Un serpent s'est glissé hors de sa cage ft Kira

Il va bientôt être temps pour moi d’assembler les rouages de la machine pour lancer le projet une bonne fois pour toute. Il ne me manque plus que quelques appareils de pointe que j’obtiendrai via Pinxit, d’une manière ou d’une autre. Même s’il s’agit de vieilleries à retaper, j’aurai ce matériel. Mais pour lors mon travail reste le plus important ma plus grande couverture. Je ne dois surtout pas la compromettre.

« Il semblerait que le sujet X50S rejette la nouvelle amélioration. Il semblerait que les tissus n’englobent pas l’objet comme cela devrait être le cas, mais au contraire le repousse vers l’extérieur. Cela est surement dû à la nature même du sujet. Une nouvelle expérience sera nécessaire. »

Etudier la biophysique n’a rien de simple, chaque corps humain étant différent et d’autant plus avec ces déchirures qui modifient considérablement l’ADN. Je me replonge alors dans les recherches après avoir remis le sujet d’expérience dans sa cellule quand j’entends soudain un bruit. Instinctivement, je mets ma main sur la poche où se trouve mon poing américain, mais ne le prends pas encore.

« Il y a quelqu’un ? »

Je ne vois absolument rien d’anormale. J’entends juste un cliquetis étrange, un cliquetis qu’il n’y avait pas auparavant. Peut-être un sujet d’étude s’est-il échapper ? Je décide alors de me diriger vers les cages où se trouvent les animaux que j’essaye de sauver, même si faire des expériences sur eux n’a rien de moral et me dégoutte profondément (oui je préfère les sujets humains), et effectivement, une cage est ouverte. « Oh merde ! » Je vérifie alors que la porte du laboratoire est bien fermée et vérifie sur la cage l’origine de l’animal qui y était présent : un serpent. Il est utile pour son venin notamment. Le hic, c’est qui dit venin, dit potentiellement dangereux. Je prends alors sur moi de perdre du temps à préparer de l’anti-venin, au cas où.

C’est alors que deux crocs se plantent dans ma jambe. Je n’ai pas le temps de crier, même de surprise. Ma jambe s’engourdie aussitôt et je tombe au sol. La bête me fait face et l’anti-venin à valdinguer à l’autre bout de la pièce dans ma chute. J’évalue la situation rapidement. Le serpent me bloc le passage, surtout si je ne veux pas me prendre un autre coup de crocs même si à priori il ne devrait plus y avoir de venin. Je réalise alors que j’ai un couteau dans ma poche. Je le sors et *boum*, ma tête heurte le sol dans un bruit sonore. Si l’anti-venin ne m’est pas administré sous peu, il est fort probable que je passe l’arme à gauche.

Un serpent s'est glissé hors de sa cage

Win Romanov & Kira Kitsyne

J'ai un serpent dans ma bote. L’horloge avait tournée, plus que ne l’aurait imaginée la scientifique. Toute accaparée à son projet, elle en avait oublié l’heure. Ce n’était ni la première fois ni la dernière. Beaucoup ici, faisaient comme elle, des heures sup en travaillant sur les projets leur tenant à cœur, pas forcément ceux priorisés par Pinxit Industrie. Kira était de plus en plus mobilisée pour des projets de type militaires qui l’emmerdaient plus qu’autre chose. Ce qui la passionnait c’était la vie après la mort, comment la repousser, comment franchir les limites. Depuis qu’elle travaillait que les Gumn, elle était tout simplement fascinée par la manière dont la machine devenait humaine, et le fait que les enfants finissaient quoi qu’on en dise, par ressembler à leurs parents. Comme le démontrait Sofia. Elle travaillait sur un projet visant à créer des Gumn enfants, mais savait que ce type de projet était hautement délicat, sujet à scandale.

Quittant son laboratoire, un peu sonnée par la fatigue, elle passa devant les portes du laboratoire de son collègue. Voyant encore de la lumière, elle hésita à passer une tête. Kira était plutôt du genre asociale, plutôt du genre à pas chercher à faire ami ami, à passer son chemin quand il y avait l’occasion de discuter, de prendre du bon temps, comme un apéro entre collègue, typiquement le genre de truc qu’elle fuyait. Ce qu’elle aurait fait là encore si elle n’avait pas entendu une suite de bruits étranges qui lui évoquait une chute. Kira était peut être asociale et totalement froide concernant le sort des autres, elle n’était pas non plus à ignorer un appel à l’aide. D’humeur sympa, elle poussa la porte vitrée.

« Romanov, tout va bien ? » Pas de réponse. Chose étrange, car contrairement à elle, Win était plutôt du genre piplette. Enfin, selon sa jauge à elle. Le jeune homme paraissait plutôt sympa, trop à ses yeux. Elle tendait à fuir les amitiés au laboratoire. Le fait était que ce silence lui ressemblait pas. Elle s’avança dans le laboratoire ses talons claquant sur le sol. « Romanov ? » répéta-t-elle espérant une réponse sans toutefois l’obtenir. Et merde songea-t-elle. Au bout de quelques pas, elle repéra l’origine des sons étrange. C’était un serpent qui se tournait vers elle. Kira ayant l’habitude des animaux à sang froid chercha dans les fioles et finit par trouver l’azote liquide. Elle attrapa un chiffon et saisit la fiole fermée et se contenta de l’ouvrir face au serpent. Les reptiles détestent le froid. Cela suffit à le faire fuir.

Au sol, il y avait un pistolet à injection d’anti-venin qu’elle ramassa. Le scientifique était écroulé, inconscient. Elle observa l’homme. Pendant un instant, elle s’interrogea. Et si elle ne faisait rien… Elle pourrait avoir un nouveau sujet. Le transformer en Gumn. Sa tête de pencha sur le côté. Elle repéra la morsure. La cheville était enflée et la zone mordue toute boursouflée et violette. Soupirant, elle planta le pistolet et envoya la dose. Ce ne serait pas suffisant. Si il était allergique par exemple. Elle s’approcha de lui et le gifla jusqu’à ce qu’il ouvre les yeux. « Romanov ! Romanov ! Réveille toi ou je te laisse là. »

Au loin, j’entends des pas puis bientôt des mots, mon nom même. Je ne suis pas sûre d’être conscient ou inconscient en réalité je ne sais même pas où je me trouve, tout est noir autour de moi, seulement noir. C’est la voix de Kira que je parviens à distinguer comme un écho rebondissant contre des murs invisibles. Je ne ressens rien, c’est surement ce qui est le plus étrange, je me laisse aller seulement à un je ne sais quoi, quelque chose d’inconnu. Puis soudain, je sens mon corps malmener. Une gifle ? Puis les mots sont tranchants, nets. Je réalise alors que je n’appartiens pas à cet endroit et que mon destin est ailleurs, je réalise que j’ai été mordu par ce maudit serpent et que je risque d’y laisser la vie. Il faut que je me réveille. Comment faire ? L’électrochoc externe je l’ai eu, il me faut celui spirituel désormais. Je ferme alors les yeux et visualise ce qu’il me reste dans le monde vivant.

Soudain, mes paupières s’ouvrent. Légères et lourdes à la fois. « J’ai l’impression qu’un camion m’est passé dessus » je finis par gémir alors que tout mon corps est endolori. Je voudrais sourire mais je n’y parviens pas. Mon regard se pose alors sur Kira, cette grande femme aux cheveux singuliers et courts que je croise d’ailleurs régulièrement ici à Pinxit. Heureusement qu’elle est passée par là sinon je ne serai plus de ce monde c’est évident.

Ma tête tourne, je tente pourtant de me redresser, de prendre un position moins inconfortable mais mes bras cèdent sous mon poids « Je crois que je vais encore attendre une minute ou deux avant de me relever. » J’en profite alors pour regarder la blessure qui est devenue rouge écarlate. Chouette, je fais une réaction !

« Merci Kira, tu venais me voir spécifiquement ou tu m’as juste entendu agoniser et tu t’es dit qu’il fallait faire ta B.A du jour ? » je lui demande un sourire en coin. C’est étrange mais je n’ai pas l’impression que la jeune femme serait du genre à venir gratuitement me sauver les miches. Au contraire. Mais puisqu’elle l’a fait je peux bien l’écouter et lui rendre service, après tout de mon côté je n’ai pas grand-chose contre elle, elle fait du plutôt bon boulot et j’apprécie suivre ses avancées. Mais ça, ce n’est pas quelque chose que je lui dirai un jour.

Enfin je parviens à me lever et je prends la chaise que j’ai fait valdinguer en tombant. « Le serpent tu l’as récupéré au fait ? » je lui demande un peu inquiet de la réponse.

Un serpent s'est glissé hors de sa cage

Win Romanov & Kira Kitsyne

J'ai un serpent dans ma bote.

Le jeune homme était allongé, l’œil torve, la bave aux lèvres, l’air hagard. Il revenait parmi les vivants en dépit de son teint pâle et de son état chiffonné, voire lessivé. Kira n’aimait pas trop s’occuper des vivants, des humains, elle trouvait cela trop banal, trop facile. Et puis les humains étaient trop étrange. Elle ne comprenait pas leur besoin de parler pour couvrir le silence, de s’étreindre sans raison, de s’embrasser pour se dire bonjour ou la bonne année, elle n’aimait pas leur besoin constant de communiquer sur des choses inutiles, sur leur vie si peu passionnante, elle détestait surtout devoir faire semblant de les trouver intéressant. Celui-ci aurait pu mourir, cela lui donnait un bon point, s’il avait vraiment été mort, il aurait été encore plus intéressant à ses yeux. Voilà son problème : elle les préférait morts que vivants !

Observant le jeune homme qui tente de se relever comme si de rien n’était, elle secoue la tête. « Reste allongé. » fit-elle d’une voix presque mécanique en observant sa jambe qui gonflait. Super, il faisait une réaction. Cela voulait dire qu’il allait falloir le surveiller, s’occuper de lui, jusqu’à ce qu’il soit hors de danger… ou l’abandonner à son sort et l’observer mourir, lentement. La morsure était à la jambe, et il avait reçu l’injection, elle doutait qu’il en meurt mais il pourrait avoir des problèmes cardiaques, finir par y passer, ou perdre sa jambe. L’idée était suffisamment macabre pour la séduire. Elle eut un petit sourire amusé à cette pensée, puis elle l’observa. Il était en train de parler, c’était mieux de faire semblant d’avoir l’air intéresser. Kira réalisait qu’elle n’avait jamais réellement discuté avec lui. Elle ignorait à quel point il était mortellement ennuyeux.

« Figure toi qu’ignorer ton cri d’agonie a été un dilemme moral me poussant à venir à ton secours. Me remercie pas encore, j’ai laissé le serpent filé. Je n’ai aucune envie de me battre pour mettre un animal sauvage en cage. » lâcha-t-elle ne masquant guère son mépris envers les expériences sur les animaux. Kira estimait que les humains étaient bien des animaux comme les autres et ne comprenait pas pourquoi on ne réalisait pas les test directement sur eux. Ce n’était pas réellement par bonté d’âme et amour envers les animaux, plus par rejet de l’humanité. Ceci dit, Kira aimait les serpents, les reptiles, les grands prédateurs, ceux qui lui ressemblait, des créatures à sang froid pas facile à émouvoir. Psychopathe sur les bords, l’idée que le serpent puisse frapper encore l’amusait. Ce n’était pas qu’elle voulait spécialement du mal au jeune homme, Win n’était pas pire que les autres. A dire vrai, elle le connaissait à peine. Les contacts humains, c’était pas son truc.

Je ne sais vraiment pas si je dois me juger chanceux d’avoir Kira à mes côtés. Elle n’est pas réputée pour ses relations humaines et étant moi-même un rat de bibliothèque et un mordu de travail, nous rencontrer dans les couloirs de Pinxit parce que nous emprunter le même chemin dans un sens ou l’autre et la meilleure chose qui ait pu nous arriver jusqu’à présent. Eh oui ! Je ne suis pas non plus connu pour mes relations humaines, du moins pas ici, dans les locaux de Pinxit.

La femme m’empêche de me relever et quand je vois ma jambe, elle a bien raison. Merde, je fais une réaction allergique ! Mais j’ai ce qu’il faut… « Donne-moi la boîte là-bas, il y a une seringue avec un produit qui va diminuer la réaction. S’il te plaît. » Je sais bien qu’elle ne le fera pas de gaîté de cœur, je lui ôte l’espoir d’avoir un sujet à réparer et améliorer. Mais il est hors de question que je suis à moitié une machine ! (Même si au fond, tout le monde le sait, s’il s’agit de vivre et mieux, personne ne refuse une telle opportunité… et puis Kira est la meilleure dans son domaine paraît-il ! Mais pensons à autre chose…).

« Je suis ravie de voir que tu peux faire preuve de pitié. En revanche j’aimerais profiter de l’occasion pour retrouver le serpent et le relâcher … je n’aime pas voir ces pauvres bêtes enfermées. » Ceux qui me connaissent savent que je n’expérimente que sur les humains ou ce qui s’en rapproche le plus. « En tout cas Kira Kytsine tu ne sembles pas avoir le cœur aussi froid qu’on le dit. Remarque, tu dois apprécier les serpents vous êtes semblables quelque part ! » Je souris malgré la douleur. Mais rester ainsi allongé sur le sol est autant inconfortable que diminuant. Je déteste me sentir affaibli et vulnérable. C’est incommodant quelque part car je sais qu’elle pourrait facilement faire ce qu’elle veut de moi pour le moment.

D’autant que clairement il est impossible de lire sur le visage de la femme ce qu’elle pense et le plus frustrant, je crois, c’est de savoir de quoi elle est capable sans se rendre compte si c’est ce qu’elle me souhaite à l’heure actuelle malgré sa « compassion » passagère. Enfin, j’imagine que c’est passager ou du moins pas totalement sincère. Et alors que je vais prendre la parole je revois le serpent passé au bout de la pièce. « Là ! Il vient de repasser, tu veux ne pas essayer de l’attraper pour qu’on le relâche." Après tout certains animaux se sont mieux habitués que nous à nos nouvelles conditions de vie alors laissons-lui la chance de vivre mieux que dans une cage à la merci des hommes.

Un serpent s'est glissé hors de sa cage

Win Romanov & Kira Kitsyne

J'ai un serpent dans ma bote.

Un sourcil s’hausse chez la madone froide à l’esquisse de l’idée de sauver la couane cet homme qu’elle suppose faible s’il a laissé échappé la bestiole qui ondule sur le carrelage du laboratoire. Elle aurait aimé le laisser mourir, l’ajouter à sa collection, à ses enfants. Mais si les morts suspectes se multipliaient au laboratoire, c’est certain que Volkmar n’hésiterait plus à la virer ou pire encore, car elle sait que l’homme de fer sait trouver des supplices d’un nouveau genre et conserver ses proies dans son giron, il sait à quel point quelqu’un d’amer est capable de faire mal, plus encore s’il se retrouve à la rue. Alors qu’en les gardant ici il s’assure de ne jamais s’en faire des ennemis, tant qu’ils seront à sa merci, ils resteront sages. Logique à laquelle obéit Kira. Elle est peut-être amer, furieuse contre Volkmar, elle n’est pas suicidaire, et surtout, elle ne veut pas que Sofia soit amenée à l’éliminer. Elle ne ferait pas une chose pareille à ses enfants, alors elle renacle mais se lève pour attraper la dite seringue.

L’homme à terre dont elle détient la vie entre ses mains, dans cette boîte de métal où repose la seringue, se permet de faire des remarques sur ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas. Kira lui jette un regard froid. Elle n’aime guère qu’on se permette de faire des observations à son sujet. Elle n’est pas, encore, un sujet de laboratoire. Qu’ils parlent dans son dos, elle n’y peut rien, feint de s’en foutre, mais au fond, elle éprouve autant de colère glacée à leur égard qu’envers son patron. Kira n’aime objectivement personne dans ce laboratoire, pas ceux qui y travaille du moins. Tous des rats autant qu’ils sont obéissants jusqu’à ce qu’ils sentent le vent tourner. Autant dire des lâches à ses yeux. Elle leur préfère la compagnie des gros bourrus de la Bratva. Sans doute ont-ils les mains sales, et peu d’égard pour la vie humaine, mais au moins sont-ils facile à cerner, direct, et correspondant aux lois de Darwin.

Kira hésite, restant face à la table, la boîte en métal dans les mains. Il ose lui demander d’attraper l’animal pour le relâcher. Où pense-t-il donc le relâcher ? Où croit-il que l’animal ira ? La cité au dehors n’offre aucun refuge aux animaux, il n’y a d’ailleurs plus aucun animal sauvage hormis les rats et les pigeons dehors. Aussi se penche-t-elle vers lui, tenant la boîte en métal dans ses mains sans toutefois la lui donner. « Où voudrais-tu le relâcher exactement ? » demande-t-elle d’une voix douce mais qui coule comme une lame froide entre les entrailles. « Tu es conscients qu’il est un clone élevé en captivité ? Il s’épanouira mieux ici qu’au dehors. » lâche-t-elle en finalement lui tendant la petite boîte de métal. « Tu veux j’imagine que je te fasse l’injection ? » à la manière dont elle le dit, on dirait que ça la soulagerait qu’il réponde pouvoir le faire seul.

Je devrais me trouver chanceux de voir cette femme froide et hautaine à mes côtés pour me sauver la vie, mais j’ai toujours ce doute, quand je la vois, cette sensation qu’elle espère me voir mourir sous ses yeux aussi soudainement qu’elle a pénétré les lieux. Son regard même parle pour elle. Alors que sa bouche semble exprimer autre chose. Enfin elle n’est pas claire, je le sens et je suis pas forcément super à l’aise que ce soit elle qui m’ait trouvé. Sincèrement, je me demande si elle va la faire ou non cette injection ! Voilà aussi pourquoi je travaille dans l’ombre. J’espère pouvoir trouver des personnes de confiance, avec les mêmes espoirs que je nourris et la même sincérité dont je fais preuve.

Pour lors, néanmoins, les espoirs s’évanouissent à mesure que le venin suit sa course dans mon organisme. J’en ressens les effets à tous les niveaux et même mon esprit commence à s’embrumer à nouveau. Je parle même de relâcher un serpent qui ne peut vivre ailleurs que dans nos installations. Je ne m’en fais pourtant pas… Kira saura me le rappeler. En attendant la douleur augmente et je ne sais pas combien de temps je vais tenir. C’est bizarre, je ne vois pas ma vie défiler devant mes yeux comme on a tendance à nous vendre le décès !

« Hein ? » je ne suis pas sûre d’avoir saisi… « Ah oui ! Je lui ferai un vivarium digne de ce nom alors. » Mais pourquoi je parle de ça maintenant ? Franchement… il n’y a pas plus urgent ? « Si fais cette maudite injection s’il te plaît ! » Oui je prends le temps d’ajouter les politesses car elle serait capable de me laisser en plan sinon… « Si tu ne veux pas la faire donnes moi la seringue je vais me débrouiller… » j’ajoute alors en me redressant lamentablement pour ôter ma chaussure et remonter le pantalon. La morsure n’est vraiment pas jolie à voir mais surtout les veines colorées à côté sont inquiétantes. J’ai rarement eu de telles blessures, plutôt un coup de poignard ou une bosse par-ci par-là mais des morsures d’animaux je ne m’en souviens pas et cela me fait prendre conscience que désormais, il faudrait sécuriser un peu plus les labos et établir un protocole contre une éventuelle fuite. Car même si celui a déjà éjecté son venin dans ma jambe si nous ne le retrouvons pas à temps il pourrait faire une autre victime. « Ecoute kira je sais que tu ne me portes pas dans ton cœur mais si tu dois faire quelque chose fais-le et vite que je sache à quoi m’en tenir. Merci ! » j’ajoute un peu plus agacé. Je ne sais pas si c’est le venin qui me fait agir de la sorte mais ce qui est sûr c’est qu’au fond son air supérieur m’agace profondément.

Un serpent s'est glissé hors de sa cage

Win Romanov & Kira Kitsyne

J'ai un serpent dans ma bote.

Kira leva les yeux au ciel abordant une expression offensée devant l’agacement du scientifique. La reine des glaces n’aime guère quand ses petits rats de laboratoires ne sont pas remplis d’admiration pour elle. Elle aborde une moue boudeuse alors qu’il va la faire lui-même. La diablesse le regarde avec un air circonspect, doutant qu’il soit capable de se faire l’injection. Il n’a pas l’air très réveillé ni même très alerte. L’ennui c’est qu’elle ne le connaît pas, si ça se trouve, c’est son état normal, grincheux, empressé et explosif. Même si elle en doute, ce doit être la peur de mourir qui le pousse à agir de la sorte. Une peur stupide de nos jours. La mort a été vaincue par le programme Gumn ! La scientifique secoua la tête en le voyant tenter vainement de se redresser, enlever sa chaussure puis sa chaussette et se perdre dans la contemplation de ses grosses veines bleutées comme si ça allait changer quelque chose au point où il en était de voir l’état de progression du venin ? Il était cuit ou presque. Kira doutait fortement qu’il s’en sorte mais puisqu’il insistait pour qu’elle lui fasse l’injection.

« Très bien, puisque tu y tiens, je te la fais ton injection ! » fit-elle en lui laissant percevoir que c’était à ses yeux tout sauf une bonne idée. Mais qu’importait son avis, il semblait tenir à sa vie, à ce monde, à son job ici. Après tout c’était sa vie ! La scientifique leva donc la seringue à portée de son propre regard et tapota dans le verre de celle-ci avant de pousser l’air en dehors. Puis elle se baissa, la seringue à la main, cherchant une veine sans trop de difficultés d’ailleurs. Elle alla la planter dans la cuisse du scientifique. Autant viser l’une des veines principales ça ira plus vite pour l’action. Et elle fit donc l’injection s’appliquant à la tâche comme toujours. Kira détestait un boulot mal fait et préférait ne rien faire du tout plutôt que se lancer dans une tâche perdue d’avance. Elle finit donc par retirer la seringue, délicatement. Elle se garda bien néanmoins de toucher le sang qui perlait à la sortie.

La blonde se redressa et épousseta sa blouse comme si toute l’opération aurait pu la salir. Elle gardait toujours cet air hautin, comme si elle effleurait la situation. Son regard se perdit dans les caisses de rangement où elle avait cru voir se faufiler le serpent. « Ton animal est encore ici, sois rassuré, il a l’air plus paniqué que toi. » fit-elle en s’allumant une clope. Kira estimait que c’était son job à lui de rechercher l’animal et de le remettre en cage. Kira détestait faire le boulot qu’elle laissait à ses assistants. De plus, elle risquerait elle aussi une morsure dans l’histoire. Elle n’était pas habituée à manipuler des animaux, encore moins à les enfermer en cage, autant le laisser faire. « Je serais toi, je mettrais des gants la prochaine fois. » ajouta-t-elle en soufflant sa fumée avant de faire mine de partir, estimant qu’il ne devait sans doute plus avoir besoin d’elle.

✥ ELECTRIC DREAM.

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