Hacker

Jack & Sileas

C'est l'étrange annonce, qui m'a attiré ici. Je ne me classe pas dans le groupe des hackers. Tout simplement parce que eux  ont besoin d'un ordinateur et d'un accès au code source pour fouiner dans la Matrice. Moi ?!? Je le fais naturellement. Je suis comme un sorcier manipulant une magie bien moderne. Si je veux quelque chose : changer un détail, me déplacer, je n'ai qu'à le vouloir. Les lignes de code m'apparaissent alors, et je les modifie en une seconde modulant le monde virtuel comme bon me semble. J'ai la capacité de me connecter et déconnecter comme je veux, quand je veux, où je veux. J'ai juste un don de naissance. Par extension, cela m'a rendu assez doué dans le monde réel avec les ordinateurs et tout ce qui est ce qu'autrefois on appelait de la haute technologie. Bref, l'annonce était assez claire et peut-être même pas assez énigmatique. Il faut quand même oser poster qu'on recherche un hacker pour des informations. Et puis le lieu choisis n'est pas sécurisé. Aucun vrai hacker ne prendra le risque de se pointer. Soit l'auteur est un comique, soit il n'est pas familier de ce monde. Du coup, ma curiosité m'a fait me déplacer. Je n'ai pas grand-chose à perdre. Si cela tourne mal ou devient étrange, je me déconnecterais.

Le décor est étrange. Je renifle et fronce du nez. Pour une fois, mon avatar n'a pas de lunettes. Comme toujours il m'est identique à cent pour cent. Je porte un jeans, des baskets noires, un T-shirt avec un logo dessus et une chemise à carreau. J'assume mon look de geek et passe partout. Je fais tâche dans ce décor des année 60 avec un Elvis Persley, qui chante sur scène. Je me demande où je suis tombé pendant quelques secondes. Puis je hausse des épaules. Je vais me chercher à boire. Et même si cela peut paraître étrange vu qu'ici tout le monde boit du milk-shake, je commande un café. Évidemment, avec mon don inné changer un détail est aisé. J'aime le café. Mais en trouver au ghetto est presque impossible, du coup j'abuse de la Matrice pour y avoir droit. Ici, tout semble tellement réel même le goût des choses qu'on mange et boit. Notre cerveau pense que c'est la réalité, bien que dans cet univers tout est trop brillant. On sait quand on est dans le monde virtuel. L'aspect lumineux des détails du décor ne peut pas tromper avec le monde réel bien plus terne.

Je repère l'homme, qui me fait signe. J'en déduis qu'il est le commanditaire de l'annonce. Je prends ma tasse de cappuccino fumante et je me dirige vers lui, évitant les danseurs. Une fois arrivé à hauteur de la table, je dépose ma tasse et je m'installe en face de l'homme. Il est plus vieux que moi, habillé très classe. Contrairement à moi, il ne détonne pas dans le décor.

« Sileas. » Je réponds avec un hochement de tête. « Je ne suis venu que par curiosité et pour vous dire qu'il est dangereux de poster ce genre d'annonce… Sauf si vous faites parti des Blade Runner ou de Pinxit. » J'ajoute avec un sourire amusé par la situation. Néanmoins, je me demande ce qu'il désire comme information. Peut-être est-il comme la femme aux tatouages qui cherche après l'Artiste, une espèce de flic cherchant à arrêter un criminel et utilisant la Matrice pour le localiser. Je le regarde avec curiosité attendant une remarque ou une question.

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Hacker

Jack & Sileas

J'observe l'homme plus âgé. Il semble surpris. La plus part des gens le sont en me rencontrant dans la Matrice ou le monde réel. Ici, je suis tout puissant. Mes dons de Technomanciens sont élevés, mais je continues de les développer sans trop de difficultés. J'espère un jour atteindre le niveau le plus haut. Je sais que je fais parti de bons, mais il doit y avoir moyen d'aller encore plus loin. Et puis j'aime ce monde virtuel, que je modèle à ma volonté, allant où je veux, quand je veux, comme je veux. Pour le moment, je me comporte comme n'importe quel connecté. Je n’étale pas mes dons. Je ne joues pas avec le décor, les codes ou autre. Je me contente de discuter. La seule différence au final qu'il y aura entre cet homme et moi, c'est qu'en partant j'effacerais toutes traces de ma présences en ces lieux. Je serais comme tout Technomancien, non traçable. Cela doit les rende fou à Pinxit de pas pouvoir nous contrôler ou nous tracer. Ici, dans le monde virtuel créé par cette multinational, les vrais maîtres du jeu ce sont les Sorciers virtuels, les Technomanciens. Et non pas, Pinxit.

J'ai un sourire amusé. Cela me semble si banal comme problème. Un plaisantin pas bien méchant a pris en grippe un cadre de Pinxit et s'amuse à la ridiculiser. Il y a des gens, qui vivent pire chaque jour dans le ghetto. Je vois des gens mourir quotidiennement, de faim, de maladie, de froid, à cause des autres… « Seulement ça ? » Je questionne amusé et je secoue la tête. C'est presque trop facile en fait. « Ceci dit cela sera peut-être plus compliqué que vous le pensiez. » J'ajoute en haussant les épaules. Si c'est un Technomancien, il peut dissimuler son point de connexion comme bon lui semble. Ce ne sera donc pas si aisé de le localiser réellement. Mais bon, je n'ai pas encore accepté le job non plus.

Le décor disparaît et je fronce un peu des sourcils. Je n'ai pas créé cette salle donc je n'ai joué avec aucun code. De plus, je préfère passer pour une simple petit hacker sans envergure que de griller ma vraie nature. Je me contente donc de suivre l'homme. Je ne risque pas grand-chose, vu que je suis maître de ces lieux, presque un dieu dans le monde virtuel comme tous les miens.

« Ah bah rien ne peut être parfait pas même dans la Matrice » Je commente avec un nouveau haussement d'épaules, alors que j’emboîte le pas à l'inconnu. Je pourrais bien sur nous créer une salle sécurisée, invisible à tous pour discuter. Mais je désire rester discret cette fois-ci. Et puis, je découvre un peu la Matrice vu par le commun des mortels. Depuis tout petit, je crée à volonté mes lieux dans le monde virtuel. C’est une des première chose que j'ai apprise à faire. Pour une fois, je vis l'expérience virtuelle comme un mec lambda. C'est amusant en soi.

Puis le décor change de nouveau. Nous sommes dans une rue remplie de monde. Je suis toujours l'homme, qui se dit détective privé. Apparemment c'est un autre lieu qu'il connaît bien. Je parie sur le fait qu'il est un fan des sixties, et qu'il hante ces lieux à chaque connexion ou presque. J'observe avec curiosité autour de moi, avant de reporter mon attention sur mon contact. Il entre dans un bar et m'invite à le suivre. Ce que je fais rapidement. Je ne porte pas une grande attention au décor. Je m'installe à la table en face de lui. Je ne tourne la tête que quand tout le monde se précipite dehors. Je comprends le choix de ce lieu. Maintenant, nous sommes seuls et nous pouvons discuter sans oreilles indiscrètes. Pas bête quand on ne peut pas sécuriser son salon de conversation à sa guise.

Je hoche positivement de la tête et je fronce des sourcils en écoutant l'enregistrement. Si on était pas dans la Matrice, je virerais au rouge et je chercherais à échapper à cette bande sonore. Mais on est dans le monde virtuel donc la seule pensée du ne rougis pas, ne rougis pas  suffit à éviter que je ne prenne une couleur écrevisse. Et une part de moi trouve cela amusant. Alors c'est ça leur problème et préoccupation dans la Citadelle ? Ils sont loin de vivre dans la réalité de la vie. Je grimace un peu mais au fond pour moi ce n'est qu'une gentille blague. Rien de mortel, sauf peut-être pour le mariage de la dame et du monsieur. Si le mariage a encore un sens même dans la Citadelle bien sur.

« Je trouve cela amusant. Je veux dire vous recrutez des hacker du ghetto pour une histoire de tromperie et une blague. » Je réplique avec un sourire amusé. « Ce n'est rien comparé à ce que je côtoies tous les jours. Bref pour vous aider. Soit votre type a un don particulier et là vous n'arriverez jamais à le coincer sauf s'il le désire. Soit c'est un hacker, probablement installé dans la Citadelle, un concurrent du cadre qui veut ruiner sa réputation ? Le mari ou l'épouse trompé ? Enfin voilà, je suppose qu'il doit être dans la Citadelle pour pouvoir enregistrer tout cela. Je ne vois pas bien en quoi je peux vous aider en fait ? » Je questionne finalement. Je suis surpris que les gens de Pinxit n'arrivent pas à régler ce problème avec leurs supers programmes. On parle quand même des concepteurs de la Matrice.

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