Âge: 28 ans Origines: écossaise Occupation: récupération, troc, livraisons, messagère. Orientation sexuelle: Hétéro Statut civil: célibataire Clan: résistance Traits de caractère: sauvage, méfiante, instinctive, intuitive, combattive, observatrice, sur la défensive.Groupe: Humain amélioré.
   

Quels sont les points forts de votre personnage: La survie avant tout, savoir se démerder dans n’importe quelle situation. Ne compter sur personne, ne faire confiance à personne et se battre quoiqu’il arrive. Observer et trouver la faille, ne pas avoir peur mais rester prudent, la discrétion avant tout. Sa force est donc sa capacité à s’adapter et à savoir survivre et surtout une incroyable ténacité.
   Et ses faiblesses ? Peu de culture générale. C’est une véritable sauvageonne. Elle a du mal avec les codes, et plus encore avec les familiarités, sentiments, émotions. Aussi n’a-t-elle pas toujours les comportements appropriés, le plus souvent distante. Son apparence physique est aussi un de ses points faibles. On croit trop facilement à la voir qu’on peut se permettre tout et n’importe quoi. Ne surtout pas s'y fier.
   A-t-elle été améliorée ?Oui, on lui a installé deux bracelets générateurs d’énergie, reliés à ses mains (nerfs, muscles), installation un peu précaire faite dans un laboratoire clandestin , bracelets métalliques sont étroitement incrustés dans ses chairs qu’elle cache tout le temps sous des manchettes de cuir ou de tissu. Ce qui du reste lui a coûté un bras suivant l’expression populaire. Ils génèrent de l’énergie qu’elle peut manipuler à volonté, créer des décharges (arcs d’énergie), court-circuits et boules d’énergie. De la simple étincelle façon choc statique à la boule d’énergie qui soulève, assomme ou détruit.  Mais l’énergie émise a ses contres-effets, puisque Tara devient alors son conducteur. Différents symptômes sont apparus au fil du temps, tremblements et insomnies, et parfois des crises d’épilepsie. Est-il familier avec la Matrice ? Pas vraiment. Elle la connait mais évite ses contacts, craignant de provoquer un court-circuit malgré elle. Mais elle serait curieuse d’essayer si elle était sûre qu’elle ne courrait aucun risque. Encore faut-il avoir des accès. Suivrait-il des rumeurs ? Tara a toujours une oreille qui traîne, elle est attentive à toutes les rumeurs, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle y croira, n’étant pas du tout du genre crédule.
   Quel est le rapport de votre personnage à la résistance ? Elle adhère, curieuse, très curieuse de ces idées que véhiculent ces fameux résistants, parce qu’elle, la citadelle, elle se dit que c’est de la foutaise et qu’elle déteste tout ce qui se passe autour d’elle, le dictat de cette société qui impose que certains ont le droit de vivre dans la citadelle tandis que les autres en sont réduits à survivre dans le néant, la misère, la survie et tout le reste. Elle hait toutes les inégalités et injustices auxquelles elle-même a été soumise, et ce qu’est devenu ce monde dans lequel elle tente malgré tout de survie, sans guère d’illusion toutefois. Parce que trop longtemps, c’était juste marche ou crève. Est-ce que ça peut vraiment changer ? Elle demande à  voir.
   

2017 Naissance de Tara à Inverness2027 Malgré la toute nouvelle indépendance de l’Ecosse, nul n’est épargné par la crise économique sans précédent qui touche le pays. Après la chutes des banques, c’est le déclin de nombres d’entreprises. Beaucoup d’employés perdent leur emploi, dont les parents de Tara, c’est le début de la fin. 2031 Comme beaucoup d’autres, la famille de Tara migre vers la capitale, ayant entendu parler d’une citadelle et de nouveaux emplois, comme de nouvelles promesses d’un eldorado2032 la famille s’installe dans les quartiers mal famés d’Edimbourg. La citadelle n’était qu’une promesse illusoire de fortune. Père et mère s’escriment désormais à travailler comme simples ouvriers dans les grosses usines de Pinxit pour un salaire de misère. Tara apprend à se débrouiller seule en faisant des petits boulots à droite et à gauche. 2034 Désormais livrée à elle-même, refusant de bosser aux usines comme ses parents qui s’y tuent à petit feu, Tara est victime d’une bande de malfrats qui s’acharneront sur elle, avant de la laisser inconsciente, abandonnée dans une décharge. A son réveil, elle mettra alors tout en œuvre pour obtenir vengeance et se payer dans un labo clandestin une protection efficace. Elle ne veut plus jamais être une victime. Dès lors Tara devient la jeune femme rebelle distante et farouche que nulle ne peut approcher sans risquer d’y laisser un morceau. 2037 Après des années d’acharnement et un coup qui lui rapporte particulièrement gros, Tara peut enfin se payer une protection efficace. Doc un pote à elle, génie de la protochirurgie qui crée des prototypes dans son labo clandestin, va inventer spécialement pour elle, ses deux bracelets d’énergie. Il lui faudra plusieurs mois pour que son corps accepte ses nouveaux implants et pour qu’elle sache correctement les utiliser. 2042 L’épidémie de Choléra n’épargne personne, et Tara perd ses deux parents, ainsi que plusieurs de ses amis. Plus que jamais, elle devient solitaire et sauvage2045 approche de plus en plus souvent les résistants. Survit toujours en menant ses petites affaires de troc en tout genre, livraisons et contrebande.
   

- Merci..

Tara ne répondit rien. Elle s’était contentée de faire son job. La femme avait échangé toute une boîte d’outils cybernétiques très importants contre cette poupée en plastoc pour sa gamine. La gamine du reste s’était avancée, des yeux bleus grands ouverts, curieux et encore plein de cet espoir naïf des enfants, des longs cheveux blonds nattés, pour se réfugier dans les jupes de sa mère.

- C’est pour son anniversaire.

Le paquet était encore dans son carton d’origine, une véritable aubaine pour Tara qui du coup s’était chargée de la livraison. A la place elle ramenait du matériel de première catégorie. Le boss serait content. Tara ne répondit toujours rien. Elle se foutait des histoires de cette femme, elle voulait juste le paquet.

La femme finit par repousser l’enfant pour aller chercher son dû. Une autre boîte mais d’un tout autre genre qu’elle tendit à Tara. Cette dernière la prit aussitôt pour en vérifier le contenu. Ça faisait son petit poids. Elle allait devoir rentrer vite fait. En lieu et place d’un merci, elle répondit après un rapide examen:

- Ok, c’est en ordre.

Elle avait en tête la liste précise et détaillée de ce qui devait se trouver là-dedans. Et sans attendre, sans un au revoir, elle fit demi-tour pour descendre les escaliers de l’immeuble. C’est alors qu’elle entendit un ramdam en bas, venant de l’entrée. Un rapide coup-d’œil par-dessus la rambarde lui permit de constater qu’il y avait une descente. Des Blade Runners!  Ok, elle n’avait pas à s’affoler, elle était réglo, à part .. bah à part ce qu’elle tenait sous son bras. Tara avisa alors une porte d’un des appartements de ce niveau à moitié défoncée. Elle s’y faufila rapidement, et attendit, s’efforçant de respirer calmement et l’oreille aux aguets.

Une cavalcade, plus loin, plus haut. Ils allaient à l’appartement du dessus. Tara entendit alors la femme à qui elle venait de parler, sa voix, ses protestations puis ses hurlements. Une autre cavalcade et un type qu’elle aperçut par l’ouverture de la porte, portant la gamine qui à cet instant précis, tourna la tête vers elle, le visage complètement terrifié, les larmes sillonnant son visage.

Puis il y eut le coup de feu et les cris de la femme cessèrent. Tara cessa en même temps de respirer, assaillie par des images. Elle enfant, jouant avec cette poupée, sa mère qui veillait sur elle… des flashs d’images qui se succédaient comme tous ces souvenirs qu’elle gardait, si flous si lointains qu’elle doutait parfois que tout cela avait réellement existé un jour.

Son père rentrant de son travail au bureau, avec ses vêtements impeccables, une cravate…. Depuis quand n’avait-elle plus vu d’homme en costard ? …..la robe de sa mère, légère, la musique, les rires, la balançoire dans le jardin, et l’odeur du plat qu’elle venait de cuisiner…. Une viande rôtie…. Des légumes aux couleurs éclatantes….

Tara recommença à respirer, refoulant ces bribes de souvenirs et s’efforça de revenir à la réalité, celle où la police pouvait à tout moment débarquer pour vous abattre et gâcher définitivement la vie d’une enfant….. Quand est-ce que la sienne avait été gâchée ? Il n’y avait pas eu de coup de feu non, pas de débarquement de la police en force. Non la misère s’était glissée sournoisement tel un poison dans leur foyer, faisant s’envoler l’un après l’autre les instants de bonheur.
Ça avait commencé par ce soir où son père était rentré pour annoncer à sa mère qu’il venait de perdre son travail. Ou… est-ce que ça avait commencé avec les nouvelles qu’ils regardaient à la tv ? … Ou encore quand ils avaient dû abandonner leur maison à Inverness ?

Ou, est-ce que tout s’était déglingué quand ces mecs s’étaient jetés sur elle ? Non, ça c’était juste la fin avant une autre renaissance. Non non, la renaissance, c’était quand elle s’était réveillée après son opération, désormais « transformée » à jamais. Un autre cri dehors et Tara fronça les sourcils, retrouvant cette expression impassible qu’elle arborait presque constamment. Elle avait déjà assez traîné. Prudemment, elle jeta un coup d’œil dans le couloir, puis dehors. Les choses avaient retrouvé leur cours normal, celle d’une vie dans les ghettos d’Edimbourg où chaque jour, on pouvait croiser la mort.

Au milieu de la rue, il restait pourtant une tache de couleur, la fameuse poupée en plastique et ses habits rose-bonbon. Tara pragmatique, la ramassa et s’éloigna dans la rue pour regagner ses quartiers.