Mission, mission, mission. Après ce qu'il s'était passé avec Kyle, j'avais mis un certains temps à me bouger, reprendre le boulot. J'avais envie d'autre chose, mais finalement, on ne se refait pas avec le temps. C'est un travail que je connais par cœur, pour lequel mes dons sont plus qu'utile et surtout c'est facile de trouver des clients. Alors pourquoi se prendre la tête ? Peut-être parce que j'en avais marre, parce que j'avais envie d'offrir autre chose à Esia que cette vie dissolut, si je trouvais autre chose, je m'en occuperais certainement, mais pour l'instant, il s'agissait de notre seule source de revenue et je devais bien admettre que ce n'était pas en attendant que les deux autres de la famille se bouge qu'on allait avoir de quoi manger. Ces deux-là, ils se contentaient d'attendre que je leur serve les rations et s'enfermaient ensemble dans leur appartement. Il était loin le temps où nous étions une vraie famille. Depuis que j'étais revenue avec Esia, ils nous avaient à la limite abandonné, mais soit, bientôt, ils se débrouilleraient eux-même, notre voisine m'ayant trouvé un autre endroit où loger avec mon petit frère, je comptais bien déménager rapidement. Un soupir plus tard et j'attendais donc dans l'ombre. On m'avait certifié que tout se passerait ici et que je n'avais pas le droit à l'erreur. Prendre cet objet était incontournable pour ce que mon commanditaire voulait faire avec. Il faisait bien ce qu'il voulait tant que j'étais payé de toute façon. Un vague soupir plus tard et j'entendis le convois arriver. Je restais dans l'ombre un instant, regardant le convoi passer.

Mes yeux se portèrent instinctivement vers l'arrière du convoi, ce que je voulais était là et il ne me fallait pas grand chose pour y arriver. Je sortis donc de l'ombre, très silencieusement, je m'avançais à petit pas vers l'arrière du convoi. Il ne me fallut pas énormément de temps pour forcer le tout, entrer en silence et récupérer ce pour quoi j'étais venu. Je descendis donc à pas de velours et attendit un instant, soupesant ce que j'avais dans la main avec un sourire. Je le fourrais rapidement dans mon sac, un vieux truc, mais encore très utile et avant que je ne reparte, je l'entendis arriver, le gars chargé du convoi. Voilà ce que j'aimais dans le vol, ce genre de chose, cette poussée d'adrénaline. Alors, quand il arriva et qu'il me vit, je lui fit un clin d’œil et je partis rapidement. Courir est toujours aussi agréable pour l'animal que je suis, je ne me lasse jamais de le faire, encore et encore et bien entendu, encore plus lorsque quelqu'un me court derrière. Je suis parfaitement certaine de pouvoir larguer les deux lourdauds en armure, il ne pourront jamais me suivre. L'autre par contre. Cela risque d'être plus amusant. Je presse le pas en l'entendant me dire de m'arrêter. Oh chéri... Tu crois sérieusement que ça fonctionne ? Pourtant, je m'arrête trente seconde, me retourne et lui envoie un baiser avant de me remettre à courir. Juste pour le jeu, c'est tout aussi bien.

« Non ! »

Les gens se sont posté autour de moi et pense pouvoir l'arrêter. Je leur fais signe que ce n'est pas la peine, que j'ai bien envie de m'amuser et ils ont tous un sourire sur le visage. On me connaît bien ici, ce quartier, c'est le mien, le nôtre. Ils savent ce que je fais, ce que je pourrais faire pour eux, je suis d'ailleurs, selon eux, leur protectrice. Pourquoi pas après tout. Mais ils savent aussi que je suis quelqu'un de très joueur. Alors, quand le soldat passe à côté d'eux, ils ne bougent pas, ils ont juste un regard d'excuse, parce qu'il savent parfaitement ce qui va arriver. Le ghetto, c'est ma rue, j'en connais tous les recoins et je sais parfaitement m'y repérer. Et lui sait-il en faire autant ? Je n'en sais rien, donc dans ce cas que fait-on ? Eh bien chers amis, on le met à l'épreuve. Je bifurque à droite rapidement, et maintenant mon grand, que vas-tu faire ?