You should try harder

Viondra & Liv

C'est une affaire qui roule. Des petites missions de ce goût-là, Liv peut en faire des dizaines que rien d'exceptionnel ne se passerait. C'est de l'argent facile, gagné sans encombre, un brin chiant mais quand même bien pratique. En mode accélération, sa vitesse surhumaine se fout de la lenteur du monde. Elle se rend sur le lieu de rendez-vous à l'heure qu'on lui a indiquée. Et quand elle arrive : personne. Personne ? La blonde sait qu'elle n'est jamais suffisamment en avance pour ne pas trouver son client : sa profession exige une certaine maitrise du timing. Si Liv est arythmée, il a bien fallu se calquer sur les exigences de ses divers patrons et contrats. Alors le fait de ne retrouver personne là, maintenant, ça n'annonce rien de bon. La messagère plisse les yeux, scrute chaque recoin autour d'elle, à la recherche d'un indice quelconque. C'est finalement un type à la gueule louche qui arrive vers elle en courant - au ralenti pour elle. Pas le temps de s'en amuser. Plutôt que de l'attendre, Liv va à sa rencontre.  « Y s'est fait embarquer ! Une blade... »  « OKcompris. » Elle ne lui laisse pas l'occasion de finir et reprend la course aussitôt. Puisque le type vient d'arriver, c'est que la blade n'a pas trop d'avance sur elle. Quant à son identité, pas la peine de trop se creuser la tête.

Viondra Schneider est un poids qui lui colle aux basques. S'il l'amusait avant - c'est toujours marrant de narguer l'autorité, après tout - aujourd'hui, il commence à la gonfler. C'est pas la première fois qu'elle lui fait le coup, la casse-pied. Plutôt que de s'en prendre à elle, la blade vise maintenant la clientèle, ce qui lui fout une grosse épine dans le pied ! Si on a suffisamment confiance en elle au sein du Syndicat pour ne pas remettre sa fiabilité en cause - en tout cas pour un temps -, cette idée à la con qu'a eue Viondra va finir par se répercuter sur son chiffre d'affaire. Quand on fait appel à Liv, on n'a pas envie de se coltiner une blade en prime sur le dos. Rien de bon pour elle, quoi.

Alors ça suffit, les clients qui finissent au trou à cause de l'autre cinglée. Si elle veut énerver Liv, elle va finir par y arriver. Les petites blagues à deux balles pour jouer avec ses nerfs et autres foutages de gueule en bonne et due forme, c'est - presque - terminé ! Maintenant c'est du sérieux. Sans pitié, Liv vire un type prêt à démarrer son cyclo propulsé. C'est un petit emprunt que les circonstances exigent. Elle ne prend pas la peine d'écouter les jérémiades du pilote. Elle est déjà en route que le type n'a pas eu le temps de réagir. De toute façon, primo, elle n'a pas un dixième de secone à lui accorder et deuxio, elle n'en a rien à carrer. Alors ni une, ni deux, l'accélérée prend la route du poste, se foutant bien de trop pousser la machine. Pour l'utilité qu'elle en aura, de toute façon. Il s'agit bien seulement de rattraper Viondra - ce qui ne devrait pas être trop difficile - et de récupérer le client. Comment, ça... Si la question se pose, la solution ne sera trouvée qu'une fois la situation bien évaluée. Connaissant le ghetto comme sa poche et disposant d'un véhicule certainement moins encombrant que celui de sa cible, la blonde rattrape relativement vite Viondra. Elle repère son véhicule quelques mètres plus loin. Pour un conducteur au temps normal, Liv conduit comme une folle furieuse. Le cyclo propulsé est poussé au-delà de ses capacités. Mais pour elle, rien d'anormal. Son propre temps lui permet de maitriser. Néanmoins, elle est bien consciente que son véhicule ne tiendra pas bien longtemps à ce rythme. Arrivée à hauteur de la blade et du client - bien qu'à bonne distance, ce serait con de se faire buter -, l'accélérée les dépasse. Elle les devance, les sème presque... Suffisamment pour avoir le temps de rejoindre un car barricadé sur le circuit. Abandonnant son cyclo propulsé, la blonde saute sur le mastodonte mécanique pour s'engouffrer à l'intérieur. En quelques secondes, le conducteur est assommé et elle en prend les rennes.

Dérapage. Elle n'a de toute façon pas le choix : les occupants de son tout nouveau jouet ne doivent pas avoir le temps de réagir. Si elle le leur laisse, la blonde est toujours susceptible de se faire buter par un type un peu trop paniqué - réfractaire étant tout aussi possible. Le bus fait exactement ce que l'accélérée veut qu'il fasse : il obstrue à présent complètement la route. Le barrage est idéal : le véhicule de la blade ne pourra - normalement - pas passer. Liv peut enfin se retourner. La chance est avec elle : les quelques passagers n'ont pas l'air bien dangereux. En tout cas, si armes ils ont, ils ne les dégainent pas. Cette réaction n'ayant rien de naturel dans le Ghetto, la blonde en vient donc à la conclusion qu'ils n'en ont pas. Ils ont de toute façon l'air trop sonnés pour agir. Elle a donc un peu de temps pour voir comment les choses évoluent. Bien !

Quelques secondes seulement se sont écoulées depuis que le bus est un véritable barrage au travers de la route.  Toujours à l'intérieur, Liv ne lâche pas du regard Viondra, qu'elle aperçoit au volant. Elle est prête à réagir, l'accélérée. Et surtout à en découdre. Le problème demeurant malheureusement le même : son client est toujours du mauvais côté.

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Viondra & Liv

Son maitre-mot ? La discrétion, pour ceux qui en doutent encore. A quelques exceptions près, Liv vous l'accorde. Dans le bus, ça commence à chauffer. D'autant plus quand cette foutue Schneider tire dans le tas - parait que les femmes étaient connues pour leur délicatesse dans le temps. A peine la blade a-t-elle commencé son geste que Liv s'est mise à l'abri, se prenant malgré tout quelques débris de verre. La blonde voit les passagers s'affoler : la fin des coups de feu sonne le déclenchement de leur panique. Tout le monde veut sortir en même temps. Et ça se pousse, et ça se tabasse, et ça crie comme des gorets tout juste bons pour l'abattoir. Elle fait chier, Schneider. Elle veut jouer ? Ben on va jouer alors ! Le problème étant que cette foutue Viondra est prête à la trouer dès qu'elle aura la bonne idée de se montrer. Pas simple ! Mais pas non plus du genre à la faire reculer : bien au contraire.

Pas le temps de réfléchir, il faut continuer d'agir. Pour quelqu'un qui va deux fois plus vite que n'importe qui, c'est un peu un comble - c'est qu'elle a pas l'intention de laisser à la blade l'occasion de réagir. En tout cas pas suffisamment pour qu'elle lui échappe. Et tandis que l'ensemble des passagers se démène pour sortir par la porte du bus, Liv, elle, choisit l'option vitre brisée, évitant bien évidemment le côté exposé. Elle a déjà sa petite idée. Les rues parallèles sont trop étroites pour que le véhicule de la Blade puisse s'y engouffrer. Et dans tous les cas, que Viondra fasse mine de retourner à l'intérieur et Liv aura déjà rejoint son véhicule. Qu'elle détache seulement son attention et la blonde pourra prendre le dessus. Mais pour le moment, la situation est un peu bloquée. Pas pour bien longtemps. Prendre de court, c'est un peu son dada. Enfin, c'est toujours dans ces moments-là qu'on regrette ne pas avoir un colosse ayant une forte tendance à partir en vrille sous la main. Jamais là quand on en a besoin, évidemment.

A la fusée de faire son show. Si elle n'est pas plus rapide que les balles, elle n'a tout de même pas grand-chose à craindre tant qu'elle est en mouvement. Simplement : Liv évite les lignes droites et se met rapidement à l'abri, entamant un nouveau ballet d'allers-retours sous les yeux de son ennemie. Elle s'approche tout de même, la blonde, parce qu'il faut bien forcer la blade à vider son chargeur. C'est que la manoeuvre est simple : une fois l'arme devenue inoffensive, Viondra sera en position de faiblesse pendant quelques précieuses secondes. Plus la Syndiquée - appelez leurs membres comme vous voudrez - s'approche, plus elle contraint sa cible à agir. Et que peut-elle faire, cette cible, si ce n'est rester sur ses gardes face à sa rapidité ? Liv bouge, se planque dans les rues adjacentes sans lâcher des yeux Viondra. Ressort par d'autres coins que ceux dans lesquels elle entre, tourne autour du véhicule sans trop s'approcher pour autant. Elle harcèle la blade, chieuse et chiante au possible, l'insultant de son rire le plus moqueur. Ben ouais, aussi étrange que ce soit, Liv y prend du plaisir. Faire tourner en bourrique la blade, c'est son péché mignon - puis faut bien admettre qu'elle l'a cherché, Viondra.

Et d'un croisement, à l'abri des yeux de sa cible - mais pas pour très longtemps - Liv lance :   « T'astantenviequeçaquejefoutteencoreenl'airtonV8? Yzenontpasmarretespatrons? » Et parce que Liv n'est pas suicidaire, elle bouge pour traverser la route d'un autre endroit, passant une fois de plus sous le nez de Viondra. Qu'elle vide son putain de chargeur et qu'on en finisse. Provocatrice, Liv balance plus moqueuse que jamais : « T'aimestantqueçatefairehumilier,chérie? » C'est peut-être aller un peu loin, mais une fois que Liv est partie, on ne l'arrête plus. Son accélération, elle, ne cesse d'augmenter. Pour une impatiente notoire, c'est tout aussi problématique. Elle aimerait que les choses aillent plus vite : la fatigue est un facteur bien trop souvent de la partie. C'est d'ailleurs à cause d'elle que Liv abhorre laisser les reines à l'adversaire. Sauf que tant que Viondra n'a pas vidé son putain de chargeur, l'approcher demeure trop risqué pour tenter le coup. La balle est toujours au centre : si la blade ne peut pas se permettre de bouger, sous peine d'ouvrir la voie à Liv grâce à quelques précieuses secondes gagnées - qui équivalent à bien plus pour elle -, la coursière ne peut toujours pas agir frontalement. Elle continue donc son petit manège, passant toujours plus rapidement sous les yeux de Viondra pour se planquer sans trop tarder. Et la provoquer.   « Depuisl'temps,medispasquetusaispascommentçavasefinir,Vivi! »