Nuit Blanche

Cameron & Sileas

Des éclats de rire à Old Town. Il fait nuit noire, enfin en réalité y a que la lune qui vous éclaire. Elle est belle et ronde, bien assez grosse pour éclairer votre chemin. Comme tous les autres, tu avais posé ton masque sur ton nez, vérifiant bien que la mèche rose-orangée s'entortille dans tes cheveux, quitte à te faire des nœuds, au moins ça te certifie que le masque est toujours accroché  à toi. Tu étais donc présente avant la lancée de la chasse, écoutant les directives, trépignant d'impatience. Comme les autres, tu avais besoin de te défouler, et c'était une nuit parfaite. Les frères Ruthven hurlèrent New Town, le lieu que vous alliez terrifier. Tu savais que ça n'allait pas être chose aisée, car tu savais que le quartier était plus ou moins surveillé, et vous alliez faire énormément de bruit. Tout pour attirer l'attention sur vos visages masqués.

Vous étiez donc partis en route, toujours riant, certain imitaient les loups, alors que tu chantonnais en souriant et sautillant. Après tout, tu n'étais encore qu'une enfant, tu aimais sautiller de joie et d'amusement. Tu te faisais presque penser à Harley Quinn, cette gamine effrayante et complètement folle à lier. Enfin, à la différence que tu étais tout de même un peu moins folle qu'elle. Quoi qu'il en fut, vous étiez donc bruyants et en route pour New Town. Sur le passage qui avais ramassé une planche de bois qui traînait par là, Old Town était un taudis, alors forcément, il y avait de la merde par terre...  

Arrivés dans le quartier, les meneurs vous firent signes de vous éparpiller. Ils ne fallait pas rester en groupe, c'était le meilleur moyen pour se faire chopper tous d'un coup. Alors tu continuas seule ta route, chantonnant un peu plus fort maintenant que tu étais seule. Tu tapais ta planche contre les barreaux que tu croisais, faisant raisonné un son tout à fait morbide dans le quartier.
Oh... »

Tu t'arrêtas un instant, devant un garage. Tu cherchas alors une entrée, en trouvas une et la forças gentiment. Tu l'avais bourrée avec ton épaule jusqu'à ce qu'elle s'ouvre, mais tu avais tout de même réussi à garder le verrou intacte. Tu examinas alors la pièce dans laquelle tu te trouvais, gardant le silence et touchant à peu près à tous les objets qui te passaient sous la main, sans pour autant les voler. Farfouillant un peu tu tombas nez à nez avec un jeune homme. Il était tellement absent que tu pensas qu'il était dans la matrice. Tu te doutas alors que si un autre Halloweeners que toi l'avait vu, le pauvre garçon ne serrait jamais sortit de la matrice. Mais tu n'étais pas méchante dans le fond, tant qu'on ne te cherchait pas les noises...

Tu attrapas alors une chaise pour t'installer en face de lui, le dossier de la chaise devant toi pour appuyer ton menton dessus. Tu le regardas, presque avec tendresse, avec un doux sourire sur le visage.
Tu ignorais combien de temps tu avais attendu là, à le regarder en souriant, mais alors tu sentis comme s'il s'agitait, sortant ainsi de la matrice. Tu te redressas sur ton siège, tout sourire.

« Enfin...» 

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Nuit Blanche

Cameron & Sileas

Le calme plat. Je ferme le garage tranquillement. Il fait nuit noire dehors. J'apprécie ce moment, quand tout s'arrête plus ou moins dans le quartier. J'ai eu une longue journée, aujourd'hui. Pas mal de clients se sont pointés avec des exigences et des urgences. J'ai dû faire le tri dans les priorités. J'ai encore pas mal de travail pour demain. Mais là, je dois me reposer le corps et l'esprit. Après avoir fermé et sécurisé mon lieu de vie, je vais dans la petite pièce derrière. Je prends un boite de conserve sur l'étagère, et je commence à réchauffer mon repas, qui sera accompagné d'un bout de pain. On mange ce qu'on peut trouver de nos jours. Après avoir mangé mon maigre souper, je me décide à me connecter un peu à la Matrice. Cela me détend. C'est l’endroit où je me sens le mieux. Alors je prends mon couteau et mon arme à feu. Je m’installe contre le mur. Je glisse dans mon dos, bien cachés, mes armes. Et je me connecte. C'est instantané. Juste le temps de penser connexion.

J'ignore combien de temps j'erre dans le monde virtuel. Cela ne dure jamais plus de deux heures. Je suis trop fatigué pour y rester longtemps. Mais je m'échappe un moment de la réalité. Et j'entre dans un monde où je n'ai aucune limite. Pourtant, je tente de rester connecté à la réalité. Finalement, je décide de m'extraire de ma promenade au milieu d'une forêt. J’aime la nature. Cela me manque. Alors j'abuse de la Matrice pour y errer. Le réveil n'est pas compliqué. C'est même automatique. Dés que je pense déconnexion, je suis hors du monde virtuel. J'ouvre le yeux. Ils papillonnent pour se réhabituer à l'obscurité et la faible lueur de la lune. C'est le enfin, qui me fait réaliser que je ne suis pas seul. « Qu'est-ce que... » Je déclare.

Je me relève vite fait, sortant mon arme à feu de sa cachette et la pointant sur la demoiselle. Je la fixe avec un regard curieux. Je ne veux pas lui faire du mal. Mais si elle m’attaque…. Je l'observe en silence un moment. Elle a de longs cheveux, une peau pâle pour ce que je peux voir. Elle porte surtout un masque, ce qui m'indique à quel communauté du ghetto elle appartient. « Qui es-tu ? » Je demande avec une vois neutre et froide. Je maîtrise encore ma nervosité mais cela ne durera peut-être pas. « Sors d'ici. » J’ajoute parce que cela me semble être la meilleure solution. Je fais un pas de coté. Et je jette un regard vers la porte. Comment est-elle rentrée ? Et pourquoi ? Elle aurait pu me tuer pendant que j'étais connecté. Il va me falloir une meilleure serrure ou encore être plus prudent. «Je t'ai demandé de partir. Tu n'as rien à faire ici à moins que tu as besoin des services d'un mécanicien. » J’ajoute parce que le deal est la seule relation humaine dans le monde réel que je maîtrise réellement.

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Nuit Blanche

Cameron & Sileas

Tu penchas la tête sur le côté en le voyant émergé tout doucement. Il semble surpris. Oh vraiment ?! Tu t'étonnas d'avoir eu cette pensée. C'était évident qu'il allait être surpris lorsqu'il sortirait de la matrice. Tu lui souris, mais voyant sa réaction tu fus presque aussi surprise que lui. Le voyant se lever et diriger son arme à feu vers toi, tu te levas de ta chaise, manquant de tomber, te reculant pour montrer tes mains bien en évidence. Tu le regardais avec des yeux ronds. Bon sang, les gens n'avaient pas le sens du jeu ici ou quoi ? Il te demanda qui tu étais, et sans te laissé répondre il te demanda, avec toute la gentillesse du monde, de quitter son logement. Tu fronças les sourcils, à court d'idée, de voix pour lui répondre. Il te redis ensuite que tu devais partir, mais ajouta autre chose, qui finalement, te détendit. Ton visage masqué enclin à la peur redevint pour le coup plutôt souriant. Tu penchas la tête sur le côté, baissant tes mains, toujours ce sourire flippant sur ton visage.

«On se calme mon mignon. J'ai pas d'armes sur moi, si tu pouvais baisser la tienne... Et au vu de ta réaction, tu sais d'où je viens, et tu sais aussi que je ne te veux pas de mal, sinon le mal aurait déjà été fait.»

Tu pinças tes lèvres, tu ne voulais surtout pas qu'il arrive malheur dans cette baraque, tu ne voulais pas qu'il ait assez peur pour appuyer sur la détente. Et en plus, il lui fallait penser que s'il mettait fin à ta vie, non seulement il aurait sans doute les Halloweeners au cul s'ils l'apprenaient, mais en plus il allait devoir tout nettoyer dans son appartement. Et pour toi, cela faisait deux choses assez chiantes pour te convaincre à poser une arme. Mais tu ne connaissais pas le jeune homme chez qui tu t'étais introduite, et les gens réagissent tous différemment devant la peur. Tu soupiras un instant, bruyamment, pour te diriger dans ce qui te sembla être un semblant de cuisine. « T'as pas un truc à bouffer ? » Question rhétorique à laquelle tu trouvas ta réponse, volant sous ses yeux un morceau de pain que tu vins croquer. Tu gémis de bonheur au fait de pouvoir te remplir un tout petit peu le ventre. Mais l'heure n'était pas à la dégustation. Il fallait sans doute que tu te présente pour sembler moins étrangère à ton hôte.

«On m'appelle Anémone ici. Et c'est vachement malpolis de dégager un invité après lui avoir demandé qui il était, sans attendre de réponse.»

Tu ris doucement. Tu étais sans gêne. Tu t'étais éloignée de lui, et la distance que tu avais mis entre vous te rassurais. Tu ignorais encore si tu allais attendre qu'il se calme pour jouer, ou si tu allais le quitter, de peur qu'il te descende. Mais pour l'heure, tu allais juste voir si il s'apaise, tu aviseras ensuite. Alors tu décidas de lui faire la conversation, pour essayer de le détendre. Tu n'allais pas prendre le risque d'envenimer les choses alors qu'il était armé !

« Tu répares quoi exactement ? Tu sais tout réparer ? Tu prend cher pour tes services ? »

En espérant que ça l'occupe un moment et qu'il baisse sa garde à ton égare. Quoi qu'il en sera, tu ne l'attaqueras pas, depuis le début de la soirée, ce n'était pas dans tes plans de te battre avec quelqu'un.

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Cameron & Sileas

Je sais ce qu'elle est et quelles sont les pratiques de son groupe. Ce n'est guère compliqué, vu que tout le monde les connaît. Ils aiment semé la zizanie et le bruit derrière eux. Ils sont capables du pire, même de prendre une vie. Mon regard dévie vers la porte qu'elle a ouverte pour entrer ici. Je vais devoir me montrer plus prudent et sécurisé cette foutue serrure. Ou alors un jour, je ne sortirais plus de la Matrice. Et je deviendrais un fantôme errant du monde virtuel. Je grince des dents. Elle me prive de mon petit plaisir journalier pour un moment. Je lui en veux. Même si elle ne m'a rien fait, encore qu'elle devait juste attendre que je sois éveillé pour m’attaquer. Mon arme est toujours pointée sur elle. Mon corps tout entier est tendu à l'extrême, mes sens sont en éveil, sur-vigilants en ce moment. J'attends la moindre action de sa part. Je n'hésiterais pas à lui tirer dessus, même si je me contenterais de la blesser. Avec son masque, je ne peux pas voir son visage, mais à la manière dont elle a reculé et levé les mains, je comprends qu'elle appréhende ma réaction violente un minimum. Je croyais que rien ne les effrayait ceux-là.

Je sers les mâchoires. Elle a une voix mélodieuse, qui tranche avec son déguisement servant à inspirer la peur. « C'est ça. Et tu ne veux pas que je te la donnes tant qu'on y est ? » Je rétorque en faisant un pas sur la droite lentement. L'adrénaline et le sentiment d'urgence me permettent étrangement d'interagir avec elle. C'est toujours comme cela. Quand la situation est dangereuse pour moi, j'arrive à sortir une énergie, une confiance en moi énorme. Parce que je sais que si je fais feu, je la toucherais là où je le désire. Peut-être que je peux lui briser une rotule ? Cela l'empêchera de se tenir debout et de courir, non ?

De toute évidence, l'arme ne l'effraye plus. J'hésite sur son comportement. J'ai toujours des difficultés à analyser les réactions des autres. Je l'observe se déplacer quand elle me demande de la nourriture, mais elle se sert en pain. Encore heureux que toute ma réserve n'est pas ici. Sans baisser l'arme à feu, je me déplace pour rester dans une ligne de tir assez aisée. Elle est vraiment sans gêne celle-là ! Je déteste les situations où je ne peux pas déduire la suite des événements. Et puis, d'un seul coup, sans raison apparente, elle fait la conversation. Peut-être que se donner un nom, donner des détails l'aide à rester zen. Ou bien c'est juste un moyen de devenir quelqu'un et non pas un masque. Ce qui en théorie rend le fait d'appuyer sur la gâchette plus compliqué. Je fronce des sourcils. Mais je suis toujours aussi tendu qu'une corde d'arc à flèche. Et je ne lui fais aucunement confiance. Je suis persuadé qu'au moindre signe de relâchement, elle va me sauter à la gorge.

« Tu n'es toujours pas la bienvenue » Je réplique sans me présenter. De toute manière, maintenant qu'elle sait que je vis ici et que je me connecte à la Matrice, elle reviendra me pourrir la vie. C'est leur méthode de fonctionnement. Et cela durera jusqu'à ce que je me trouve un autre garage. Et elle enchaîne comme si de rien n'était sur les services que je rends. Je reteins un grognement. « Je peux en théorie tout réparer. Et ça dépend de ce que je dois réparer.» Je réponds finalement. Parce qu'après tout un client est un client, même si je méfie fortement de certains d'entre eux. « Qu'est-ce que tu veux à la fin ? »

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