça. Elle aurait préféré qu'il se tût, qu'il la laissât encore profiter de cet instant de calme, qu'il … la serrât encore dans ses bras. Oui … peut-être qu'elle l'aurait voulu … mais elle était incapable de le demander de toutes façons.

Mais tandis qu'elle paraissait bien décidée à vider les lieux avant que la situation ne se dégradât un peu plus, Bogdan vint bientôt la saisir par le bras comme pour l'empêcher de partir, comme pour lui arracher une réponse coûte que coûte, et la belle se stoppa net. Son regard se posant sur cette main avant de remonter le long de son bras, fixant bientôt son regard dans celui de cet homme. Regard où vrillait déjà un ersatz d'orage qu'elle contenait toujours. Un frisson. Un soupir. Et une voix qui apparut bientôt comme légèrement étranglée.

« Ne libère pas la bête Bogdan, pas maintenant. Je te l'ai dit, je n'ai pas envie de t'abîmer … »

Pas maintenant … c'était sans doute la partie la plus anodine de sa phrase, mais ce n'était le cas qu'en apparence. Pas maintenant. Pas après ce qu'ils venaient de vivre. Pour ne pas tout gâcher. Pour lui laisser encore profiter de son humanité. Quelques heures, quelques minutes, quelques secondes …

« De toutes façons, ça ne t'avancera à rien de le savoir. Prends ce que tu as entendu de plus horrible et dis toi que c'est encore en dessous de la vérité. »

Les légendes urbaines constituant les vieux films d'horreur se déclinaient souvent avec une touche d'humour, mais celle-ci n'en possédait aucune. Rien que l'horreur, la souffrance, la torture, la destruction. La réification également. Autant d'éléments qu'elle avait voulu oublier, et Bogdan ne la pousserait donc pas à parler. Pas de ça. Jamais. Tandis qu'elle le forçait déjà à lâcher son bras. Tandis que sa main vint capturer doucement la sienne.

« J'ai faim, viens. »

De quoi avait-elle faim, elle ne l'avait pas précisé, mais elle semblait en revanche désireuse de l'emmener avec elle. Sans doute pour prolonger le moment. Et ce même s'il s'agissait peut-être d'une erreur qu'elle allait regretter tandis que son visage avait perdu sa bouille innocente pour ne plus refléter qu'une souffrance animale.
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MessageSujet: Re: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyMer 4 Juil - 21:02

Il ne lui en veut pas de la réserve soudaine qu’elle affiche, qui vient faire écho à la sienne. Ne sait comment retarder l’inéluctable, repousser le froid qui lentement s’installe entre eux. Comme si leur échange n’avait jamais existé, voire, pire, comme s’il n’avait aucune importance.

Encore ces sentiments qui se bousculent, qui l’attirent dans la folie, faute de pouvoir leur donner un sens. Elle se rhabille et il reste là, immobile, à la regarder faire, sans oser le moindre geste vers elle. Ce n’est qu’alors que l’almanach se rappelle à son souvenir. Et le bijou, aussi, tous deux glissés dans l’une des amples poches du vêtement dans lequel Iana s’est drapée. La réponse est coupante, le ton désagréable, et les traits de l’aberration gagnent en morosité.

En quelques pas, il est sur elle, lui reprend le bras en la défiant du regard. Les mots viennent, comme une caresse, apaiser la rage primitive qu’il n’a pas eu le temps de canaliser, et il adoucit légèrement sa prise, sans pour autant la lâcher. De nouveau, il hausse les épaules, comme pour se détacher de la scène, de cette frustration qui gronde en lui, le pousse à des extrémités qui le surprennent presque.

Il aurait tué pour bien moins que ça, à la moindre contrariété, s’il s’était agi d’une autre. Si seulement. Ravalant un grondement, il lui emboîte le pas, nu jusqu’à la taille, ses nombreuses balafres pour seule parure.

Main dans la main, déambulant de nouveau parmi les badauds, ils peuvent sans doute passer pour un couple excentrique mais ordinaire. Si ce n’est la raideur peu naturelle qui auréole les pas de l’homme, et la manière plutôt brutale qu’il a de délaisser la main de sa compagne pour la saisir par la taille, dans le seul but de paraître un peu plus normal.

Lui n’a pas faim. Ne sait même pas s’il est disposé à endurer encore la présence de celle qui lui refuse les réponses les plus simples. Encore une fois, il ne comprend pas, capable de tout aborder même lorsque le vocabulaire lui manque, ce qui peut pousser Iana à lui opposer ce refus net et sans appel. Dans les brefs regards qu’il lui jette sans cesser d’avancer, la laissant leur dicter le chemin, seule subsiste une méfiance teintée de déception. En lui, la pression monte, comme un poison.

Bogdan est têtu. Bogdan est borné. Et profite sans vergogne de son insensibilité. Parce que la détresse qu’il a vu, fugitive, dans le regard de Iana, ne lui fait ni chaud ni froid. Aucune corde ne vient vibrer en lui pour le rappeler à l’ordre, lui indiquer la marche à suivre ou le comportement à adopter. Et chaque minute qui passe excite un peu plus son ressentiment. En pleine rue, il fait volte-face, attrape la jeune femme par les poignets pour la forcer à lui faire face, colle son front au sien, pour exiger, d’un murmure âpre et fielleux.

« Dis-moi ce qu’ils t’ont fait. Ici, et maintenant. Ou je te jure que je fais tout sauter, et toi avec. N’essaye même pas d’utiliser ta déchirure. Je ne t’en laisserais pas le temps. »

Le sourire qu’il arbore alors est altéré par le démon qui le possède, qui le transforme en enragé chaque fois que l’insatisfaction atteint son stade critique. Il ne s’est pas donné la peine de la prévenir des crises, de leur rapprochement, parce qu’il n’en voyait pas l’utilité, ne l’aurait jamais pensée capable de provoquer le phénomène. Son bon sens s’efface, happé par la crise, son regard se fait plus implacable.

La menace est sérieuse. Réelle. Et si le Bogdan dont Iana commence à avoir l’habitude ne risquerait jamais autant de vies gratuitement, sans que cela ne serve ses intérêts, celui qui la maîtrise pour l’heure pourrait bien enflammer la ville toute entière sans tressaillir.
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MessageSujet: Re: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyMer 4 Juil - 23:19


Elle n'avait pas faim, simplement voulait-elle gagner du temps. Dans l'espoir un peu fou que Bogdan oubliât sa question ou en tout cas qu'il renonçât à obtenir une quelconque réponse. La jolie poupée espérait. Un peu. Elle essayait. Mais lorsqu'il l'attrapa brusquement par la taille, son contact tout à l'heure si agréable la mit cette fois-ci mal à l'aise, et elle pressa aussitôt le pas comme dans le fol espoir de pouvoir fuir. Fuir ce qu'elle pressentait arriver à toute vitesse. Retarder l'inéluctable. Rejeter la fatalité violente. Mais en vain … Quelques pas plus loin, Bogdan l'attrapa brutalement par les poignets avant de lui faire face, et ce fut son front collé au sien qu'il lui murmura quelques menaces pour l'obliger à parler. À satisfaire sa curiosité morbide. Et il ne fallut pas plus de quelques secondes à Iana pour comprendre que rien ne le ferait changer d'avis tandis qu'elle avait brièvement tenté de se dégager pour sentir l’étreinte se resserrer si fort sur sa peau qu'il aurait pu lui en briser les os.

La bête qui se tenait face à elle était bien aussi vicieuse que la sienne …

Alors, après une longue inspiration pour essayer de recouvrer contenance, la belle ouvrit enfin la bouche tandis qu'un frisson d'effroi la parcourait déjà. Que ses paupières venaient de se clore. Papillonnant. Se rouvrant pour lui permettre d'ancrer un regard hanté dans celui de Bogdan.

« Ils m'ont disséquée – vivante et consciente – pour pouvoir observer en temps réel les effets de ma déchirure sur mon corps. Sur des petites parties de mon corps, puis sur de plus grandes. Ils m'ont brisé les os pour voir si ma déchirure pouvait aussi me soigner. Ils m'ont tranché les veines et la chair. Ils … je ne savais même pas ce qu'ils faisaient par moment. »

Le simple fait de se remémorer ces expériences était d'ailleurs suffisant pour que la jolie poupée ait encore l'impression de sentir les sangles immobiliser son corps, le scalpel trancher sa peau, et tous ces instruments de torture fouiller son être. La nausée lui tordait déjà l'estomac, elle allait vomir. Elle tremblait de plus en plus. Le regard flou. La voix hachée.

« Et lorsque les scientifiques n'avaient plus rien à tester, j'étais renvoyée dans ma cage. Avec des gardiens qui estimaient manifestement que même si je n'étais qu'un objet, je pouvais quand même servir à leur vider les couilles. Et puis il y a eu … je suis tombée enceinte … et ils ont voulu étudier l'effet de ma déchirure sur le bébé. Ils ont voulu voir si mon corps pouvait reprendre sa forme originelle avec le bébé toujours en vie et toujours là … mais … mais … »

Cet enfant de l'abus, Iana ne l'avait jamais désiré, mais le souvenir de ce qui s'était passé ce jour-là fut toutefois suffisant pour qu'elle fût soudainement prise d'un haut-le-cœur violent. Son estomac menaçant véritablement de se déverser sur le sol tandis qu'un sanglot lui échappa. Tandis qu'elle se débattit soudainement et réussit à arracher ses poignets à l'étreinte impérieuse de cet homme qui se jouait d'elle à son tour.

« Tu pourras leur dire que tu as fait pareil … en espérant que ta curiosité soit satisfaite. »

Pourquoi ? Pourquoi jouaient-ils tous avec elle ainsi ? Pourquoi les choses se dégradaient-elles à chaque fois ? Autant de questions vicieuses tandis que son regard était désormais bordé de larmes qu'elle contenait encore. Ses épaules bientôt agitée d'un soubresaut afin de se délester du manteau qui tomba au sol dans un bruit mat. La belle lui rendant son bien – incapable de supporter plus longtemps son odeur sur elle – tandis que ses bras se croisèrent sur sa poitrine nue.

Fuir, elle devait fuir. Quitter cet endroit. Quitter cet homme qui avait prétendu ne pas vouloir la blesser avant de s'en donner à cœur joie. Elle avait mal. Elle souffrait. Et à peine quelques pas plus tard, sa main droite vint se plaquer contre un coin de mur tandis qu'elle vomit enfin. L'odeur écœurante de la bille envahissant sa bouche tandis que son regard fouilla frénétiquement la zone à la recherche de Viktor. Son dealer. Son vendeur de bulles. Son marchand d'espoir. Elle avait besoin de s'évader à s'en crever le corps et l'âme. Pour oublier. Pour appeler la bête qu'elle avait elle-même assagie et qui lui déniait maintenant sa présence. Comme une punition.

Parfois, elle avait peur du jour où elle ne serait plus elle-même.
Parfois, elle l'attendait avec impatience. Cette mort de son âme. Fin de la souffrance.
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MessageSujet: Re: Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov   Vendeur de bulles, marchand d'espoir - Ft. Bogdan Oulianov EmptyJeu 5 Juil - 22:12

Il ne dérogera pas. Ne cédera pas. Ne cédera rien. Et, pourtant, du haut de son assurance, il doute, encore, de pouvoir obtenir ce qu’il veut. Ce qu’il désire, par-dessus tout, là, maintenant, tout de suite, comme il l’a désirée, elle. Il n’a pas de réponse à donner à sa peine, à la douleur qui semble émaner d’elle par vagues. Se contente d’écouter, redevenu attentif par l’accomplissement de sa volonté.  

L’incompréhension le tient toujours, concerne cette fois l’ampleur de la réaction de la jeune femme. N’a-t-elle pas appris à dépasser l’affliction ? Est-elle… faible, sous cette carapace qu’elle lui oppose sans cesse ? Humaine. Elle qui se dit monstrueuse ne lui montre que l’ampleur de l’humanité qui, pour l’heure, suinte de tous ses pores.

A aucun moment l’idée qu’il soit à l’origine de sa présente fragilité ne lui traverse l’esprit, encore moins celle qu’il pourrait tenter de la réconforter. Ses larmes, à lui, se sont taries depuis si longtemps qu’il doute avoir un jour été capable de pleurer. Et son affect a dépéri, faute de sollicitation.

Sa cruauté est involontaire, comme son indifférence lorsqu’elle délaisse le manteau dont il l’a couverte, dans un geste qu’il est incapable d’interpréter correctement. Il se détourne de Iana, sans chercher à la retenir, ramasse le manteau, s’en vêt, avant de glisser les mains dans les poches, avide, vérifiant que ses trésors n’ont pas bougé. Ils sont importants, si importants. Elle ne comprendrait pas, décide-t-il, toujours muré dans le silence, alors qu’il jette vers elle un regard prudent.

La rejoindre maintenant serait prendre un risque trop grand. Il n’a rien de plus à lui dire, maintenant qu’elle lui a répondu, qu’elle a nourrit sa réflexion pour les heures à venir. Quant à ce qu’ils viennent de vivre, elle n’a pas répondu, n’a mis aucun adjectif sur ce qui s’est imposé à lui comme une révélation. Il a aimé l’avoir contre lui, et l’écouter gémir son nom.

L’instant s’est envolé trop vite, quand il aurait souhaité le garder précieusement, gravé dans sa mémoire comme dans sa chair. Maintenant, il lui en veut. De l’avoir forcé à menacer pour obtenir ce qu’il avait tant besoin d’entendre. Sa curiosité n’a rien de mal placé, elle lui est essentielle, motrice, et les paroles graphiques qu’elle lui a assénées n’ont fait que le pousser davantage dans sa régression.

Il veut en savoir plus. Voir, de ses propres yeux, ces horreurs qu’elle lui a décrit. Libérer les prisonniers n’est pas une option. Mais l’envie d’essayer quelque chose le tenaille. Pas par abnégation, non. Mais simplement pour confronter sa propre réalité à celle de ces êtres que tous ont oubliés, abandonné. Qui, quelque part, n’ont pas commis d’autre faute que celle de porter cette même différence que lui, qu’elle.

Que ferait-il, si elle devait y retourner ? Subir de nouvelles atrocités ? Il refuse d’y penser, alors même que ses poings se ferment, par réflexe, comme pour abattre ces mêmes démons invisibles que ceux qui, quelques minutes plus tôt, l’ont aveuglé. Et révèlent un attachement qu'il ne peut admettre.

Ce n’est pas sa bataille. Il n’est qu’un soldat. Et, l’espace d’une seconde fugitive, d’une effrayante lucidité, cette notion lui fait horreur.

Ses mains tremblent. Sans raison aucune, si ce n’est ses nerfs, sûrement, qui fatiguent d’avoir trop supporté. Le regard aussi noir que ces orages qu'il n'a jamais pu voir. Visage fermé, lèvres tordues dans un rictus peu amène, il s’avance vers Iana, retire le manteau après y avoir repris l’almanach, le pose sur ses épaules, d’autorité. Avant de s’éloigner de nouveau, sans un regard en arrière, l’abandonnant à son impuissance. Il n’aime pas la voir ainsi, se sent presque trahi, qu’elle puisse, devant lui, révéler ainsi ce qui la blesse. Monstrueuse. Menteuse.

Dans le vêtement, reste la boucle d’oreille, brisée, comme les serments qu’ils n’ont su se dire. Et un morceau de papier. Froissé. Sur lequel il a griffonné son adresse, d’une écriture à peine lisible, courbe et hachée.
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