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 The Gift of Guilt — ft. Bogdan

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MessageSujet: The Gift of Guilt — ft. Bogdan   The Gift of Guilt — ft. Bogdan EmptyVen 4 Mar - 16:57

The Gift of Guilt

Geva — Bogdan
« Stan, tu vires ! », aboya t-elle alors qu’elle refermait la porte rongée par la rouille et le temps, cognant par la même occasion le dit Stanislas. Il râla derrière, mais elle ne se méprit pas : il n’allait pas respecter cette clause sans menaces. Et entre nous, les verrous ici, c’était une légende urbaine. « Si tu rentres j’t’arrache les yeux pour t’les faire bouffer, c’est clair ?! », proféra t-elle, et la petite blonde n’avait pas l’air de déconner. Inutile de préciser que c’était valable pour tous les autres qui auraient l’idée farfelue de s’introduire dans ce petit coin de paix qu’elle s’était improvisé. Même si, à dire vrai, ça allait plutôt prendre des allures de zone médicale sécurisée qu’autre chose, car elle allait jouer aux apprenti-chirurgiens. « Ouais, ouais, », grommela t-il avant de, semble t-il, croiser quelqu’un, à qui il s’adressa : « La sauvageonne elle s’est enfermée là-d’dans, tu sais pourquoi hein ? » L’autre répond aussitôt, l'air amusé - quoique dubitatif. « Bah, j’sais pas, elle s’touche ? » « AH ! C’est ça ! Elle se touche la gamine ! » s’exclama finalement Stan, bienheureux d’avoir trouvé une réponse qui lui seyait. Le bougre. Geva lève les yeux au ciel, canalisant ses pulsions : elle aurait aimé mettre ses menaces à exécution…mais elle avait mieux à faire. Bog n’était pas dans le coin, et occupé comme il était sensé l’être, il valait mieux profiter de ce laps de temps qui lui était offert. « Et ce sera pas en pensant à vos gueules de raies ! », rajouta t-elle crûment avant de se poster dans un coin, surveillant d’un œil la seule ouverture qu’elle avait clôturée plus tôt.

Geva fit glisser son couteau hors de son étui et fit chauffer la lame avec ce qu’elle put, à savoir un vieux zippo qu’elle avait récupéré il y a une semaine, dans les décombres. Elle avait gardé volontairement sa trouvaille secrète, l’opération étant des plus confidentielles. Ceci fait, elle se tâta la chair du cou, puis remonta vers sa nuque dénudée. La puce devait se trouver ici, c’était enfin le moment de retirer cette merde qu’elle se traînait depuis des années. Cette dernière était endommagée depuis un moment, les traitements divers et variés qu’elle avait subi l’y aidant. Il était aussi dû au fait qu’elle avait tenté de le faire, moins bien équipée qu’aujourd’hui il est vrai. C’était le moment ou jamais d’agir, d’ôter ce qui lui restait d’entraves à sa « liberté ». Ses yeux clairs vont et viennent de la porte à la lame de son couteau dont elle se servit comme miroir, tentant d’encadrer au mieux la zone à inciser. Les voix par delà la porte ont faiblit, disparaissent même…tant mieux, se disait-elle. Sa méfiance s’endormit alors subitement alors qu’elle se lança dans l’opération dite, le cœur battant.

La main motrice ne tremblait pas, ou plus : elle avait inspiré profondément et avait dû agir à l’aveuglette, seulement guidée par les contours de sa main immobile. Geva incise, le liquide chaud se met à couler car, de toute évidence, elle n’y va pas de main morte. La jeune femme grimace légèrement, essaie de se concentrer, bravant cette douleur qui n’était rien comparée à ce qu’elle avait connu - ou connaissait aujourd’hui à certaines occasions. Il lui semble alors sentir quelque chose, mais ignore s’il s’agit de la puce ou d’autre chose. « Retire-toi, salope… », siffla t-elle entre ses dents alors qu’elle s’aventurait encore plus loin. Impossible de la retirer, quant bien même elle parvenait à l’atteindre. Ce truc était si mal placé qu’il lui faudrait l’aide de quelqu’un d’autre, mais ça…ça, c’était tout simplement pas envisageable. Le sang coule, glissant sur son épaule et s’aventurant à d’autres endroits épars. Mais Geva en est certaine, elle ne veut pas lâcher l’affaire, pas maintenant, pas tant qu’elle est si près du but.

Enfin ça, c’était sans compter que la porte venait de s’ouvrir subitement, une silhouette familière fendant son espace vital.

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MessageSujet: Re: The Gift of Guilt — ft. Bogdan   The Gift of Guilt — ft. Bogdan EmptySam 12 Mar - 0:22

Dax était arrivé avec ce petit sourire en coin et ce regard étincelant qui voulaient tout dire. Il sait quelque chose. Quelque chose que tu ignores. Tu sais qu’il va continuer à te mater de cette façon jusqu’au moment où tu craqueras – c’est qu’il aime titiller ta curiosité. Quand il agit de cette manière, il a des allures de serpent diabolique. Et tu te sens aussi stupide que la demoiselle de la Genèse, tentant vainement de résister à l’appel alléchant du reptile. La sentinelle a pourtant bien dû se résigner à retourner sur son perchoir au bout d’un moment. Mais même de là-haut, tu sais qu’il te jette un coup d’œil de temps à autres. C’est que cela doit lui sembler important. Ou particulièrement amusant à te dissimuler. Mais, aujourd’hui, il n’y a pas que Dax qui agit étrangement. Tu ressens comme une tension au sein du camp depuis quelques temps et tu en ignores complètement l’origine. Est-ce que cela vient de toi ? Pas que tu te remettes en question mais il vaut toujours mieux penser un instant à sa place de chef pour éviter de la perdre trop brusquement. Autour de toi les murmures se lèvent et les ombres se faufilent. Et cela t’énerve. Tu es sur les nerfs, oh ça oui.

« DAX ! RAMENE TON CUL CRASSEUX ICI ! » Abois-tu vivement. Tu en as fait sursauter quelques-uns mais le principal intéressé n’a pas l’air d’être impressionné. Il t’adresse un sourire carnassier, dévoilant ses dents pourries. Il se marre bien le con. C’est qu’il sait qu’il n’est pas le seul au courant. Tu rentres à l’intérieur de votre forteresse en soufflant comme un taureau en colère.

« Un problème mon colonel ? » Dax t’a suivi, serpent rampant et discret qu’il est. Assis en tailleur sur l’une des tables installées dans la grande pièce dans laquelle vous vous trouvez, il ne lâcherait pour rien au monde cet air amusé qui te donne envie de lui arracher les yeux. Plusieurs de vos compagnons sont présents, occupés à entretenir leur matériel. Mais la plus part d’entre eux se sont stoppés dans leur tâche. Ils ne rateront pour rien au monde le commencement d’une bagarre. Néanmoins, ils savent que leurs espérances sont un peu trop ambitieuses : Dax est trop rapide, toi tu es trop lourd. Vos altérations, même si elles sont plutôt rares, finissent toujours de la même manière : le premier fuit habilement en ricanant tandis que le deuxième fulmine et cogne les murs, en guise de lot de consolation – à moins qu’un malheureux ne te tombe sous la main. « Eh bien quoi, Bogdan ? Tu attends quelque chose ? Le train peut-être ? » Tu n’as jamais vraiment saisi son humour. Personne ne doit le saisir, à vrai dire.

« T’es toujours pas au courant ? » Stan, l’un de tes hommes, interrompt le combat de regard qui s’était instauré entre vous deux. « Ta meuf t’a toujours rien dit ? » Inutile de débattre à nouveau sur le statut de la demoiselle dont il cause – Geva, à coup sûr. Tes sourcils se froncent tandis que ta tête se tourne légèrement sur le côté, sous l’effet de l’incompréhension.

« Elle a dit que si quelqu’un lui disait, elle nous ém… … ém… qu’elle nous arracherait les couilles avec ses dents. » Benji n’est pas fort en vocabulaire, mais il s’y connaît en explosif, ce qui en fait un élément plutôt intéressant. « Et moi j’tenterai pas le diable, t’sais. »

« Tafiole de merde, t’as peur de cette petite pisseuse, tu… » Un raclement de gorge rappelle soudain à Stanislas le sujet principal de votre conversation. « Ta protégée c’est une mutante. » L’information ne te choque pas parce qu’elle a l’air tout sauf vraie. Dans la bouche de Stanislas, tout sonne faux. Mais les regards que s’échangent les autres te fait douter un instant.

« Te fous pas de ma gueule. » que tu lâches, en faisant craquer les os de tes omoplates.. « Tu n’as qu’à… vérifier tes sources ? » Sur ces mots, Dax file comme une anguille. Les autres retournent à leurs occupations. Et toi, tu n’as plus qu’une chose en tête.

Si tu as pensé, dans un instant de colère et de frustration, à aller voir la principale concernée, tu as laissé rapidement filer l'idée. Etre un mutant, tu sais ce que c'est. La perturbation des premiers instants est grande. Sans limite. Tu as confiance en Geva, tu sais que si elle ne te dit rien, c'est qu'elle a ses raisons. Sans doutes d'obscures raisons mais des raisons tout de même. Tu passes alors à autre chose, laissant tout cela de côté – ce n’est pas comme si tu n’avais pas de quoi t’occuper. Cependant, les jours se suivent sans que rien ne vienne. A chaque fois que tu aperçois la silhouette féminine de Geva, tu repenses aux rumeurs qu’on t’a laissé entendre. Tu ne peux t’empêcher avec un certain espoir que tu tentes pourtant d’étouffer qu’elle vienne enfin t’exposer la situation. Toi, tu pourrais un peu l’aider, tu le sais. Mais sans doute n’en a-t-elle pas besoin. Les Pirates sont comme ça. Ils n’ont besoin de personne.

C’est à nouveau Stanislas qui t’a mis la puce à l’oreille. Il est passé en grognant avant de te lâcher que ta meuf t’attendait sûrement. Tu l’as suivi d’un regard peu convaincu en essayant de te rappeler pourquoi tu ne l’as toujours pas fracassé contre un mur celui-là. C’est quand Benji a parlé de suicide que tu as commencé à t’inquiéter subitement. Tu as continué à les écouter sans en avoir l’air, espionnant leur conversation.

« Mah ouais, moi je te dis, elle s’enferme là, elle a pas grand-chose à perdre. Il lui faudrait une copine peut-être. Les filles, ça va toujours pisser en groupe. »

Tu fais l’impasse sur le taux général de conneries qu’est capable de déblatérer ce gars – non mais franchement, il est devenu un comique malgré lui ce type – pour te concentrer sur le principal sujet : Geva agit bizarrement.

« En plus j’ai caché mes clopes là. Elle va me les chourrer la garce. »

La cache à tabac de Benji est la pire cachette du monde : tout le monde sait où elle est et il s’étonne toujours de voir que son stock a étrangement diminué. Il te faut à peu près deux secondes pour peser le pour et le contre : soit laisser Geva vivre sa vie comme tu l’aurais fait avec la plus part des mecs présents dans le coin, soit aller jeter un œil dans la pseudo cache à Benji. Le choix est vite fait.

La porte s’ouvre à la volée – la délicatesse est un terme abstrait pour toi – sur un spectacle qui te laisse coi. Mais qu’est-ce qu’elle fout ? Elle est plein de sang et tu as un peu de mal à analyser la situation. Tu restes immobile quelques secondes, scrutant la scène avec un air interdit. Et puis tu t’approches subitement, prenant le couteau de la main de la demoiselle en grognant.

« Qu’est-ce que tu branles putain ? » T’as plutôt bien saisi ce qu’elle fout, la question est rhétorique. « Une puce ça se retire pas comme ça. Ils sont pas complètement cons là-haut. » T’en connais un rayon sur les gars de là-haut pour y avoir vécu.

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MessageSujet: Re: The Gift of Guilt — ft. Bogdan   The Gift of Guilt — ft. Bogdan EmptyMer 16 Mar - 22:41

The Gift of Guilt

Geva — Bogdan
Et il était entré, s’imposant dans son champ de vision. Mais Geva avait à peine relevé les yeux, elle continuait à se mutiler afin d’y dénicher le saint graal. À la voir, c’était tout sauf un moyen radical pour se mettre à mort, bien au contraire. Comme cela pouvait être évident d’imaginer que c’était pour ôter sa puce et rien d’autre. Elle insiste mais n’est plus aussi concentrée, et perd le fil. Bogdan lui arrache des mains son couteau, le bout de la lame qui était dans sa chair finit à l’extérieur et la fait se lever d'un bond, portant machinalement sa main sur la blessure vomissante. « Rends-moi ça… », grogna t-elle dans sa barbe. Oui, c’était son bien, et en plus de ça, elle y tenait. Ce n’était pas la matérialiste la plus farouche des pirates, mais il fallait bien avouer que ce jouet, c’était son préféré d’entre tous. Sauf que là, elle n’était clairement pas en train de jouer. Dans sa voix, les tremblements de colère qui la prennent, on sent l’importance de l’acte qu’elle commettait. Quant bien même était-ce mal fait, son objectif n’avait pas changé et c’était aujourd’hui qu’elle allait retirer cette merde. Pas plus tard.

Geva souffre mais elle n’en montre rien, pressant d’une main sur la plaie ouverte. C’est à ce moment précis où elle lève les yeux, et c’est à de l’acier auquel il se frotte. Elle sait qu’il est plus futé qu’elle sur le sujet. Mais elle n’a jusque là demandé l’aide de personne, pas même lui, qu’elle estime pourtant plus que n’importe qui d’autre dans cette forteresse de rouille et d’huile. Il est cependant celui qui est susceptible de la faire vriller, quoique la réciproque ne tienne pas selon elle. Il lui est déjà assez pénible d’imaginer que cela puisse être le cas, alors pour l’autre…

Il ne bouge pas et tient toujours son dû dans sa main, seule chose qu’elle parviens à fixer pour l’instant. La tornade blonde lui crache alors, chevauchant la dernière phrase prononcée. « Alors dis quelque chose d’intelligent, merde ! » Ses yeux remontent aussitôt vers ceux de son protecteur. « Aide moi ! » Électrochoc. Désespérée au point d’en venir à lui demander de l’aide. Sous tension et bousculée par un melting-pot d’émotions, elle était en train de sentir la puce se mouvoir d’elle-même dans sa chair, remontant jusqu’à sa main. C’est comme si quelque chose se déchirait, la faisait vibrer autant qu’elle l’alarmait. Elle fait aimant, et même le couteau, pourtant tenu fermement par Bogdan, se met à frémir sous la tension immatérielle qui s’opère. S’il le lâche, elle se prendra la lame de front, c’est une évidence. Alors Geva essaie de se calmer, elle respire de manière exagérée, mais elle commence à avoir peur. Peur du regard, de son jugement, mais aussi des éventuelles conséquences. Ce n’est jamais arrivé. Ça n’arrivera plus jamais. La voir ainsi, cela tenait du miracle.

Un miracle à l’allure de cauchemar.

Ses mâchoires se compriment alors que la puce s’extrait vivement d’elle-même, collant sur la paume de sa main qui elle, se maintenait encore sur la blessure. Ce mouvement pénible lui arrache un grognement, il est sourd et contenu, mais le plus inquiétant est cette impulsion. Elle qui s’était autant produite sur la puce que sur le reste des objets métalliques alentours, fer sérique compris - pour ce point, c’était à moindre mal; en théorie.

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MessageSujet: Re: The Gift of Guilt — ft. Bogdan   The Gift of Guilt — ft. Bogdan EmptyJeu 31 Mar - 22:06

« Hum… » Tu grognes un peu. Il s’agît, pour être honnête, de ton moyen de communication favoris. Laisser quelques sons gutturaux s’échapper du fond de ta gorge, hausser les épaules, lancer quelques mauvais regards et passer à autre chose. Mais tu sens bien qu’aujourd’hui, cela ne suffira pas. Parce qu’aujourd’hui, elle te demande de l’aider. Les deux mots prononcés avec un certain désespoir te surprennent. Tu te redresses un peu, observant la furie blonde. Les contacts humains, cela n’a jamais été ton fort. Enfin si… en ce qui concerne les contacts physiques. Mais du reste, tu es toujours un perdu. A l’instant, on pourrait même dire que tu es complètement paumé. Mais elle l’est encore plus que toi. Et ça, ce n'est pas bon signe. Ton attention jusqu’ici scotchée à la demoiselle se tourne soudain sur la lame que tu tiens au creux de ta dextre. Est-ce que… est-ce qu’elle vibre ? Elle réagit comme si elle était attirée par quelque chose… Tes sourcils se froncent, peu à peu les connexions se créent. Forcément, ça a rapport avec Geva. Geva et sa nouvelle condition.

Tu t’approches soudainement d’elle. Sans précaution, sans aucune délicatesse. Tu as la force d’un bœuf, tu ne crains personne. Geva peut être dangereuse, c’est un fait avéré. Mais pas pour toi. Tu ne t’es jamais imaginé, pas même une seule fois, une trahison venant d’elle. Si récolter ta confiance n’est pas une mince affaire, une fois qu’elle est accordée, tu ne doutes plus jamais. Tes doigts enserrent ses poignets d’abord celui qui est libre, ensuite celui sur sa nuque. Tu ramènes ses mains entre vous deux et observes les dégâts. Un grognement, encore. Sans doute aurait-il été plus convenu de lui adresser quelques paroles rassurantes. Ce n’est rien par exemple. Mais c’est un mensonge. Tu sais très bien que ce n’est pas rien. Etre un mutant est un combat de chaque jour. Mais Geva a au moins la chance de se trouver parmi des combattants de longues dates.

« C’est normal. » Tu fixes le sang, la puce mystérieusement arrivée là. « D’avoir… peur. » Qu’elle ne te mente pas, tu connais la peur. Tu la ressenties toi-aussi. Mais surtout, tu sais quelle allure elle donne au regard de tes victimes. « D’avoir mal. » Tu soupires doucement. Ta déchirure est violente, renforce ton corps autant qu’elle ne le détruit. Tu as pris du temps à t’y habituer mais surtout à la maîtriser. « Mais il faut que ça devienne une force. » Tu la lâches avant de lui tendre son arme. « Sinon elle va te bouffer. » Ta bouche dessine une petite moue. Combien de mutants as-tu vu dépérir, incapables de contrôler leur propre mutation ? « T'veux pas qu’elle te bouffe, hein ? Moi j’la laisserai pas faire en tout cas. » Tu bouges un peu les épaules, comme s’il était important de montrer à la déchirure de la pirate que tu as de quoi péter la gueule de n’importe qui. Tes os craquent sous le mouvement, tes muscles roulent sous ta peau. En réalité, tu n’aimes pas rester immobile. Ta déchirure est toujours à l’affût de la moindre occasion pour se déclencher : t’occuper, c’est la maintenir à l’écart. « Tu vas en baver ma grande, mais ça te tuera pas, oh ça non. » Ce serait dommage après tout ce que tu as investi en elle. Tu ne poses pas de questions. Tes pupilles s'incrustent dans les siennes, lui murmurant que pour une fois dans ta vie tu veux bien discuter mais seulement si elle insiste. C’est que toi, les questions, cela te met hors de toi. Tu te souviens amèrement des premières crises que tu as eu. De véritables carnages sans explication. Les morts te hantent encore aujourd’hui. Et les questions n’arrangent jamais rien.


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MessageSujet: Re: The Gift of Guilt — ft. Bogdan   The Gift of Guilt — ft. Bogdan EmptyLun 13 Juin - 0:29

The Gift of Guilt

Geva — Bogdan
Ça vomit sous mes doigts alors que je presse sur la blessure. C’est pas grand-chose, il me semble avoir connu pire. Mais ça dégouline, un peu comme ce truc immatériel qui semble émaner de moi…et j’ai horreur de ça.
La perte de contrôle c’est bon pour les faibles. C’est ce que je me suis toujours dit, c’est ce que j’ai toujours transmis. Sauf quand ça concerne une mutation toute particulière - et c’est avec celle de Bog que j’ai compris qu’il y avait des exceptions. Je crois qu’il a un putain de contrôle là-dessus malgré tout. Parce que sinon…sinon, il m’aurait déjà arraché la tête depuis des lustres, c’est évident. Je regarde dans le vide, évite son regard par la volonté impétueuse de mon inconscient. Je suis bombardée par des milliers d’épines invisibles. Tu vois les coups de jus que tu te prends avec l’électricité statique ? Ben imagine ça sur l’intégralité de ta peau, un peu comme un courant qui va et vient, un truc qui se frotte à toi comme pour te salir. Je ravale le peu de salive qu’il me reste. Je l’ai lamentablement imploré à l’aide. Dans cette urgence il y a le vide. Dans ma tête, entre autre. Même pas un pois, pas même une pensée raisonnable. C’est la peur qui s’assoit sur tes hautes-sphères et tu peux rien y faire…sauf attendre qu’elle te bouffe.

Me faire bouffer par moi-même, c’est bien la seule erreur que je suis capable de faire de cet acabit. Les autres ? Qu’ils essaient.

Puis il se rapproche, je le sens pas tout de suite dans ma confusion, mais il est là. C’est l’ombre portée qui me le rappelle - bien avant le contact de sa peau contre la mienne. Mon cœur est frappé de palpitations à cette communication charnelle, me ramenant à la pénible réalité. Alors l’éclat de mon regard tend à nouveau vers quelque chose de vivant, bien loin derrière le morne qui m’avait frappé un peu plus tôt. Dans ce basculement, je sursautai, tentant de bouger mes bras pour frapper. Oui, comme cet instinct primaire que j’avais l’habitude d’écouter, j’avais voulu cogner. Sauf qu’il avait déjà l’avantage…et à peine m’étais-je rendue compte de ce que je faisais que j’avais déjà stoppé mon geste. J’étais en train de gaspiller de l’énergie qui m’était déjà drainée par cette chose. J’expire un air qui me paraît toxique, le cœur lourd.

À défaut, j’essaie de retrouver le chemin de ses yeux au plus vite afin de ne pas me noyer. Je me suis retrouvée avec les deux poignets agrippés et la blessure encore saignante qui prenait sur mon débardeur. Ça pique moins. Elle par contre, elle est encore douloureuse. Ça irradie une partie de mon trapèze, un peu comme un poison.
Lorsqu’il me dit que c’est normal, je fronce les sourcils. C’est tout ce qu’il a trouvé d’intelligent à dire ? « C’est normal » ? Mais non putain, c’est pas normal ! La mutation n’a rien de normal, c’est contre-nature et tu le sais. Quant bien même un paquet de gens étaient dans cette catégorie, ils avaient découvert leur « nature » bien plus tôt que moi. Alors quoi ? Qu’est-ce qui clochait chez moi ? Le petit Jésus a cru bon de me rappeler que ma vie n’était pas encore complètement merdique - et que maintenant, si ? Il me semblait pas m’avoir plainte une seule fois. Pas même lorsque cette folledingue m’avait gardée, à faire des expériences sur moi. (Je secoue un peu la tête, chasse cette vision simili-cauchemardesque de mon esprit. J’en bouffe assez au petit-déj.) J’essaie de garder mon calme, me concentre sur ce qu’il dit. Il y a des résidus métalliques à mes pieds, clous et autres, qui se sont entassés - voire se sont collés à mes mollets, et même un peu plus haut. Et puis il y a le Saint Graal, plaqué contre l’une de mes paumes. Ils sont maintenus par une force invisible que je n’ai pas encore réussie à faire taire. Parce que je suis pas encore calmée. Parce que… «  J’sais pas comment faire… » Puis, un peu moins fort, filant dans un soupir. « J’sais pas, putain… » Réflexion qui était plus pour moi-même qu’autre chose, j’imagine. Mais j’avais réussi à retirer ce qui faisait de moi un animal prisonnier de ses anciens maîtres. J’avais brisé mes dernières chaînes mais…j’étais encore tellement dans le flou à cet instant que je n’en profitais pas encore. Je ravale mes premières réflexions désobligeantes (une première) parce que je sais qu’il était pas obligé de faire ça. De parler. De…rester.

Je reprends mon couteau presque aussitôt après l’avoir vu dans ma ligne de mire, le regard  toujours aussi fuyant. Je voulais pas faire face à ses yeux, je voulais rien voir. Pas aujourd’hui. Pas même un soupçon d’inquiétude, s’il y en avait une sincère là-derrière. Je grimace un peu et la douleur s’impose d’elle-même…petit à petit, je relâche prise. Les objets qui me collaient à la peau retombent nets contre le sol et le son n’en est pas moins désagréable. Je referme mes doigts sur la puce présente dans ma paume. Fort. Très fort. Jusqu’à m’en imprimer la forme, liguée à son placenta carmin. « T’veux pas qu’elle te bouffe, hein ? Moi j’la laisserai pas faire en tout cas. », et à la question j’avais hoché négativement la tête dans le plus accablant des silences. Avant de renifler un coup et de briser ce mutisme presque mortuaire qui s’était installé chez moi. Là, je ne me reconnaissais pas. On avait l’habitude de m’entendre ici, c’est un fait. Pas bavarde mais si j’avais quelque chose à dire je le sortais. La preuve étant que j’avais pas forcément les gants; même dans une situation pareille. Parce que lorsqu’il m’annonce que je vais en chier, c’est à peine si ça me surprend, m’arrachant une réplique des plus impertinentes. « Non, sans déconner… ! »

Ça lui plaît pas ? Je crois que j’ai plutôt envie de le voir m’engueuler à ce moment-là. Déjà, parce que je m’étais torturée pendant des mois à cause de ça. Si ça se trouve je m’étais foutu une muselière pour rien. À cette idée, une certaine forme de colère s’immisce en moi. Je ne fais pas face à mes émotions, je les refoule ou les transforme. La plupart du temps c’est ce qu’il y a de mieux à faire quand tu sais ce qu’il y a à l’étalage. Encore une fois, avec les autres, c’est pas pareil. Bog c’est pas les autres. C’est plus que ça. Et ça me fait gravement chier de l’admettre.
Alors, dans une énième tentative, j’essaie de le faire fuir. Qu’il déverse sa rancoeur, même s’il la mesure. Je suis sûre qu’il en a. Ça peut pas en être autrement…il ne peut que m’en vouloir. Mes mâchoires se compriment de nouveau, une goutte de sueur perle le long de ma tempe. Mon corps est en surchauffe et je ne sais trop pour quelle raison - encore cette malédiction ? Y avait des effets secondaires encore plus chiants que ça ? Allez savoir. Je ne me suis toujours pas décidée à le regarder dans tous les cas; et ma main s’est formée en un poing dans lequel je dissimule la puce, si petite soit-elle. Le silence est d’or, mais c’est pas automatique chez moi. Ça cache plus que de la simple vertu.

« Tu f’rais mieux de me foutre en quarantaine. », avais-je alors balancé sans état d’âme. Je voulais pas abandonner, j’étais pas comme ça. Pourtant ça m’effleurait l’esprit en quelques sortes. J’avais l’impression que quelque chose manquait pour compléter le puzzle. Plus que du contrôle ou de la compréhension. Je voulais pas finir comme les autres que j’avais pu voir passer, qui avaient fini fous et qu’on avait dû neutraliser. Y en avait. J’en avais croisé, moi aussi…sans m’imaginer que j’allais pouvoir être à leur place un jour. J’aurais peut-être dû. Surtout qu’aujourd’hui, ma seule folie était d’aller à contresens et de me laisser crever sous le poids des émotions.

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