L’assaut sur la tour Pinxit peut être considéré comme un succès pour la communauté faë, et pourtant, certains ne l’entendent pas de cette oreille.
La princesse Larnya fut sauvée par son frère, lui-même aidé d’un druide. Ce ne fut pas sans dommage, la princesse était blessée, affaiblie et la chef des sidhe-seers combattit avec acharnement. Grâce à une fourbe ruse, le prince, son allié druide et la princesse parvinrent à lui fausser compagnie.

Plus haut, les deux émissaires royaux se démenaient contre les unités mécaniques. Ils avaient rapidement été repérés et n’avaient pu libérer les prisonniers. Ils firent néanmoins des dégâts considérables et parvinrent à passer la porte du bureau de Volkmar Reichstadt. Usant du sortilège dessiné par la reine Elyalë sur un parchemin, ils purent récupérer le morceau d’Ethernyum et s’en sortir.
Hélas, pas sans pertes.
Acculés dans le bureau, Numón Faradryl encaissa un coup qui aurait dû être mortel à la chienne de l’ombre et tomba. Forcés de sauter par la fenêtre, les ailes fragiles de la batarde peinèrent à le transporter jusqu’au Songe d’une Nuit d’Eté, le quartier général de la race seelie. Dans un état critique, ses jours sont comptés.

Victoire au goût amère, la communauté magique panse ses plaies et attend. La nouvelle de leur intrusion dans la tour du géant court déjà dans les rues, est sur toutes les bouches. Tout le monde en parle et patiente. Puis la nouvelle tombe lors d’une conférence de presse donnée par Volkmar Reichstadt en personne :
« Cette nuit, des individus armés se sont introduits dans la Tour Pinxit afin de dérober une technologie dangereuse. Ils ont tué plusieurs de nos employés et ont causé plusieurs millions de dollars de dégâts. » Il appuya sur le bouton d’une télécommande et l’écran dans son dos s’illumina, montrant des images de caméra de surveillance. On y voyait Numón Faradryl, en train d’avancer et quelque chose dans l’ombre, faisant jaillir le sang de la gorge « d’innocents ». L’ombre fut bientôt révélée et un double zoom montra clairement le visage des deux coupables. « Les faës ne respectent rien, ils se moquent de nos lois et n’en font qu’à leur tête. Ils sont un danger pour tout un chacun. Je ne les laisserais pas détruire notre monde. » Son regard glacial passa à travers la caméra, comme s’il fixait dans le yeux le roi Naríor et la reine Elyalë. Un défi qui ne trompait personne, une déclaration qui ne pouvait être plus clair.
Désormais, la guerre clandestine deviendrait un affrontement ouvert t chacun devrait prier pour sa propre survie.