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 ELLAE'NYS ϟ Raining Blood

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✥ ELECTRIC DREAM.ELLAE'NYS ϟ Raining Blood _
MessageSujet: ELLAE'NYS ϟ Raining Blood   ELLAE'NYS ϟ Raining Blood EmptyLun 14 Jan - 15:58

Raining Blood

Sybile entoura le jeune homme de ses bras nus. Elle était sur le point de conclure avec un jeune homme craquant. C’était dur d’en trouver de mignons ici. Contrairement à la citadelle, ici les gens ne faisaient pas le moindre effort vestimentaire, comme si ils se moquaient éperdument de leur apparence. La jeune femme avait été surprise.
Ce qui la surprenait le plus n’était évidemment pas cela. C’était comment on pouvait voir un gentil père de famille pénétrer dans une boutique, entendre des hurlements, des coups de feu, et le voir ressortir les mains pleines de sang et de billets. Ce genre d’acte sordide la rendait malade, souvent elle détournait les yeux. Que pouvait-elle y faire ? Mais tout n’était pas si horrible à la citadelle, certes elle avait vite réaliser que bien des choses normalement simples devenaient compliquées, et surtout dangereuses, mais il lui apparu qu’il y avait bien des choses qu’elle n’aurait jamais pu faire à la citadelle qui étaient permises ici. Comme ce soir par exemple, où elle s’était enivré tout son saoul. Les clients du bar tapaient des mains en scandant « bois, bois, bois » à elle et au jeune homme qui s’étaient lancés dans ce défi puéril, certes mais tellement amusant.
Ils avaient finis complètement ronds, et il l’avait amené chez lui. Sur la route, en riant, il disait qu’ils avaient de la chance que personne n’est profité de leur ivresse pour les arnaquer, les voler ou pire les détrousser et les tuer. Mais tout se passa bien hormis Sybile qui manqua plusieurs fois de tomber et dû s’arrêter pour vomir par deux fois. Arrivés chez lui, elle prit une douche et se lava les dents, un réflexe qui étonna le jeune homme peu habitué à voir quelqu’un prendre aussi soin de son hygiène.
Nue, elle sortie de la douche et s’approcha de lui. Il était surpris qu’une femme soit si entreprenante, elle pouvait le lire dans ses yeux. Elle se colla à lui, il était brûlant de désir, et caressa son visage entre ses mains avec un sourire presque mélancolique avant de plonger ses prunelles dans les siennes. Elle avait envie de lui depuis qu’elle l’avait repéré dans le bar, elle brûlait de caresser ce corps masculin, de contempler ses muscles, de caresser sa peau hâlée par le soleil. Elle l’entoura de ses bras, glissant sur ses genoux, elle se pencha et l’embrassa doucement puis de plus en plus passionnément.
Elle se brûlait de l’intérieur.
Jamais elle n’avait ressenti une telle vague de chaleur, un tel désir, même si elle avait toujours quelque part conscience de ce désir animal qui la dévorait à chaque fois qu’elle regardait un homme, n’importe lequel d’ailleurs. Elle avait toujours ce désir, et souvent, elle y cédait. C’était facile d’amener un homme où elle voulait, facile d’obtenir son lit, ce qui en plus lui permettait de trouver un abri pour la nuit, mais là ce qu’elle ressentait, comme une boule de feu en elle, sa manière de l’embrasser si animale, comme si elle le dévorait littéralement, c’était quelque chose de si fort, de si puissant et de si peu commun.
Je vais le dévorer !
C’est ce qu’elle faisait. Réalisant cela, elle tenta de le repousser une première fois mais il demeurait accroché à elle, puis elle tenta une seconde fois en poussant un petit cri de désespoir. Elle le repoussa fortement, et il tomba.
Aussitôt, elle bondit sur ses pieds, ses yeux effarés laissait percevoir sa détresse. Des yeux qui tombèrent sur le jeune homme qui ne se relevait pas. Elle passa sa main vivement sur ses lèvres, elles n’étaient pas pleines de sang comme elle se l’imaginait. Brutalement, elle revint à la raison et se mit à genoux pour l’aider à se relever mais il ne bougeait pas, ses yeux demeuraient obstinément clos. Elle le secoua par les épaules en hurlant, de peur, de détresse, prenant peu à peu conscience, avec horreur, qu’il était mort, et qu’elle l’avait probablement tué.

Courir, encore, ne pas s’arrêter, pas maintenant. Elle courrait à en perdre l’haleine. S’épuisant dans sa course, elle refusait cependant de s’arrêter. Parce que s’arrêter voulait dire, y réfléchir, songé à ce qu’elle avait fait, penser à ses actes. Se souvenir de ce jeune homme tombant comme une masse au sol alors qu’elle le repoussait avec tant de vigueur mais trop tard. Se souvenir que ce n’était pas la première fois qu’un mort l’entourait, pas la première fois qu’elle ressentait cette terreur, pas la première fois qu’elle manquait de s’arracher les cheveux en hurlant, pas la première fois que la panique l’emplissait ainsi lui donnant l’impression de se noyer littéralement.
Elle courrait tout simplement.
Les images de cet homme, la quarantaine bien sonnée, allongé dans le lit, lui tournant le dos, lui revinrent. Il faisait déjà jour, se souvenait-elle, et il lui avait dit qu’il se levait tôt pour aller travailler à l’usine. Seulement il ne bougeait pas. Elle paniqua en entendant des bruits dans la pièce d’à côté. Ici c’était un simple squat, où l’homme costaux avait réussit à s’accaparé une pièce entière à lui tout seul en menaçant les autres avec un couteau. Il lui avait raconté ça avec fierté sans réalisé à quel point cela horrifiait la jeune femme. Elle posa sa main sur son épaule et le secoua, le secoua mais il finit par simplement roulé vers elle, ses yeux étaient entrouverts et il était froid, mort, raide. Choquée et sonnée, elle s’était rhabillée à la hâte et s’était enfuie en bousculant un homme et une femme. Elle avait vomis aussitôt sortie de l’immeuble lugubre.
C’était elle. Forcément. Elle ne pouvait en douter. Pas après ce qu’elle avait vu, ce qu’elle avait ressenti. Toujours cette même sensation de dévorer l’autre, littéralement, et cette impression d’être repue après. Elle ne voulait pas songer à cela mais ne pouvait s’en empêcher. Tous ces hommes qui mourraient autour d’elle, pratiquement dans ses bras, celui-ci était mort en l’embrassant, ce n’était pas normal, elle en était convaincue.
Elle s’arrêta brusquement, ses yeux remplis de larme, son estomac serré à lui en arraché un hurlement de douleur et chercha des yeux un endroit propice, une ruelle sombre. Elle y accouru, s’accrocha au mur et vomis.
S’essuyant la bouche, elle réalisa qu’elle n’avait même pas prit une seule seconde pour se poser depuis le bar, qu’elle était épuisée d’avoir couru, qu’elle avait mal au ventre, et qu’elle voulait rentrer chez elle. Pourquoi s’était-elle enfui, pour un homme qui ne la cherchait même pas ? pour fuir un père aimant ? A présent, elle réalisait la chance qu’elle avait eu de naître et de vivre dans la citadelle. D’accord son père lui avait menti, d’accord il l’avait fait opéré de trop nombreuses fois sans son consentement, mais était-ce pour autant un mauvais père ?
En réfléchissant, elle s’était écarté de la ruelle et marchait à présent devant ce qui semblait être le parvis d’une église. Elle ignorait ce qu’était un parvis, tout comme une église car son père n’étant pas un croyant il n’y avait pas le moindre signe religieux à la maison, ils n’avaient d’ailleurs jamais évoqué le sujet. Tout ce qu’elle savait à ce propos, c’était ce qu’elle avait pu apprendre dans le monde virtuel ou à la télévision. La vision de cet immense édifice la laissa bouche bée.
Les larmes coulaient sur ses joues alors qu’elle levait le nez vers le ciel, essayant de regarder ce qu’il y avait tout en haut sur le toit de l’édifice, ignorant qu’on mettait souvent des statues d’anges ou des gargouilles. Elle recula pour mieux voir de quelques pas jusqu’à sentir un corps chaud derrière elle. Surprise, elle se retourna. « Excusez-moi. »

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MessageSujet: Re: ELLAE'NYS ϟ Raining Blood   ELLAE'NYS ϟ Raining Blood EmptyVen 18 Jan - 3:19

❝ Fear is only in our mind ❞
Ft. Sybile & Ellae'nys

La soirée avait presque bien commencée pour Ellae'nys. Presque, parce qu'elle avait dû trouver un refuge pour se nourrir. Un refuge, c'était le nom qu'elle donnait aux demeures où elle allait se servir impunément, sans la moindre était d'âme et tout dans un calcul relativement fou. Entrée dans une demeure d'une pauvreté modérée, elle avait réussi à se faire inviter par le mari qui s'était demandé qui elle était. Mais cela avait-il de l'importance ? Un sourire, et il avait déjà pensé à lui donner le bon dieu sans confession, plutôt ironique quand on connaissait la nature dégradée d'Ellae. Passant le couloir de l'entrée, elle avait été émerveillée des quelques meubles qui s'appuyait contre les murs de misères. Certaines personnes avaient un réel donc pour cacher leur pauvreté. En un autre temps, on aurait pu appeler cela de la petite bourgeoisie, mais l'hérésie préférait les qualifier de grand hypocrite. Elle, au moins, elle ne se cachait pas, elle ne niait pas ce qu'elle était. Tournant et virant dans la maison, elle s'était retrouvée en face de l'épouse, qui, elle.. S'était montrée bien moins réceptive au charme de la Brune. L'observant longuement, Ellae avait fini par lui offrir un de ses plus beaux sourires rouges. Les jouets d'enfant au sol et dans le bras de la pauvre femme laissait également présager qu'il y avait un enfant en cette sacro-sainte demeure. Un enfant.. Rien qu'à cette idée, l'hérésie avait retenu un soupir mêlé à une grimace de dégout. Il n'y avait rien de plus détestable que l'innocence enfantine. Mais en observant l'heure, elle avait rapidement comprit que le petit - ou la petite, d'ailleurs - était plongée dans le sommeil. « Vous êtes une amie de ma.. » « Arthur, je ne connais pas cette femme. » Restant plantée, là, au milieu du salon, entre les deux époux, Ellae'nys les avait observé avec une pointe d'espièglerie avant de finalement se rapprocher de l'homme. Les talons glissant contre un tapis usé par le temps, elle avait arrêté son buste contre le dos du trentenaire. Une main levée, les doigts avaient glissés lentement contre sa joue, arrachant un soupir au pauvre homme. Un souffle et la folie était là, un souffle et elle faisait naitre la colère en lui. Il semblait que bien des problèmes conjugaux n'avaient pas été résolus entre eux.

Le regard grinçant de haine, porté sur son épouse, Arthur avait bien vite fait d'ignorer l'hérésie pour attraper sa femme par le poignet. Mensonge, elle mentait. Comme toujours.. Comme pour Colin, il savait que leur fils n'était pas vraiment le sien. Oh, une véritable tragédie tandis qu'Ellae avait fini par s'installer dans un des fauteuils pour observer la scène. Véritable spectatrice, intéressée par la pièce de théâtre, elle s'était faite marionnettiste d'un jeu d'enfant devenu jeu macabre. Le visage penché, elle avait fini par croiser les jambes en regardant l'homme frapper sa femme, encore et encore. C'était bien la première fois qu'il osait un tel geste. Sans comprendre sa fureur, il s'y laissait aller de manière presque bestiale tandis que la femme se demandait bien ce qui se passait. Tentant de s'échapper, elle n'y parvenait pas. Les cris arrivaient aux oreilles de la Brune tandis qu'elle retenait tout son contentement. La seconde phase entrait alors en jeu tandis que l'épouse glissait dans les méandres d'une folie pleinement contagieuse. A chaque coup, son esprit vacillait tout autant que son corps. Une lampe était attrapée, elle frappait son mari. C'était un carnage conjugal, et Ellae laissait échapper un rire devant toute l'horreur de la scène. Que les humains étaient maniables. Qu'ils étaient adorables.

Se relevant d'un geste souple, l'hérésie dévorait la distance qui la séparait de l'homme tandis qu'elle s'arrêtait dans son dos. Une main attirait son menton pour qu'il l'observe. Fascination. Une seconde suffisait pour qu'il change d'optique. Rapprochant ses lèvres de celle du trentenaire, Ellae'nys dévorait ses entrailles, absorbant sa vitae en quelques secondes tandis que l'épouse vacillait entre rage et panique. Commençant à s'arracher les cheveux, elle observait le corps de son époux échouer sur les talons de l'Hérésie. Se jetant sur sa moitié décédée, elle finissait par réaliser toute l'horreur de la situation. Relevée en quelques secondes, elle sentait ses jambes vaciller tandis que l'hérésie demeurait spectatrice du désarroi de sa prochaine cible. La laissant approcher avec un nouvel objet décoratif, elle interceptait son poignet pour la pousser et laisser son dos heurter un mur. Un craquement se faisait entendre alors qu'Ellae se mettait à rire d'amusement. Le poignet se brisait d'un geste sec alors que la Brune rapprochait ses lèvres de celle de la femme, absorbant tout autant sa vie, elle gardait son regard rivé sur le sien. Le souffle même de la vie la quittait tandis que le contentement de l'hérésie allait crescendo. Relâchant le cadavre de l'épouse sans nom, Ellae'nys observait autour d'elle, encore embaumée de son acte. Une inspiration était prise, et .. Malheur.

Un cri, un pleur se faisait entendre. Un pleur d'enfant. C'était dans la pièce d'à côté. Mettant ses mains à ses oreilles, Ellae'nys déraillait, glissant dans les méandres de sa propre folie douloureuse. Attrapant le premier truc qui lui passait sous la main, elle le fracassait, puis enchainait avec le suivant. Le salon était saccagé alors que finalement, elle réalisait que cela n'allait pas arrêter le massacre. Son âme hurlait, appelant à un répit, et il fallait que cela cesse. Alors, prenant la direction de la chambre d'enfant, Ellae'nys entrait sans ménagement pour voir un bambin rouge de pleur, de chagrin ou.. Tout autre chose. Attrapant le premier objet lourd, à sa portée, elle venait le fracasser sur la tête du petit, continuant, encore et encore, jusqu'à ce que le silence revienne. Une fois chose faite, elle laissait échapper un soupir de satisfaction de ses lèvres. Mieux, c'était mieux. Ses mains ensanglantées, tout comme une partie de sa robe était observé, tandis qu'elle menait à ses lèvres ses doigts pour gouter le sang. La pureté, il n'y avait rien de mieux.

Sortant donc de la pièce au énième massacre, elle cherchait la chambre à coucher des parents pour y entrer. Ouvrant la garde-robe de l'épouse pour piocher dans ses vêtements. Après de longues minutes d'investigation, elle récupérait une robe rouge, ni trop courte, ni trop longue, mais bien assez jolie pour elle. Se dirigeant vers la douche, Ellae'nys allait se rafraîchir avant d'enfiler ses nouveaux vêtements. De longues minutes suffirent pour donner le temps passé, depuis son massacre, dans la demeure, jusqu'à ce qu'elle se décide à quitter l'endroit. Déambulant alors dans les rues crasseuses, elle observait le peu de monde, marchant çà et là. Un sourire de plénitude meurtrière était niché sur ses lèvres tandis qu'elle chantonnait, le plus tranquillement du monde. Diable qu'elle était heureuse, la meurtrière.

Finalement, ses pas l’arrêtaient devant un édifice religieux. L'observant avec une légère moue, la folle s'était toujours demandé si les gargouilles pouvaient hurler à l'approche d'une engeance démoniaque.. Comme elle. Glissant un index dans sa chevelure brune, elle capturait une mèche pour l'observer, oubliant pendant une fraction de seconde sa contemplation première, mais finalement, dans son champ de vision apparaissait une silhouette féminine, bien assez frêle et charmante pour être reconnaissable. Sybile. Le plaisir de ses méfaits tout juste passé se retrouvait alors renouvelé tandis que d'un pas léger, la Brune se remettait à avancer pour s'arrêter dans le dos de la Rousse. Humant son parfum pendant quelques secondes, les excuses lui arrachaient un rire léger. Les prunelles émeraude se redressaient alors vers l’Église.

    « Il ne faut jamais s'excuser d'être ce que l'on est. Tu aimes cet endroit ? Je le trouve archaïque. D'ailleurs, j'ai une question pour toi, ma petite.. Tu penses que les gargouilles cris ? Ou peut-être pleurent-elles ? J'aimerais assez les voir faire. Mais je n'aime pas la peur, c'est un véritable poison, pire que la folie. »


Discours décousu et pourtant plein de sens, c'était un véritable méli-mélo pour l'Hérésie, mais elle se comprenait.. Plus ou moins, du moins. Pour Sybile ? Elle avait de quoi se changer les idées.
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MessageSujet: Re: ELLAE'NYS ϟ Raining Blood   ELLAE'NYS ϟ Raining Blood EmptyDim 20 Jan - 23:17

TEARS AND BLOOD

Sybile se tourna, une moue légèrement choquée, peut-être un peu troublée au lèvres, un regard trouble, les yeux encore humides des larmes qu’elle a versée en courant, le souffle encore court, mais rapide, et la surprise dominant totalement son expression. ELLAE. Elle pensait tomber sur un inconnu, s’excuser et disparaître aussitôt, mais croiser la brune ici ? Le hasard, parfois, fait bien les choses, même si le reste du temps, il fait mal. La jeune fille pousse un soupire de soulagement. Elle a eut si peur, durant quelques secondes, et à présent, qu’elle est soulagée elle réalise qu’elle a craint qu’on vienne l’arrêter, qu’on l’enferme pour ce qu’elle avait fait. Un petit soupire de soulagement s’échappe de ses lèvres puis un sourire, faisant disparaître le reste de stupeur de l’expression de son visage.
C’est Ellae, n’ai pas peur, n’aie plus peur, tu verras tout ira bien.
L’homme était vieux, et sûrement seul, il était peut-être même méchant, et de toute façon, ici, on est dans le ghetto. Comme dise les gars dans les bras, vous pouvez disparaître du jour au lendemain, personne n’en a rien à cirer. Elle se le répète une fois, puis deux. Il faut que l’idée pénètre dans sa cervelle tremblante de peur. Mais le monologue intérieur ne dure que très peu de temps. Ellae est là, et soudainement, c’est tout ce qui importe.
L’enfant a envie de se presser contre sa grande sœur, de se réfugier dans ses bras, de se cacher derrière elle, et de pleurer un bon coup. Elle a eu si peur. Maintenant elle n’a plus peur, maintenant tout va bien, elle se sent en sécurité. Vite, vite, elle sèche ses larmes, renifle un coup, et fait disparaître les larmes au profit d’un sourire. Ellae est là. Tout ira bien maintenant !
Elle en est plus que convaincue. C’est l’évidence même. Pourquoi cela n’irait-il pas ?
« Il ne faut jamais s'excuser d'être ce que l'on est. » commence la grande brune avec une certaine fermeté dans la voix. C’est un conseil qu’elle donne, mais cela sonne comme une consigne, une manière de vivre, une épiphanie. Sybile doit bien admettre que son amie a raison. On ne devrait pas s’excuser pour ce que l’on est, même lorsqu’on ignore ce que l’on est.
La brune enchaîne directement, ne laissant guère à la rouquine le temps de répondre. « Tu aimes cet endroit ? Je le trouve archaïque. D'ailleurs, j'ai une question pour toi, ma petite.. Tu penses que les gargouilles cris ? Ou peut-être pleurent-elles ? J'aimerais assez les voir faire. » Sybile redresse la tête, et observe au-dessus d’elle ce que son amie appelle des gargouilles elle ignore ce que c’est, mais ça semble être sur le toit si elle en suit le regard de la brunette. Elle cherche à comprendre le sens des mots. Parfois il lui échappe. Le plus souvent avec Ellae d’ailleurs. Son amie parle vite, et sait tant de choses qu’elle ignore. Sans sa connexion Internet, elle est perdue, sans son holoband elle ne sait plus où elle est. « Mais je n'aime pas la peur, c'est un véritable poison, pire que la folie. »

Sybile secoua la tête avec vigueur. « J’aime pas non plus la peur. » Avec la candeur d’un enfant, la jeune hérésie s’exprimait. Comme en écho de la folie de son amie, Sybile parlait avec lenteur, presque une innocence enfantine. Elle était tellement fascinée par son amie, qu’elle se conduisait comme une enfant, et cependant, elle en était une, mentalement, adolescente serait sans doute plus juste. Elle n’avait pas encore totalement coupé le cordon avec son père. Et cela se sentait. « Ca t’empêche de réfléchir. » observa la jeune fille en se mordillant la lèvre.
Réfléchir. Il lui faudrait bien cela pour aborder le problème qui lui revint en tête. Elle ferma les yeux et secoua la tête pour se débarrasser de la vision du corps de l’homme tombant alors qu’elle le repoussait, de ce son, du choc du corps avec le sol, un son si léger, si muet, assourdi. Elle l’avait laissé là, en plein milieu… Secouant à nouveau la tête, elle releva la tête vers l’église, ce qui lui provoqua un léger vertige tant le mouvement fut brusque et rapide.
« Tu sais, je crois… » commença-t-elle sans finalement savoir comment exprimer exactement son idée. Il lui semblait que c’était compliqué de le dire. Terriblement compliqué, soudainement. « Peut-être… » Elle sourit puis baissa la tête, se sentant un peu stupide. « Je sais pas. C’est bizarre comme immeuble je trouve, un peu lugubre. » Finalement les mots étaient revenus. L’idée n’était pas encore totalement exprimée. « Tu ne trouves pas ? »
Pas aussi lugubre qu’un cadavre laissé en évidence se décomposant à vue d’œil qui doit à présent bien empester.
L’image lui revient à nouveau. L’homme qu’elle secoue mais qui est sans vie, ne réagissant pas, et cette sensation d’avoir avaler littéralement sa vie. La répulsion venant aussitôt. Elle se levant, s’élançant, et s’enfuyant. L’envie de gerber envahissant sa bouche alors qu’elle continue de courir, son ventre se tordant, ses intestins se nouant. Elle sait que le poison est déjà dans ses veines, déjà en train de la ronger de l’intérieur. Peu importe qu’elle supplie, qu’elle hurle, et frappe du pied, il est là, en elle, déjà en train d’œuvrer, et de la réduire à l’état de charpie, impitoyablement. Elle a envie de hurler, de se rouler en boule, envie de frapper quelqu’un ou quelque chose, envie de voir couler le sang, envie de tourner sur elle-même sans s’arrêter.
Cela doit être amusant d’être folle, on n’a plus rien à justifier, plus rien à déclarer, tout n’a plus la moindre importance.
« Tu pourrais m’apprendre comment faire ? » demanda-t-elle à son amie. « Comment on fait pour être folle, je crois que je vais en avoir besoin. » déclara l’enfant, l’adolescente dans un corps de jeune adulte.

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