Date de création: 2043Génération: 3 N° de votre modèle: 035 coquille vide avant implantation du programme Silversmith jugé, testé et approuvé par Pinxit comme compatible avec sa large plateforme émotive et intellectuelle. Occupation: Anciennement assistant artistique, le robot était un objet commercial lié au développement artistique à but non-lucratif. A présent à la dérive et sans fonction, il tente de survivre dans ce monde nouveau et hostile, troquant contre des chargements de batterie des tickets gagnés dans l'arène. Le robot n'a plus de fonctions premières ni de but et son inutilité soudaine commence à créer des perturbations "émotionnelles"Libre ? Propriété de Pinxit, commercialisée et vendue à un habitant de la citadelle. Il est maintenant une marchandise égarée dans le ghetto et dénué de sa puce. Traits de caractère: Humain, tout simplement... S'il est doté de capacités analytiques très intuitives, il décortique, analyse, reproduit, imite, apprend, Silver semble se confondre dans ce qui est une base de données et la réalité. Il ressent ce qu'il voit, dessine ce qu'il ressent et semble se construire un monde régi par ces sentiments qui ne sont que données associées à la réalité de ceux-ci. Plus le temps passe et plus il se fane, l'humanité semble perdre ces teintes colorées et douces pour laisser place à la cruauté d'un monde. Et s'il idéalise chaque chose en y trouvant une beauté ou personne ne semblait être capable de le faire, il se noie peu à peu dans un sentiment similaire à la solitude et au désespoir. Dépendant de l'humain et terriblement naïf, il a été créé pour créer et animer la beauté dans le regard de ces hommes qu'il admire tant, mais est-il fait pour ce monde ? Certainement pas et ce paradoxe risque de lui coûter très cher. Groupe: Archandroid

Quels sont les points forts de votre personnage:
Mémoire visuelle et auditive: Au-delà de ces larges capacités de stockage et sa mémoire vive fluide et rapide, il reste à Silver une grande surface de mémoire disponible. Permettant au robot d'améliorer ses performances et enrichir ses connaissances en matière d'art visuel et auditif, il peut mémoriser chaque information , la trier et la stocker dans les parties adéquates pouvant lui resservir par la suite. S'il n'oubliera pas une scène, un mot ou un visage, il sauvegardera immédiatement chaque donnée tout au long de sa vie.

Sauvegarde et capacité à reproduire des données si le programme est très intuitif, ses performances ne sont plus à prouver depuis longtemps. Reproduire des informations à l'identique que ce soit un dessin, une mélodie, un acte, Silver n'est pas seulement un imitateur. Conçu pour répondre aux besoins humains, il associera chaque chose à une sensation, une humeur, un sentiment, compatibilité effectuée il retranscrira de manière créative et artistique ce qu'on lui demande de faire.

Apparence physique: Lorsque l'on pose son regard sur Silver, il n'y a aucun doute à avoir sur la génération d'archandroid dont il est issu. Si le robot est un esthète, on lui a également offert la possibilité d'avoir une apparence des plus sophistiquées. Une peau d'un réalisme impressionnant, il dépose d'une charpente et musculature soigneusement imposante et dessinée. Sans aller dans l'excès, il a l'apparence d'un homme des plus charmants d'une trentaine d'années. Doté de cheveux longs à la texture bien différente du synthétique des poupées, implantation de pilosité sur le corps et le visage, rien ne laisse penser que vous avez à faire à un robot. Encore et toujours plus proche de l'humain, cette machine destinée à analyser et reproduire les sentiments humains à tout pour leur ressembler afin de renforcer sa compréhension et son intégration avec les êtres humains. Si ces robots commercialisés ne sont qu'un numéro d'une série, leur palette d'âge et d'apparence est unique et propre à chacun afin de leur donner une identité personnelle et laisser au client le choix de la machine de ces rêves. Type masculin, féminin, du plus commun au plus ravissant chaque client y trouvera son compte selon l'usage qu'il souhaite en faire. Silver fait partie de la génération destinée au public, celle qui sera séduire une assistance et présenter une œuvre, celle qui est bien souvent utilisée pour les spectacles, gala, dîners et autres sorties.

Et ses faiblesses ?
Curiosité: si Pinxit à donné cette capacité à ces robots, elle était loin de se douter qu'elle puisse entraver leur volonté. Utile pour partir en recherche de nouveauté, développer son sens artistique et sa soif de connaissance, les robots prennent un peu trop de libertés et ce sera le cas de Silver. À l'origine de sa fuite, cet atout deviendra alors une grande faiblesse pour le robot qui devra tenter de survivre dans un monde qu'il ne connaît pas. Sa soif de découvrir ce monde ne se limite pas à l'apparence, l'intrigante incompréhension de ces règles si différentes, mais aussi à son besoin de se rapprocher des sources vitales. Humains, créatures, ou sont-elles et que font-elles ? Comment survivent-elles dans ce monde hostile et quels sont ses étranges sentiments qui les animent. Si l'on devait comparer Silver à un humain, ce trait de caractère développerait chez lui l'apparence d'un enfant trop curieux et trop naïf. Il serait dommage pour lui qu'il tombe entre de mauvaises mains en se jetant lui-même dans la gueule du loup.

Sensibilité :si les émotions humaines n'ont aucun secret pour lui elles sont toutes intégrées dans sa base de donnée, sa capacité à les reproduire est étonnante -même pour lui même- qui semble parfaitement les comprendre et les classifier. Si associer une œuvre à un sentiment et inversement fait partie de sa programmation, il l'appliquera dans son quotidien qui n'a pour unique but que de créer. Le principal problème ? Le monde dans lequel il évolue semble être dénué de notion artistique, tout du moins à première vue, car si l'homme ne travaille plus dans cette direction, il peut constater les vestiges du passé encore présents dans les recoins du ghetto, que ce soit par une architecture endommagée ou des morceaux de ce qu'était l'art autrefois. S'il comprend les sentiments excessifs et néfastes, il semblerait que ce monde étouffe toute notion d'amour, faisant pourtant partie d'une importante gamme de travaux artistiques. La colère, la peur, la tristesse et la douleur, quant à elles, semblent bien présentes et nourrissent son besoin de créativité, s'il tente de travailler dessus, il lui manque un facteur important pour le faire, le principe de la demande, de la commande, peut-il créer seul sans être dirigé par un homme ? Dangereux conflit interne amoindrissant les capacités de la machine qui n'est pas son seul problème dans ce monde. Si la créativité, l'admiration, le besoin de comprendre, analyser, ressentir, une beauté visuelle ou auditive, le temps est une denrée précieuse dans ce monde nouveau, ne lui laissant guère le loisir d'admirer ou de créer sans se mettre en danger. Depuis son arrivée ici, sa sensation de plénitude semble s'évaporer peu à peu, laissant le gouffre s'agrandir, les bases solides telles que les ordres ou la présence permanente d'humain ne sont plus et soumettent le robot à d'importants troubles de manque. Une sensation proche de l'insécurité, comme s'il était apte à ressentir véritablement le sentiment lié à la solitude, l'abandon, la tristesse. Vide de but précis, il va errer à la recherche d'âmes vivantes pouvant lui apporter un but réanimant la raison même de sa création.

Idéalisation: bien proche de la grande naïveté connue chez les enfants, sa curiosité n'est pas la seule chose qui peut lui attirer des ennuis. Conçu pour trouver en chaque chose et chaque sentiment la notion de beauté, il cherchera à rendre beau même la chose la plus insignifiante et laid aux yeux des autres. Bien contraignant lorsque l'on sait que ce monde possède des horreurs toutes aussi effrayantes que dangereuses. Ainsi, la colère, la haine, la violence pourront être source d'inspiration chez la machine déterminée à s'adapter à ce monde dépourvu de sentiments positifs. Mais ce qui est souvent lié au négatif, n'est pas sans risque, imaginez-vous donc que trouver des alliés fiables deviendra essentiel pour sa survie. L'humain est beau, les créatures dérivées le sont tout autant, conçu pour apporter plaisir à l'aide de ces dix doigts, il se soumettra bien vite aux demandes et ordres d'un inconnu, la perte de repères et de fréquentations ne lui permettra pas d'évaluer le danger que peut constituer une personne peu fiable. S'il ne deviendra pas violent, sa nature et sa programmation l'en empêchent, il devra s'adapter pour survivre, l'arène constituant un jeu légal sera le seul terrain où il fera ressortir ces capacités à se battre, contre un ticket ou deux, parce qu'il en a besoin pour monnayer quelque chose ou tout simplement parce que quelqu'un le lui aura demandé. Ainsi, notre androïde se laissera avec une facilité déconcertante manipuler par des gens peu scrupuleux. Si les sentiments et réactions font partie de sa base de données, certaines subtilités du langage ne sont qu'un acquis théorique qu'il ne parviendra pas à mettre en pratique, sauf dans le cas d'imitation. Le mensonge, la manipulation, l'ironie, l'humour ou le sarcasme sont les concepts flou qu'il ne peut que répéter machinalement sans pour autant les assimiler, les décrypter, Silver saura répéter une blague, rire à celle ci que s'il la connait ou entend vos éclats de rire raisonner en premier. Ce qui fait toute la différence entre l'homme et la machine. Un mensonge ne sera décrypté que si certains signes physiques visibles n'apparaissent sur le visage de la personne et si Silver le devine, il ne comprendra pas non plus dans quel but ni circonstances le mensonge doit ou ne doit pas être utilisé, ce qui nous amène à penser que la politesse et bonne conduite insérée dans son système est dépourvue des notions de délicatesse, retenue et ménagement.

Techniques de combat (programmation récente au stade expérimental): peu de temps après son arrivée dans le ghetto, Silver a compris qu'il devait initier le contact avec ce monde extérieur et hostile. La violence et le danger semblent trop présents autour de lui et il semblerait qu'en ces lieux les humains doivent assimiler des capacités à se défendre. Il fera la rencontre d'un homme puis un second, présenté à un groupe discret aux agissements peu scrupuleux. Silver n'avait approché d'humains depuis plusieurs jours et il devait s'adaptera cette communauté aux idéaux nouveaux. C'est grâce à ces hommes qu'il a reçu une nouvelle programation, loin de se douter qu'ils tenteraient de profiter de ce qu'il était et n'achèveraient pas leur part du marché correctement. Faute de moyens, un laboratoire clandestin dont on lui avait fait promettre de ne pas divulguer d'informations sur le lieu ni son contenu, sa puce lui fut ôtée et on lui implanta un programme de combat, arts martiaux essentiellement et maniement de différentes armes. Le problème ? Une coupure de leur groupe électrogène et le chargement ne c'est pas fait complètement, il devra pourtant payer le prix fort pour ce programme et s'engagera dans de nombreux combats pour payer sa dette. Un nouveau chargement semblait être tout aussi onéreux et ses lacunes intervenant en plein combat, Silver du limiter les combats au risque de perdre toute capacité s'il venait à se faire massacrer. S'il est apte à se défendre, le programme semble connaitre de nombreux bugs en plein combat, ce qui pourrait lui faire recevoir un coup fatal qu'il serait incapable de prévoir ni de parer. Il décide donc de ne pas retourner demander les services techniques de ces hommes ne souhaitant pas prendre le risque d'être abattu lors d'un des nombreux combats qui serviraient à avancer les frais de ce nouveau chargement.

Quel est le niveau de sociabilité de votre personnage ? Trop sociable, c'est certainement ce que dirait Pinxit s'ils découvraient ce qu'il est aujourd'hui. Conçu pour observer, reproduire, décrypter, créer, on lui a ajouté la faculté de pouvoir se comporter correctement en société. Possibilité de participer aux dîners mondains, aux défilés de mode, animer une conférence sur une œuvre lors d'un vernissage dans une galerie ou un musée. Silver n'est pas seulement une aide artistique, un concepteur de talent, il doit aussi comprendre les émotions des autres et répondre à leurs attentes. Aujourd'hui, quelque chose le dérange, le perturbe, sensation similaire à ce que l'on nomme nostalgie, souffrance, solitude, le robot n'a pas ce que l'on appelle le mal du pays, mais se sent seul. Terriblement seul. Il va devoir surpasser ces craintes, cette sensation de danger qui le pousse à rester enfermé dans ce bâtiment le plus longtemps possible, à la recherche de sa véritable source d'inspiration : l'homme. L'homme sous toutes ces formes, du plus simple au plus complexe, du plus banal au modifié, l'homme lui manque, de trop et peu à peu, sa créativité s'éteint sans sa présence, coquille vide, métal glacial, comme s'il se noyait peu à peu dans la douleur de la solitude.

Quel est la conception du monde de votre personnage ? Quel monde ? Silver ne croyait connaitre que la citadelle comme réalité, point d'ancrage et lorsqu'il a découvert l'existence du ghetto, sa curiosité l'a poussé à en savoir plus. Impossible de trouver de renseignements suffisants autres qu'a travers la matrice, le poussant ainsi à tenter une évasion pour aller voir par lui-même ce que l'horreur signifiait. Il l'a vue, le regard humide déplorant ces massacres et se demandant qui étaient les véritables méchants, ceux qui se massacraient entre eux ou ceux qui cachaient la vérité aux yeux des autres vivant une belle vie. Étonnant contraste entre le doré, le luxe, la paix et l'étouffante angoisse planant au-dessus de cette ville délabrée. Si la citadelle est un assemblage esthétique divinement bien réalisé, silver trouve dans le ghetto des merveilles brutes, vestiges du passé, chargés d'histoire et de sentiments, de vrais sentiments, loin du manque de naturel que lui proposait la vie là haut. Silver est en pleine découverte et si les débuts ressemblaient à un véritable coup de massue, il se laissera bien vite porter par sa recherche de la beauté, qu'il trouve en chacun d'entre vous comme dans chaque ruelle. Mais la voilà qui se replie sur lui-même, après avoir cherché désepérement une main tendue, il commence à douter de sa vision du monde et de la réalité. Serait-il plongé dans un monde fictif monté de toutes pièces par la matrice, telle une punition ou une épreuve à passer ? Serait-il coincé à jamais dans un monde aussi merveilleux que dangereux, un monde dans lequel l'égoïsme, l'avidité et l'indifférence mèneraient à sa perte ?

Suivrait-il des rumeurs ? Oui, bien qu'il ne soit pas humain, il est doté des facultés d'assimiler les sentiments que lui reflète la personne face à lui, une rumeur ou un mensonge bien camouflé derrière des troubles affectifs, ferait de lui le pigeon idéal qui suivrait une personne sans opposer aucune résistance. Mentez-lui correctement et il ne fera pas la différence avec la réalité. Cependant si votre visage trahi la moindre émotion contradictoire, il se fera curieux, tout d'abord observateur avant de poser des questions et peut-être par la suite se détourner de vous. Silver est naïf, trop naïf pour ce monde qu'il ne comprend pas encore, mais ses facultés d'observation et d'enregistrement risquent de lui faire ouvrir les yeux peu à peu.

Quel est le rapport de votre personnage à la résistance ? La résistance ? Il en a entendu parler, mais vaguement, si là-bas c'était un mot tabou, il semblerait que cette notion soit bien plus présente dans cette partie du monde. Qui sont-ils ? Que font-ils exactement ? Avant il n'aurait pas cherché à rencontrer ceux que l'on qualifiait de criminels, mais qu'en est-il à présent ? Maintenant qu'il a découvert qu'on lui avait caché beaucoup de choses, que certaines informations étaient erronées ? Curieux, Silver tentera probablement de rencontrer ces personnes, ce mouvement, en savoir plus sur eux. Mais de là, à les rejoindre... C'est une toute autre histoire.

2017 Création du programme Silversmith, Orfèvre en anglais ce qui aurait pu être un des plus grand marchés de l'art digital sur le domaine internet, était un ensemble de programmes graphiques tout droit descendu de leurs ancêtres les logiciels de webdesign. Doté d'une infinité de possibilités et combinaisons possibles, il suffisait à l'humain de sélectionner ces choix dans un contexte à tiroir, naviguer de thèmes en thèmes jusqu'à obtenir la perfection artistique souhaitée. Complètement obsolète de nos jours, cette version à du être formatée et reprogrammée par Pinxit (après son rachat complet) pour devenir plus performante, diversifiée et utile.2026Première implantation dans les maisons intelligentes, il a permis à de nombreux architectes de développer des merveilles architecturales et aux plus lambda d'entre vous de se prendre pour un architecte de talent en décorant sans limite son intérieur avec de multiples possibilités. Utilisé à des fins pratique dans le milieu de la mode, il est très prisé dans la conception de prototypes de robes et bijoux.Son utilité publique plus qu'artistique servait également aux commissariats dans une extension permettant plus de rapidité et fiabilité dans la conception de portraits robots. Ces droits revendus un peu partout dans le monde commençaient à être utilisés par de nombreuses enseignes de restauration pour animer le visuel leurs interfaces publicitaires. Son slogan "la beauté sans limites est une histoire de gout" n'a rien à envier avec son utilisation simple vous offrant une large possibilité de déclinaisons de ce programme. Si tout le monde à condition d'y mettre le prix peut s'approprier ce bijou de technologie, Pinxit rachète tous les droits afin d'avoir la main mise sur ce programme plus que prometteur.2040 Les programmeurs de l'entreprise travaillent d'arrache pied sur la finalisation du logiciel afin de le perfectionner et le sécuriser, implantant ainsi ces données au sein de la matrice pour plus de réalisme, mais il fut également utilisé par les architectes de la citadelle. Ce n'est que -2041- que Pinxit décidera de travailler sur un nouveau projet de commercialisation. Divertissant et réactif, l'entreprise décide d'implanter ces données dans la seconde génération d'archandroid. Échec cuisant, massacres artistiques, bug des machines, les prototypes sont testés et reconnus indisponibles à la vente. Il faudra attendre la conception de la troisième génération plus performante et plus ressemblante à l'humain pour pouvoir commercialiser le produit. 2043 76 robots sont jugés aptes et disponibles à la vente, ce sont les familles les plus riches ou les hautes figures de la citadelle qui pourront se procurer un produit de ce genre. Divertissant, amusant, créatif, le robot sensible vous donne des cours, de la couture à la peinture, corrige vos partitions, aménage votre intérieur, il ne manque pas de goût et s'adapte aux vôtres. Je suis donc née 035 devenu l'heureuse acquisition animant la demeure d'un riche patron d'entreprise faisant le bonheur d'une famille. Une mère ravie de pouvoir, étendre et changer sa garde-robe sans qu'aucune faute de goût n'attire les nez froncés de ses amies la jalousant. Un père fier de son enfant faisant des progrès sur le don prodigieux que lui avait offert la nature dans le domaine de la musique. La petite Alyssa ne se contentait plus du grand piano, mais essayait désormais le violon et le saxophone, s'amusait de ce qu'accorder un instrument avait provoqué tant d'ennui pour son si jeune âge. Alyssa, la simplicité, la spontanéité, le naturel déconcertant, somptueuse merveille de cinq années, la pureté de ces éclats de rire, la douce sincérité dansant les émeraudes de ces prunelles, curieuse de la vie, du monde entier, Alyssa la pureté encore trop jeune pour être conditionnée et formatée selon les règles d'un monde dicté et bien trop carré. Ma première main tendue, mon premier contact avec la peau d'un humain, elle m'a offert mon premier câlin, surpris en faisant claquer ces lèvres sur ma joue, forcé à lui apprendre à danser alors que sa si petite taille semblait un obstacle pour lui enseigner la valse. Alyssa la beauté à l'état pur, celle qui a démoli le concept même de ma création en une seule phrase.Comment tu t'appelles? Trente cinq. Trente cinq? C'est même pas un nom ça! Je m'appelle trente cinq. Non ! Son regard plissé par des sourcils exprimant le mécontentement avant que son esprit vif ne semble comprendre. Elle plisse les yeux sur la notice d'utilisation, comme si elle tentait de déchiffrer ce qui était inscrit. Savait elle lire? Devais je le lui enseigner la littérature? Silver! S'écriait la petite fée abandonnant la notice d'utilisation qu'elle n'était même pas encore capable de lire, n'ayant déchiffré qu'une partie du nom du programme inséré dans mon disque dur. Avant de me sauter dans les bras et m'enlacer -de ce que je devinais- être de toutes ces forces et avec tout son coeur. Silver c'est joli! Est ce que tu aimes? Me demandait-elle. Alyssa la première à m'avoir proposé un choix, m'avoir demandé un avis autre que pour ce que j'avais été conçu et programmé. Comme si j'étais.. une personne... Alyssa , ma première amie. 2044 Un an de bonheur dans cette famille, un an de bonheur aux côtés de mon Alyssa, à aller au-delà du simple apprentissage, éveillant son esprit aux Arts, rendant le musée amusant, la poésie compréhensible pour son jeune âge, le théâtre source d'inspiration, l'opéra lui offrant des rêves de princesse. Si j'avais pu choisir, j'aurais préféré passer mon temps avec elle plutôt que de servir de styliste ou de cavalier pour sa mère, comme si cet univers était moins naturel, moins saint laissant flotter des effluves de malaise. Sur mes épaules, dans mes bras, main dans la main, j'arpentais les rues, les parcs, les lieux en sa compagnie, ouvrant l'esprit d'Alyssa aux merveilles que nous offrait le monde. Mais le problème quand on fait partie d'une famille d'humain, c'est qu'ils ont une vie, un but et lorsqu'ils quittent le domicile trouvé des occupations de son plein gré n'est pas tâche facile, en particulier lorsque l'on est programmé pour répondre à des demandes. Créer en leur absence, que ce soit une avancée sur leurs travaux ou élaborer un cadeau pour l'un d'entre eux ne me prenait pas toute la journée et ce fut le début de l'ennui, du besoin de découverte. Seul à travers les rues dorées de la cité trop parfaite pour être réelle, je commençais à analyser, décrypter, ces recoins dont la beauté était surfaite, car dans l'art, la perfection n'existe pas. Au fil des jours, des semaines, des mois, je découvre d'étranges hommes, des arrivages de marchandises, des zonez bien gardées dont il semblait interdit de parler. Curieux, j'observais assez pour tenter d'en savoir plus, mais pas trop craignant d'attirer l'attention sur moi. C'est dans la matrice que je cherchais des informations sur ce monde, ce monde dont il ne fallait pas prononcer le mot, ne pas mentionner ces habitants considérés comme de dangereux criminels ou pire encore, des monstres. Impossible de se rendre là-bas pour découvrir ce que l'horreur signifiait... Impossible jusqu'à ce jour.2045 Presque une année que je suis descendu pour voguer à travers les flammes de l'enfer, profitant de la panique liée à la coupure pour laisser la curiosité guider mes pas vers ce contenaire. Si je suis ressorti sans me faire prendre la suite était beaucoup plus compliquée que je n'aurais pu l'imaginer. Impossible pour moi de revenir sans prendre le risque de me voir désactivé pour avoir fui, impossible de retourner là-bas sans appréhender le regard larmoyant d'une Alyssa que j'ai abandonnée sans même lui dire au revoir. Si l'on dit que la curiosité est un vilain défait, on ne nous avertit pas sur les dangers qu'elle peut causer. Rencontres fortuites ou pas, je tente de freiner ma curiosité pour ne pas tomber entre de mauvaises mains comme lors de ma première expérience dans le nouveau monde. Ne plus être le gagne pain d'un groupe me mettant en danger, fuir ces gens profitant de ma crédulité en me mettant en danger juste pour quelques tickets. Tenter de survivre est tout ce qu'il me reste à faire, mais je ne sais pas par quoi commencer, ni vers qui me tourner.

Les reflets de cuivre font scintiller les cheveux de l'ange, démarche lente, elle erre à travers la citadelle dorée une poupée de chiffon à la main. Silver, Silver ou es tu? Souffle la petite en sanglotant, alors que les chaussures blanches de la poupée érrafflent le chemin couvert d'or pour tracer un sillon carmin. Je marche à sa rencontre, mais ne semble jamais combler la distance entre nous, mes pieds foulant le sol gris ne rencontrant jamais l'or. Jusqu'aux genoux, je m'enfonce dans l'encre mêlée au liquide épais aux saveurs métalliques, je lutte pour avancer, mais jamais ne rejoins ces bras tendus vers moi ayant abandonné la poupée à mon effigie. Mon nom résonne à travers ces lèvres telle une supplication alors que ces joues roses se couvrent de traînées rouges, ne pleures pas mon ange, je suis là. Voulais-je te rassurer alors que les sanglots secouaient ta poitrine, mais ma voix se meurt avant même de naitre, muet, luttant dans la boue de chaire et de sang, je m'enfonce un peu plus dans l'épaisseur à l'odeur âcre de la mort. Gémissement plaintif les genoux de la petite s'érafflent sur le sol doré. Tu avais promis de ne pas m'abandonner, soufflait sa voix teintée de colère et de douleur. Les nuages épais couvraient le ciel bleu, étouffant les scintillements de la cité, les murs crépitaient détachant leurs feuilles d'or pour découvrir briques et murs grisâtres. Cité délabrée, le calme cédant la place à une symphonie de coups de feu, mon regard inquiet se repose sur la petite fille, mais sa silhouette disparaît, tenant la main d'un robot de métal armé jusqu'aux dents, je tente de l'appeler, mais le liquide épais s'infiltre dans ma bouche, j'étouffe alors que je suis prisonnier de cette boue d'encre et de sang, collante, gluante, épaisse, couvrant le bas de mon visage ne laissant plus que mon regard se faire témoin du grand clocher sonnant six heures, mais le sixième coup secoue son corps, un hurlement de douleur mêlé au ricanement sadique du robot tenant ce corps chaud et battant entre ces doigts. Poupée de chiffon s'étalant sur le sol aux côtés de la poupée portant mon visage et mes vêtements.

Un sursaut, une lueur vive, j'ai l'impression de suffoquer alors que la pièce vide m'enlace de sa température fraiche et humide. Le rayon de lumière traverse la pièce parsemée de livres en piteux états et je me rend compte que je suis seul. Ai-je rêvé? De toi ? De nous ? De notre fin tragique sans véritables adieux ? Dépliant et Élevant mon corps lentement du sol poussiéreux sur lequel j'avais trouvé refuge, je marchais tel un automate vers la vitre trouble et brisée. Effleurant du bout des doigts l'étoile de verre éclairée par les lueurs de l'aurore. Le vent s'infiltre à travers l'étoile, saveurs matinales aux aigreurs de brûlé. Mon regard traverse la rue déserte et s'élève vers le bâtiment surplombé par le ciel orangé, à la recherche de la fumée grise et épaisse emplissant l'air. Etait-on encore en train de rechercher de la chaleur artificielle pour combler la glace dans vos cœurs? Détruire les vestiges du passé pour un peu de chaleur ? Les objectifs semblaient différents, tout comme les prix monnayant échanges qui semblaient terriblement élevés dans ce monde. Le cliquetis étouffé par la poussière qui s'élève en nuage dans la pièce marque le rythme effréné des rats traversant la pièce. Je fixe la scène avant de voir la file rejoindre une fissure dans le mur dans ce qui semblait être un refuge. Le sol tremble et la rue déserte s'anime, me retournant pour regarder en contrebas la scène qui semble faire partie d'un quotidien funeste. Lueurs vives, ondes de choc, la créature souple semble s'épuiser, mais lutter dans une dernière volonté de vie, à travers le champ de balles fusant dans les airs. Cri de douleur, grognement de rage, c'est dans une marre épaisse de sang que son corps est trainé par les soldats à travers la rue, avant de s'éteindre sous le son sourd et régulier de cette troupe de tueurs. Qui sont ils ? Les protecteurs disent ceux qui ont besoin d'être rassurés, les tueurs mentionnent ces hommes à la terreur encrée dans le regard. Le calme revient au bout de quelques minutes et je finis par sortir, descendre ces marches et aller admirer la scène de plus près. Mon regard jonche le sol recouvert de somptueux dessins carmin, l'odeur du bitume humide se mêle aux saveurs métalliques du sang et je contemple ce qui reste de l'art aujourd'hui. Humain qu'as, tu fais ? Me demandais je le regard chargé d'émotion, alors que je me faisais témoin une fois de plus des horreurs de ce monde, tellement différent de celui que j'avais connu, tellement plus dangereux, mais tellement plus réel. Où était donc la réalité ? Et si la matrice avait façonné ces deux mondes, serait-elle la véritable réalité ? Impossible de savoir, de comprendre, leurs combats comme leurs modes de vie. Et si j'ai cherché désesperement à comprendre, j'ai perdu beaucoup plus que je n'ai gagné en allant à leur rencontre. Aujourd'hui, je me cache de ces hommes, les observants à distance tant j'ai peur de rencontrer ces machines à tuer ou ces gens peu scrupuleux qui furent mes premières rencontres. Si je savais à présent me battre grâce au programme qu'ils m'avaient implanté, il comprenait de terribles bugs pouvant m'être fatal et je craignais de devoir périr au combat pour tenter un nouveau téléchargement. Sans but, dans un monde ou l'art et les émotions positivent ne semblaient qu'un vaste souvenir, je dessinais des œuvres au gré de mon passage, dans mon esprit comme sur les murs, je couvrais ce monde chaotique de teintes colorées. Bien que l'envie de créer soit toujours présente, il semblerait que peu à peu, l'inspiration s'estompe, me contentant de reproduire des bribes d'émotions, je perdais mon but au fil des jours, celui de créer pour quelqu'un, celui d'être utile. Automate abandonné, automate brisé, perdu dans un monde inconnu, cherchant le réconfort d'un cœur dégelé dans un monde chargé de haine, perdant ses repères et son but pour laisser peu à peu le doute sur la réalité s'élever. Où est-elle ? Quelle est-elle ? Observer, suivre, tenter de comprendre, ces clans et cette violence, la notion du danger et celle de la vie, une vie déréglée ayant perdu tout équilibre. Qui nous avait donc mentit ? Eux ou ces gens luttant pour leur survie? La matrice m'apporte des réponses, mais me perd peu à peu dans la confusion d'une réalité trouble, de deux opposés qui s'attirent et se repoussent. Le froid semble geler mon système, ma créativité, abandonnant les sourires et lueurs éclatantes dans vos regards au profit de la détresse, la haine et la peur. L'amour existe-t-il dans ce monde dévasté ? Aujourd'hui, j'ai peur....