Discutions scientifiques

Kattja & Moïra

Les rues s’emplissaient de pluie. L’eau dégoulinait partout noyant les rues. Une eau sale qui était chargée de détritus mais au moins, avait perdu de son acidité grâce au bouclier protecteur que Pinxit avait mis en place pour protéger la citadelle et ses précieux ouvriers. Car c’était ainsi qu’ils voyaient le ghetto, comme une masse grouillante d’ouvriers utilisables jusqu’à l’usure, jusqu’à l’épuisement. Mais ces ouvriers se reproduisaient et avaient généralement le temps de fournir une nouvelle génération. Pinxit n’avait aucune pitié envers ces ouvriers, qu’ils meurent ne les souciait guère. Mais il fallait qu’ils ne meurent pas trop vite. Certaines tâches les tuait trop vite, beaucoup trop vite, épuisaient trop rapidement les forces ouvrières. C’était pour cela qu’on lui avait demandé, à elle et aux autres scientifiques de créer les zombies. Evidemment, Moïra avait vu plus que cela, plus qu’une simple force inépuisable pour les usines de Pinxit. Les zombies. Un mot si simple et si éloigné de la vérité. Ce qu’elle avait créée c’était des êtres immortels défiant la mort. Si on l’avait laissé choisir leur nom, elle les aurait appelé tout autrement. Les réchappés du royaume d’Hadès. Les enfants de Dagda. Ces nouveaux dieux à qui l’avenir souriait.

Qu’importe ce qu’elle pensait, dans les faits, les zombies continuaient à arpenter les rues sombres du ghetto tel des esclaves modernes. Et son laboratoire n’était qu’une pâle copie de ce qu’elle avait. A chaque fois qu’elle levait le nez, elle voyait ce royaume perdu, cet Eden inaccessible désormais, ce rêve illusoire, ce passé funeste auquel elle rêvait encore, souvent avec émotion. Ce passé qui en dépit de ce qu’elle disait, ne cessait de la hanter. Que ne ferait-elle pour retrouver cet Eden ? Les regrets tendant à l’envahir, une déception de plus, à ajouter à sa longue liste.

C’est là où courraient ses pensées, sombres et amères, quand un écho, une rumeur, un bruissement la sorti de ses pensées. La foule autour d’elle émettait un son qu’elle ne pouvait ignorer longtemps. Les gens s’écartaient tout en parlant, assez fort, pour qu’elle se dise qu’il devait se passer quelque chose de sortant de l’ordinaire. S’approchant, elle vit une femme à la stature et l’allure qui la distinguait véritablement de la masse grouillante d’Edimbourg. Alors que la foule s’écartait, la scientifique s’approchait, curieuse, et nullement apeurée par l’apparence de richesse de l’inconnue. La foule avait murmuré son nom, ou du moins, son appartenance. La rumeur courrait depuis quelques temps. Que Pinxit avait accepté que Pulsar s’installe dans le coin. Ils ne venaient que rarement en ville. Or, elle était là. A son habillement, à son allure, Moïra parierait sur la PDG. Elle avait entendu parler d’elle, très différente de Volkmar. Curieuse, elle mirait la femme qui avait créer des batteries défiant ce qu’on connaissait jusqu’à présent. Elle aurait aimé parler avec elle, mais elle doutait que la femme à la tête de Pulsar daigne lui adresser la parole. C’était déjà étonnant qu’elle ne soit pas entourée de gardes. Ne craignait-elle pas de se faire détrousser ?

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