Âge: 39 ans. Origines: écossaises avec une pointe de scandinaves. Occupation: chef d'équipe dans les mines  à ciel ouvert et agent de liaison pour les vrijbuiters. Orientation sexuelle: hétérosexuelle. Statut civil: officieusement divorcée mais pas officialisé sur papier. Clan: le syndicat via les vrijbuiters. Traits de caractère: pragmatique, déterminée, exigeante, protectrice, aimante, agréable, sarcastique, capricieuse, insatisfaite, se laisse des fois aller à des excès qu'elle abhorre secrètement, jugeant qu'elle donne ainsi le mauvais exemple à sa fille. Groupe: humains.

Quels sont les points forts de votre personnage: sa volonté de bien faire, pour elle et sa fille : c'est loin d'être un grand secret, Iona n'est pas satisfaite avec son existence, encore moins avec le futur peu reluisant réservé à l'adolescente, et elle n'a de cesse de trouver le moyen d'atteindre ses objectifs; sa connaissance du ghetto et les contacts qu'elle a tissés au fil des ans; sa capacité à se faire respecter; la présence d'un archandroid à ses côtés, machine au caractère plutôt trempé qui lui est dévoué; le respect des vrijbuijers, obtenu après une bataille de longue haleine, qui lui offre maintenant la tranquillité, ainsi que des ressources tout sauf négligeables
Et ses faiblesses ? sa fille qui est à elle seule un excellent moyen de faire pression sur elle; son penchant à aspirer à une vie meilleure et ainsi à se laisser facilement convaincre quand le résultat brille suffisamment pour justifier l'effort; sa condition d'humaine, à priori, qui aux côtés de capacités que certains développent ou que certains implants confèrent, la rend faible, dirons-nous
A-t-il été amélioré ? non
Est-il familier avec la Matrice ? Elle est familière avec la Matrice et s'y connecte régulièrement. Ses bases restent très limitées et elle laisse souvent la navigation à l'androide qui travaille avec elle. Son avatar est celui d'un homme d'une apparence quelconque qui lui sert pour son travail. Ainsi maintient-elle l'anonymat, la discrétion, l'efficacité et puis bien sûr elle peut espionner sa fille.
Suivrait-il des rumeurs ? Elle prête une oreille attentive aux rumeurs, puisque elles sont parfois basées sur des faits réels. Elle s'en méfie mais ne peut s'empêcher de trop impulsivement y croire. Elle les suivrait sans doute. Pour peu que cela la rapproche de la citadelle et ses richesses.
Quel est le rapport de votre personnage à la résistance ? Ni pour ni contre. Sans doute pas assez bien renseignée. Elle entend des histoires sans jamais s'y attarder. Leurs intentions de liberté sont louables, mais elle ne s'y est jamais vraiment attardée.

2006 Naissance dans une famille aux revenus moyens, Iona grandit tandis qu'autour d'elle, le monde dégringole. Il n'y a rien à relever de particulier, elle entame même des études d'électronique/cybernétique. Son but étant d'intégrer la compagnie montante Pinxit.2031 Naissance de sa fille d'un mariage qui dure depuis 2 ans. 2032 La citadelle est achevée, Iona se voit bien tentée de la rejoindre. Il est vrai que le reste d'Edimbourg n'a que peu d'attraits. Alors elle fait des pieds et des mains. En vain. Elle n'a pas les bons contacts. Se distançant de son mari, les deux finissent par se séparer. Avant que le divorce ait pu être officialisé, il disparait du jour au lendemain. Les rumeurs vont bon train. Il aurait, parait-il, rejoint la citadelle. Depuis Iona ne veut pas en entendre parler, ou alors préparez-vous pour une tirade sans fin d'insultes et de remarques. 2033 C'était bien tenté mais ça ne sera pas pour cette fois. Depuis les rues sombres et sales du ghetto, Iona contemple un rêve qui s'envole. 2035 Elle n'a toujours pas abandonné son rêve, celui d'être l'une des élues en partance pour l'Etincelante, mais plus elle s'efforce, plus ses espoirs glissent entre ses doigts. Entre alors en scène Bogdan, un homme dont elle ne sait pas grand chose, mais avec qui elle décide de monter une affaire des plus prometteuses. Le troisième larron est un certain Godfred, ami proche de Bogdan. S'improvisant faussaire aux côtés de son nouvel associé, elle s'autorise un certain train de vie en mettant en circulation des faux tickets restaurant. Le marché des tickets d'or semble être à portée de main mais foire. Puis Iona découvre la nature de Bogdan, ou du moins ses pouvoirs colériques, qu'elle juge trop dangereux. Effrayée Iona quitte le navire, le laissant seul aux commandes. Sachant qu'il n'apprécie que moyennement sa fuite, voir même pas du tout, elle fait tout pour l'éviter. 2036 Embauchée désormais dans les mines à ciel ouvert. Rapidement promue à responsable et chef d'équipe. Elle arpente les étendues de sable sans trébucher. Dissimulée sous sa combinaison et son masque, elle est méconnaissable, et on l'écoute. 2037 Il n'aura pas fallu longtemps pour que les vijbruiters l'approchent. En un rien de temps, et en échange d'une bonne rémunération et d'une assurance dentaire, Iona se voit offrir la responsabilité de contrôler les camions qui fournissent les mafieux en matériel. Les mines sont sur leur route. Elle est le laisser-passer. 2038 Iona est inexplicablement élue ouvrier du mois plusieurs fois dans la même année. 2043 Dans une décharge des mines, dans un jour à priori banal, Iona découvre le corps malmené d'un archandroid. Elle met ses modestes capacités à le remettre sur pieds, demandant de l'aide aux experts vijbuiters quand ça devient trop difficile pour elle. Ash renait de ses cendres, anciennement assassin et nouveau garde du corps. Avec le temps elle s'attache à ce tas de ferraille. 2044 Iona croise Godfred lors d'une mission. S'ensuit une dispute qui restera à l'état de mots, la présence d'Ash aux côtés de la jeune femme dissuadant le bras droit de Bogdan de toute colère. Ils sont pourtant du même camp, tous sous la tutelle des vijbruiters. Iona a entendu parlé des pirates mais s'est débrouillée pour les éviter. La dispute tourne finalement à l'échange de paroles somme toute civilisés mais n'ira pas plus loin. 2045 Sa fille est désormais une adolescente qui échappe de plus en plus à son contrôle. Maintenant Les rumeurs vont bon train, Iona espère prendre le train en marche.

L'aube réveille la ville d’Édimbourg. Les rues sales se remplissent d'ombres fuyantes. Il est bien trop tôt. Il fait bien trop froid. Les immeubles délabrés vomissent les âmes qui partent en vadrouille. Qui vont travailler dans les usines ou qui vont juste d'un bout à l'autre de la ville, sans réel but.

D'une main elle stoppe la sonnerie du réveil. Elle s'extirpe ensuite du lit en soupirant. Dans l'ombre, elle distingue la forme endormie de sa fille, avec qui elle partage la chambre. Un manque d'intimité pour une relation qui se déstabilise, adolescence oblige. Cette proximité forcée n'aide pas. Mais les ressources limitent l'espace. Alors elles font avec, certains jours mieux et certains jours moins bien. Hier d'ailleurs ce n'était pas tellement reluisant.

Dans son sommeil, bien emmitouflée entre les draps, l'adolescente émet un grognement indistinct avant de bouger en direction du mur, lui tournant le dos. Iona y voit là le résultat d'une réaction inconsciente de son enfant qui lui fait la gueule. Ca la fait sourire en coin malgré tout. Elle voudrait quelque chose de mieux pour sa fille, autre chose qu'un quotidien pourri sans futur. En soupirant elle gagne le mini coin réservé à la cuisine. Le café coule d'une vieille cafetière italienne, une relique trouvée au vieux marché. Elle apprécie cette marque du passé, qui semble relever le goût de ce café qui n'a que le goût du synthétique. Puis elle enfile ses vêtements et griffonne un mot sur un papier. Je rentre ce soir. Passe une bonne journée. Bisous. C'est une routine depuis longtemps.

Et puis elle file sous les premiers rayons du soleil.

*****

A travers la vitre, l'immensité d'une terre d'une aridité sans nom brûle les rétines.
Derrière elle une toux discrète vient parfois perturber le silence de l'habitacle. Dans le camion qui les conduit aux mines, aucun membre de l'équipe ne lâche le moindre mot. La plupart finisse leur nuit, comme son voisin qui dort malgré les secousses du véhicule, sans doute trop éreinté pour prétendre discuter. Et même l'arrêt du camion dans un nuage de poussière tarde à le faire réagir. Il se lève et suit les autres, leur emboîtant le pas sur la route du travail. Devant eux la silhouette du bunker se fait plus précise. Alors que les semelles de ses bottes foulent le seuil, elle lance déjà ses ordres, avant d'enfiler son casque. L'ensemble de sa combinaison lui donnerait un aspect quasiment menaçant. Les filtres respiratoires déforment sa voix tandis qu'elle expose le déroulement de la journée. On l'écoute et puis on se met en marche.

Dehors ils sont déjà là. Elle les observe derrière sa visière. Le regard fermé. Les zombies se trainent dans la poussière. Quelques années auparavant ils étaient objets de curiosité. Maintenant c'est dans l'indifférence qu'ils avancent. Même la tempête qui ralentira le travail en milieu de journée ne semblera pas les ralentir. Ils travaillent quelque soit le temps au beau milieu des machines. Les merveilles de haute technologie, de dimensions presque incroyables, excavent la terre. Les camions chargent les matières premières qui sont extraites. Iona est le chef d'orchestre de cet incroyable ballet.

Un voix familière retentit dans le transmetteur intégré à son casque, bientôt suivie par d'autres, et très vite c'est un charivari dans ses oreilles.

- T'as acheté ton tickek Iona ?
- Bien sûr qu'elle l'a fait.
- Et toi Rendeth ?
- A ton avis ?
- Pas moi c'est des conneries.
- Tout est des conneries pour toi.
- Mais personne ira à la citadelle putain alors à quoi ça sert.
- Les gars mettez-vous au travail.

Cette dernière phrase est lâchée dans un soupir, teinté d'un mélange étrange d'amusement et d'un soupçon de lassitude. Les yeux roulent avec résignation. Elle entend des rires étouffés dans son casque. D'un simple mouvement elle le débranche. Elle prend le temps de souffler. Loin des remarques elle se laisse aller à la réflexion. Il est évident qu'elle va participer, comme elle le fait à chaque fois. Ce ticket d'or c'est l'accès assuré à la citadelle. Une illusion qu'elle maintient. Un temps précieux et des efforts répétés pour partir loin. Partir loin de toute cette misère. Fuir des quartiers pauvres. Amener sa fille avec elle. Leur assurer une vie dans les lumières de la citadelle.

Alors elle joue encore, investit du temps, de l'argent, des économies durement gagnées, pour parvenir à ses fins.

A des dizaines de mètres sous l'une des structures gigantesques, un affaissement du terrain découvre une nouvelle étendue dans un vacarme étourdissant. La poussière s'élève, obscurcissant le ciel. Elle ne bouge pas. Ses yeux derrière la visière observent attentivement. Puis d'un geste elle réajuste son transmetteur.

Une nouvelle journée débute.