Âge: vingt-sept ans, mais avec sa tare, elle est condamnée à vieillir plus vite que la normale, son temps personnel s'accélérant parfois par rapport au temps commun. malgré tout, elle ne gagnera au maximum que quelques mois ou quelques années par rapport aux autres. Origines: née à Edimbourg, ses parents étaient des New Yorkais purs souches, rescapés tous les deux du tsunami. Liv était encore en deux parties quand ils ont débarqué sur le continent européen. Occupation: coursière améliorée pour le Syndicat. sa déchirure est son fond de commerce. et elle vous défie de trouver un messager plus efficace qu'elle. Orientation sexuelle: hétéro. Statut civil: célibataire - vu les risques du métier, il vaut mieux. Puce: retirée. au niveau de l"efficacité et de la discrétion, c'aurait été compliqué.Clan: liv bosse majoritairement pour le Syndicat. elle se rattache donc à eux.Déchirure: accélération. ce n'est pas vraiment liv qui a la capacité d'être plus rapide que les autres : son temps propre, personnel, s'accélère. pour n'importe qui sauf elle, elle peut paraitre très rapide - bien plus que la moyenne, avec ce qui parait être des réflexes très développés. en revanche, sa propre perception est bien différente : ce n'est pas elle qui accélère, c'est le reste du monde qui ralentit. il est donc naturellement bien difficile de l'attraper, ou même de la maitriser, puisqu'elle pourra toujours être plus "rapide" que vous. néanmoins, il ne faut pas confondre avec une rapidité "physique", avec un temps constant qu'elle partagerait avec vous. liv ne peut pas bénéficier d'un élan particulier pour frapper plus fort ou sauter plus loin. Traits de caractère: joueuse ; maligne ; fière ; méfiante ; assurée ; secrète ; loyale ; provocatrice ; manipulatrice ; séductrice ; efficace ; professionnelle ; égoïste ; observatrice ; vive ; agile ; volontaire ; aventurière ; lunatique. Groupe: doppelganger.
   

Quels sont les points forts de votre personnage: Rapidité. Sa déchirure lui permet de fonctionner physiquement et mentalement plus rapidement que la normale. Liv ne prend peut-être pas systématiquement les bonnes décisions, mais elle tient toujours debout aujourd'hui. Coriace. Avec son gabarit, on ne miserait pourtant pas sur elle. Il faut dire qu'elle n'a pas vraiment le choix. De par sa profession, elle est nécessairement amenée à se battre. Si sa déchirure fait beaucoup, elle ne peut pas entièrement compter sur elle. La blonde sait donc se battre. Détermination. Donnez-lui un but, un message, une mission à accomplir et... Elle le fera. Jusqu'au bout. Liv n'abandonne pas. 1 : elle a trop foi en ses propres capacités et est surtout trop orgueuilleuse pour reculer. 2 : si la messagère faillit, c'est tout son buiseness qui en pâtit. Et si elle montre un signe de faiblesse, elle imagine aisément que son espérance de vie sera approximativement à zéro : Liv sait trop de choses. On compte sur son efficacité et sa loyauté. Et honnêtement, la reconversion professionnelle, très peu pour elle. 3 : Mine de rien, elle a le goût du risque la blonde - et pas froid aux yeux ! L'adrénaline, c'est son moteur. D'aucun la croirait suicidaire : elle est plutôt pleine de ressources.
   Et ses faiblesses ? Confiance. Liv est trop sûre d'elle. Elle aime trop le danger pour son bien et a déjà pris bien trop de risques délibérément. Provocatrice, elle joue avec les nerfs et les limites, estimant que si les choses tournent mal, elle saura toujours s'en sortir. Perception du temps. Si sa déchirure est un atout, elle n'est pas sans inconvénient. Vivre avec un temps personnel pouvant varier par rapport à celui des autres peut amener certains dérèglements au niveau du comportement. Son état physique et mental peut changer du tout au tout : d'enjouée et en forme, elle peut passer à une humeur massacrante tout en étant exténuée. Occupation. Son métier l'expose ; croire qu'il n'est risqué qu'en-dehors du Syndicat est une erreur. Ses membres lui font confiance, mais le moindre faux pas peut donner un prix attrayant à sa jolie tête blonde. Liv sait beaucoup de choses et n'a pas intérêt à balancer quoi que ce soit. Si elle se fait attraper, c'est la mort quasi assurée. Aussi fait-elle en sorte de marcher droit dès qu'il s'agit du Syndicat.
   Comment vit-il avec sa déchirure ? Sa déchirure, c'est son fond de commerce. Elle est apparue durant l'enfance, se traduisant par des malaises qui ont souvent nécessité des soins importants. Il a fallu que son corps s'adapte pour supporter l'accélération. Aujourd'hui, elle se fait quasi naturellement, bien qu'elle ne soit jamais des plus agréables. Cette déchirure, elle est aujourd'hui au centre de sa vie. Liv vit relativement bien avec, évitant de se demander ce qu'elle aurait pu devenir. Elle ne subit pas la misère, peut prendre du bon temps et se contente de ce qu'elle a. La blonde se contrôle bien et s'est accomodée à ses tares. Elle peut déclencher sa déchirure pour ensuite recalquer son temps personnel sur le temps commun.
   A-t-il été amélioré ? Non. Liv a déjà sa propre mutation, qui n'est pas sans inconvénient. Elle n'a pas confiance et préfère éviter. Sans oublier qu'elle est parfaitement à l'aise avec ce qu'elle est.
   Est-il familier avec la Matrice ? Pas vraiment. C'est trop n'importe quoi pour elle et surtout : elle n'y a pas d'avantage particulier. Sans oublier qu'elle a de sérieux doutes sur la garantie de la confidentialité.
   Suivrait-il des rumeurs ? Dans son boulot, les rumeurs, c'est pratique. Ca lui permet de savoir quels coins sont à éviter pendant ses livraisons.
   Quel est le rapport de votre personnage à la résistance ? Liv n'a pas le moindre rapport avec la résistance. Tout du moins pas qu'elle sache. Quant au fait de vouloir ou non les rejoindre, elle estime que la question ne se pose pas. Buiseness avant tout, et le Syndicat prendrait sûrement assez mal une telle décision. La blonde n'a donc pas l'intention d'intégrer leur rang. Néanmoins, si difficultés il finit un jour par y avoir avec ses employeurs, elle n'hésitera pas à changer de camp. Et Pinxit, très peu pour elle, merci.
   

IMPORTANT< /i> a ne remplir que si vous inventez une déchirure ! Si vous prenez une déchirure déjà proposé, pas besoin de répéter ce qui est déjà décrit.
   Nom de la déchirure: accélération
   Description : avant toute chose, il ne faut pas confondre cette accélération à une rapidité innée : ce n'est pas, à proprement parlé, une capacité "physique". L'accélération de Liv est en réalité une accélération de son temps personnel, et donc un ralentissement du temps "commun". Si elle est plus rapide pour le reste du monde une fois sa déchirure activée, pour elle, c'est l'univers qui devient plus lent. La principale différence entre une rapidité physique et sa propre déchirure est que ses coups ne seront pas nécessairement plus puissants. De même, elle ne pourra pas faire des bonds extraordinaires grâce à un élan qu'elle n'aura pas acquis dans son propre temps. Les avantages de cette mutation ne sont pour autant pas négligeables : pour n'importe qui, Liv est bien plus rapide que la normale. Elle réagit bien plus vite, tant physiquement que mentalement. C'est d'ailleurs ce qui fait d'elle un élément particulièrement efficace. Plus elle sera en accélération, plus le temps commun ralentira et elle sera rapide. Au quotidien, sa déchirure se manifeste dès qu'elle doit faire appel à ses réflexes.
   Inhumain : 2
   Tare: Sa perception du temps est complètement modifiée. L'accélération de Liv prend un certain moment à décélérer, et tout dépend de la durée d'utilisation de sa capacité. Plus longtemps elle en fera usage, plus il lui faudra du temps pour décélérer et retrouver le temps "normal". Et une fois la décélération lancée, impossible de réaccélérer : il faut attendre que le processus se soit achevé. De plus, son temps à elle s'écoulant plus rapidement que la normale lorsque la déchirure est déclenchée, Liv est susceptible de vieillir plus vite. Elle est aussi plus fatiguée, une heure pouvant s'écouler pour elle tandis qu'une demi-heure sera réellement passée. La messagère a donc un rythme de vie complètement décalé par rapport au reste du monde. Le processus d'accélération n'est pas non plus des plus agréable. Il a d'ailleurs fallu quelques années avant que son corps ne s'habitue : ce sont toutes ses fonctions vitales qui s'accélèrent en même temps. Enfant, l'enclenchement de sa déchirure a causé de nombreux malaises - certains plus importants que d'autres, nécessitant des soins importants. Aujourd'hui, Liv s'est habituée. Le processus d'adaptation n'est pas des plus agréables, mais elle s'y est fait.
   Durée :il lui faut entre 15 et 20 minutes pour être deux fois plus rapide qu'une personne lambda. En ce qui concerne la durée d'utilisation, la limite est surtout la fatigue engendrée par elle.
   Portée et volume : sa déchirure n'a d'effet que sur elle. Elle ne peut toucher personne d'autre : il s'agit de son propre fonctionnement interne.

  18 JUIN 2018 : NAISSANCE. L'enfant voit le jour à Londres. Ses parents n'ont pas grand-chose : ils sont rescapés du tsunami de New York. Chacun ayant essuyé de lourdes pertes suite à la catastrophe, ils ont tous les deux décidé de partir pour l'Europe. Paradoxalement, c'est bien grâce au tsunami que Liv voit le jour : la mère et le père se sont rencontrés pendant le drame. La première est professeure de danse, le second mécano. Ils vivent chichement, mais tout de même. Le foyer demeure heureux : ils sont tout ce qu'ils ont. Les temps sont durs, il vaut mieux savoir profiter de ce qu'on a. Et ce n'est que le début.
27 NOVEMBRE 2025 : ACCELERATION. Personne ne comprend ce qui lui arrive - elle la première. La douleur insupportable de son corps entier, son être qui s'emballe à un rythme effréné, le monde qui ralentit. Elle ne s'en rend pas vraiment compte les premières fois, concentrée sur sa propre perception, avant de sombrer dans l'inconscience. Son corps et son esprit n'acceptent pas encore sa déchirure : il faudra pourtant s'adapter. Pour sa famille, le spectacle est terrifiant. L'enfant se tord de douleur à une vitesse hallucinante, parle si rapidement qu'on peine à la comprendre. Voilà l'évidence : Liv est une mutante. Une doppelgänger. Pour la protéger, les parents décident de cacher la vérité à tous. Ils ne resteront jamais au même endroit bien longtemps. A chaque crise de leur fille qui aura nécessité des soins, ils partiront ailleurs. Heureusement, plus le temps passe et moins sa déchirure semble la faire souffrir.
7 AOUT 2028 : EDIMBOURG. 10 ans. Liv continue de subir le déclenchement souvent aléatoire de ses déchirures. La famille a décidé de s'installer à Edimbourg. Elle fonde ses espoirs en Pinxit Industrie et la construction de la citadelle : peut-être trouveront-ils le moyen de l'intégrer puisqu'ils seront sur place lorsqu'elle sera achevée. Elle espère aussi trouver une solution à la mutation de l'enfant. Liv n'est pas normale. Non seulement le phénomène de régression est bien connu, mais la douleur qu'elle subit lors de l'enclenchement aléatoire de l'accélération a déjà certaines conséquences sur sa personnalité. L'enfant redoute chaque déchirure. Bien consciente de l'opinion des humains sur la mutation, elle évite le contact et s'éloigne peu à peu de ses parents. Ces derniers perçoivent son état comme une maladie qui pourrait trouver un jour son remède. Si elle voudrait s'en débarrasser, elle se sent surtout non acceptée.
18 FEVRIER 2033 : GHETTO. La construction de la citadelle achevée, la famille se voit contrainte de demeurer dans la zone de ghetto. Les pauvres doivent lever la tête pour deviner toute la richesse inaccessible au-dessus d'eux. Le corps de Liv s'est presque adapté à sa mutation. Les années ont passé : le processus d'accélération est bien moins douloureux. Son corps et son esprit sont en phase d'acceptation. Aussi tente-t-elle de provoquer elle-même sa déchirure. Plutôt que d'opter pour une guérison quasi obsessionnelle pour ses parents, Liv cherche à se maitriser. C'est la rupture : père et mère refusent de voir leur fille accepter ce qui lui a causé tant de douleur par le passé. Ils refusent qu'elle soit victime du racisme ambiant ; ils craignent surtout que la régression l'emporte. Liv, elle, est persuadée de pouvoir s'en sortir. Elle se détache peu à peu d'une famille toujours aussi peu encline à l'accepter. Le quotidien leur est d'ailleurs trop difficile à supporter : les parents passent de plus en plus de temps dans la matrice, regrettant le monde qu'ils ont connu dans leur jeunesse.
9 JANVIER 2035 : FUGUE. Ca a pris du temps, mais elle y est parvenue. Liv maitrise assez bien sa déchirure : suffisamment pour pouvoir se débrouiller seule dans le ghetto. Une dispute de trop avec ses parents et l'adolescente claque la porte - ou ce qui y ressemble plus ou moins. Elle subsiste grâce au vol. Sa déchirure est de plus en plus souvent sollicitée : la blonde compte sur elle pour ne pas se faire attraper. Et ça fonctionne. Elle glisse constamment entre les doigts de ses poursuivants. Indépendante, ses prises de risque l'amusent plus que de raison. Elle se considère rapidement comme étant supérieure à tous ces humains lambdas qui crachent sur la mutation. La doppelganger se plait d'ailleurs à leur jouer des tours à sa façon, comptant sur son insaisissabilité. Son rythme de vie devient complètement décalé : ses journées comprennent plus d'heures du fait de son accélération. Elles ne suivent plus le même schéma que celles d'une personne normale. Le jour et la nuit se confondent, son rapport au temps devient chaotique entre l'accélération et la décélération qui suit.
18 NOVEMBRE 2037 : LE SYNDICAT. La voleuse insaisissable s'est faite une petite réputation dans le ghetto. Les deux années passées lui ont permis de le connaitre comme sa poche. Elle a aussi appris à se battre : il a bien fallu, pour se tirer de quelques malheureux faux pas. Il a aussi fallu tuer. C'est de son propre chef qu'elle va à la rencontre du Syndicat. Elle souhaite se faire retirer sa puce, véritable contrainte dans son quotidien, en échange de ses services. La demoiselle ne manque pas de toupet : l'entreprise est, a priori, assez mal vue. Une petite démonstration de ses talents plus tard, on lui reconnait un certain potentiel. Sa rapidité de mouvement et de réflexion peut devenir un gros atout. Encore faut-il qu'elle parvienne à leur prouver sa valeur. L'instinct de survie entre en jeu : soit elle réussit, soit elle se fait crever. Le choix est vite fait. Liv est mise à l'épreuve. Elle doit transmettre un message à un type à l'autre bout du ghetto sans se faire prendre. Un truc sans importance qui la fait tiquer, mais on ne va pas encore lui confier les grands secrets du Syndicat. A son retour, le message a intérêt à avoir été délivré, sans quoi ils colleront à sa tête un joli petit prix. La petite épreuve n'a rien de bien difficile en soi. La puce est retirée et la demoiselle est acceptée : coursière améliorée, on ne lui confie, au début, que des messages d'une importance toute relative. Les années passant, son efficacité n'est plus remise en cause. Liv est la messagère la plus efficace que le Syndicat ait pu trouver. Et ils la paient grassement pour cela.
2038 : DECONNEXION. Ses parents sont retrouvés morts. Le bug de la matrice les a tués. Liv, appréciant d'une manière toute relative les derniers exploits technologiques, se détache complètement de la matrice. Le constat est simple : on ne peut pas lui faire confiance. Elle ne croit pas en la sécurité de la donnée, encore moins pendant ce qui semble être une véritable ère des hackers. La réalité est son seul terrain de jeu. Plus largement, la perte de ses parents signe la mort définitive d'un passé qui aurait pu ressurgir. La blonde a beau avoir rejoint le Syndicat, elle demeure obstinément seule. Non seulement les risques de son métier sont trop nombreux, mais elle sait aussi trop de choses pour ne pas rendre sa proximité dangereuse à l'égard de ses employeurs. Sans oublier qu'en sa qualité de mutante, elle est assez peu encline à se mêler à la société - elle préfère largement demeurer à l'écart et s'en amuser.
2045 : AUJOURD'HUI. La vie n'est pas toute rose ; elle n'est pas pour autant sans avantage. Liv fait partie du Syndicat sans être membre d'un gang en particulier : elle bosse pour tous et connait nombre de leurs petits secrets. Qu'elle tait, bien évidemment - elle n'a pas eu besoin qu'on lui précise qu'on la réduirait au silence si elle n'était pas capable de le garder toute seule. Tant que les messages sont bien délivrés, la blonde jouit d'une liberté - toute relative, certes - rare au sein du Ghetto. Elle a en tout cas l'avantage de ne pas être dans le besoin. C'est qu'on rémunère assez bien ses prises de risques : beaucoup s'étonnent d'ailleurs toujours de la voir toujours en vie. Avant tout, Liv fonctionne pour elle. Elle fera toujours passer son intérêt propre avant celui des autres. Et il se trouve que l'intérêt du Syndicat du crime est aujourd'hui le sien. Un secret dévoilé et c'est sa tête qui saute. La position de Liv est en réalité bien plus délicate qu'il n'y parait. Ce qui lui convient étrangement : la belle aime glisser sur le fil du rasoir... Tant qu'elle ne s'y coupe pas. Sa profession n'a rien de facile, mais elle lui permet de mener la vie qu'elle veut.
   

 « Le message doit être délivré pour 15h. »

Assise en tailleurs au milieu d'une pièce entièrement noire, Liv attend. Ses yeux translucides sont clos. Elle sent tout son corps s'emballer peu à peu, l'encourage par une respiration anormalement décalée pour son propre rythme. L'accélération. En temps personnel, elle y est depuis déjà dix minutes. En temps normal, on en décompterait plutôt sept. Le corps est habitué à ces changements de rythmes. C'est sa particularité, il a bien fallu s'adapter. L'accélération - tout comme la décélération - s'apparente presque à la méditation : Liv se retrouve seule avec elle-même, écoutant son corps pour lui permettre de se détacher du temps commun. Elle sent l'ensemble de ses fonctions vitales s'accélérer. Le flot de ses pensées suit le même processus : en toute logique, l'esprit a fini par suivre le corps. C'est ainsi qu'elle préfère la déclencher. La déchirure a des effets moins désagréables que lorsque les circonstances la contraignent à la déclencher dans l'immédiat. Des années plus tôt, quand l'opération n'était qu'une douleur glaciale survenant par surprise, elle n'aurait jamais pensé provoquer cette accélération qui lui faisait vivre l'enfer. Les choses ont changé aujourd'hui : l'enfer est derrière - ou elle s'y est habituée, ce qui revient quasiment au même. Sa déchirure, c'est ce qui lui permet de vivre mieux que correctement. C'est son fond de commerce, le centre de son buiseness. Ca la fait paraitre un peu cinglée aussi ; c'est qu'on comprend difficilement ce qu'on ne connait pas. Le temps, pour elle, est une notion toute relative. Elle ne le vit ni ne le perçoit de la même façon que n'importe qui. Elle s'est appropriée le sien dans la douleur grâce à sa mutation et est aujourd'hui capable de choses formidables. Ca lui donne le vertige parfois. Souvent, elle n'en a simplement pas conscience et jouit de ces nombreuses possibilités que les autres n'ont pas. Bip bip bip. Le réveil sonne : la blonde ouvre les yeux. C'est l'heure. 15 minutes qu'elle y est en temps normal. L'écran lumineux est affiché bien en face d'elle. Elle compte ses secondes et compare avec celles de l'appareil. Deux fois plus rapide que la normale. Un fin sourire se dessine sur ses lèvres. La blonde se lève et s'étire. Dans la poche de sa veste, elle vérifie que l'enveloppe qu'on lui a confiée est toujours là. C'est parti.

14h30.

Elle sort. Autour d'elle, le monde semble avoir ralenti. Liv a beau avoir l'habitude, on ne se fait jamais vraiment à l'étrangeté de la situation. Pour elle, sa cadence est normale. Elle observe avec amusement les personnes l'entourant. Voir passer à côté d'eux un être fonctionnant deux fois plus vite doit être assez déroutant. Liv glousse. Bien. Direction les docks. Elle a un mot doux à remettre à un type du marché noir sur la vente d'une denrée particulière. Le vrai message est ailleurs ; il est aussi plus important qu'il n'en a l'air. Elle ne sait pas pourquoi 15h en particulier et n'irait pas poser la question : on lui a fait rapidement comprendre que la curiosité n'a pas de place dans sa profession. Elle se met à courir, évitant sans peine personnes et véhicules sur sa route, empruntant les rues du ghetto sans ciller ; elle les connait comme sa poche. Même le bruit est différent.  « Arrêtez-vous ! » Elle perçoit à peine l'ordre : la distance parcourue par Liv entre la première et la dernière syllabe prononcée est impressionnante. La blonde se stoppe pourtant quelques secondes pour elle, identifiant qui a intimé l'arrêt. Elle se retourne, remarque au loin un homme pointant une arme vers elle. Un sourire amusé étire ses lèvres. Ni une, ni deux, la mutante reprend sa course pour tourner à droite au premier croisement et se retrouver sur un pont. Là, elle saute sur un camion de livraisons de denrées alimentaires pour se réceptionner enfin à terre. Et à nouveau, elle s'engouffre dans le dédales des rues du ghetto. Disparition. Personne n'aurait pu la suivre ; personne ne l'a suivie. Sa course se poursuit dans Edimbourg. Le tout s'est déroulé en quelques secondes à peine.

14h58.

Le port. Le marché noir. L'odeur pourrie des méfaits de leur temps que l'iode ne camoufle plus depuis des lustres. Il faut à présent identifier le destinataire. Liv zigzague entre les stands et les personnes, prenant son temps pour observer les marchandises : l'homme est le seul à vendre une denrée que le Syndicat souhaiterait voir retirée. Elle remarque enfin le produit recherché. Quelques secondes plus tard, Liv est devant le marchand, l'enveloppe tendue vers lui.  « Unmessagedetonpatron. » Elle a beau essayer de parler lentement pour faciliter la compréhension, le type affiche un air perplexe pendant quelques longues secondes - pour elle - avant de se saisir du papier. Ses yeux parcourent les lignes avec attention. Son visage se décompose : Liv peut observer chaque nuance de ce changement chez l'homme.

15h.

 « Messagedélivré. » Le marchand est mort. Le message passera bien pour ses collègues : si le Syndicat ne veut pas qu'une denrée particulière soit mise sur le marché noir, elle ne le sera pas. La punition est connue de tous. Et en cas de doute, la lettre laissée sur place éclaircira les choses. Tuer, ça ne lui fait pas bien plaisir, à Liv. Ca ne lui fait pas grand-chose non plus. Puis elle n'a pas vraiment le choix. Le sang sur ses mains n'est pas le premier et ne sera sûrement pas le dernier. Elle délivre ce genre de messages aussi. Ils ne sont pas une grande partie de son buiseness, certes. Et quand bien même elle voudrait refuser qu'elle ne serait pas en position de le faire. Elle préfère donc simplement ne pas y penser. Ca arrive, voilà. Tant que ce n'est pas elle.